dimanche 31 mai 2015

Cette maman-là...





Cette maman-là, c'est comme un cœur bien grand ouvert,
Avec à l'intérieur, un coussin tout moelleux,
Quelques fleurs, des câlins et tout ce que l'on veut
Qui rassure, fait grandir et fait devenir fier.

Cette maman-là est celle qui se questionne souvent,
Qui voit ses côtés sombres et pas ses beaux aspects
Elle est celle, malgré tout ce qu'elle a bien semé
Qui se demande : ai-je bien tout fait pour mon enfant ?

Et toutes ces belles graines ont maintenant si bien poussé
Que je peux désormais les semer à mon tour,
Arroser, pour ceux à qui j'ai donné le jour.

L'amour immense, que grâce à elle, je sais donner,
Moi aussi, car toujours elle m'a ouvert ses bras.
Cette maman-là, j'ai beaucoup d'chance, elle est à moi.

mardi 26 mai 2015

Logo-Rallye 9 : Salsaaaaa !



La suite de nos aventures (texte précédent : Observation) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Malappris, Délétère, Râpe à fromage, Apostrophe, Flashmob, Stockholm, Parasol, Peinture, Prosecco, Speed dating, Potomane, Pop-corn.


- Cornecul ! Qu'est-ce que... !
Jean-Philémon s'interrompit, interloqué par ce qu'il voyait. La créature venait de se mettre une main dans la bouche et de racler la boule orange avec, comme il aurait agit avec une râpe à fromage, à tel point que quelques bouts oranges volèrent hors de sa bouche.
- Fichtre ! Vraiment étrange tout ça ! Qu'est-ce donc, selon vous ? reprit Jean-Philémon, tout ébahi.
- On dirait qu'il se nettoie la... langue. Il me fait de la peine.
- Mais tout de même, cet... homme vous a kidnappée ! Dieu seul sait ce qu'il allait vous faire !
- Peut-être, mais regardez comme il paraît misérable dans sa cuvette, avec ses pattes en apostrophe et sa langue-mandarine. Je suis sûre qu'il est complètement perdu.
- Ma m... euh... très chère ! Vous semblez avoir contracté le syndrome de Stockholm, à compatir de la sorte pour cet ersatz ! N'oubliez pas qu'il vous a manipulée !
- Hmmm... Vous avez raison...

Célestine se trouvait effectivement un peu bizarre de réagir ainsi. Elle était répugnée à l'idée de ce que cette chose aurait pu lui faire subir, et en même temps, elle le trouvait tellement pitoyable, malgré son aspect repoussant et son haleine délétère. Elle soupira et s'accroupit contre le mur, posant sa main sur le museau de Satan qui woufa gentiment. Elle ne savait pas combien de temps allait durer l'observation, mais personne ne l'attendait, rien ne pressait, donc.

Jean-Philémon se sentit défaillir. Il venait à l'instant de voir le ballon de basket sur le t-shirt de Célestine gonfler et monter près de son menton, au diapason du soupir qu'elle venait de lâcher. Il repartit illico sur une gondole vénitienne, imaginant, telle une peinture de Da Vinci, sa mie en robe "Renaissance" dont le décolleté dévoilait une vallée magnifique entre deux collines parfaitement symétriques qui ondulaient au rythme de la respiration de la damoiselle. Il n'en fallut pas plus pour l'ébouriffer, lui qui jusque là n'était jamais allé plus loin qu'une tentative de rencontre par speed-dating et qui se réservait pour sa promise (il n'avait encore jamais honoré de sa virilité la moindre donzelle). Son cerveau mais aussi sa braguette étaient sur le point de sauter comme du pop-corn quand Satan aboya férocement.

Grxz venait de retrouver des jambes humaines et les pattes de moustique avaient disparu. Il s'était levé d'un bond en voyant une bouteille dépasser d'un panier, et d'un coup brusque, l'en avait extraite avec une agilité impressionnante sans que sa propriétaire ne s'aperçoive de quoi que ce soit. En un temps record, il avait ôté le bouchon et se retrouvait à boire un Prosecco grand cru au goulot, tel un potomane en manque.

- Mais quel malappris ! Vous avez vu comme il a subtilisé cette bouteille à cette gente dame ?! lança Jean-Philémon qui tentait en même temps de se redonner une contenance.
- On dirait qu'il veut se débarrasser de quelque chose qu'il aurait dans la bouche. Vous croyez que c'est votre bonbon qui l'a mis dans cet état ?
- Excellente question, très chère ! Et je pense que vous avez effectivement une bonne intuition !

Grxz semblait avoir repris des forces et, d'une démarche un peu incertaine, repartait en direction d'un grand pin parasol planté sur la place de la mairie. Il avançait, d'une oscillation symptomatique de l'absorption d'une grande quantité d'alcool, sans se rendre compte qu'une foule de personnes commençait à l'entourer. Il entendit alors une musique tonitruante et les gens autour de lui se mirent à sauter en rythme. Il se retrouvait au beau milieu d'un flashmob, pris dans une chorégraphie endiablée d'une chanson du tout début des années 80, la Salsa du Démon...


Et la suite ?
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lundi 25 mai 2015

C'est un p'tit gars !


 "C'est un p'tit gars !", m'a lancé ton papa.
Il t'avait vu une seconde avant moi.
Jusqu'au bout, on ne savait pas.
Et voilà, tu étais ici-bas,
Si beau, si petit, si incroyable, si tellement là. 
Nous te regardions, complètement gagas,
Et notre coeur s'est rempli de toi.
Et le monde, l'univers entier t'a pris dans ses bras.
Depuis, tu le nourris chaque jour de tes pas.
Tu l'embellis de ta présence, de ton aura.
Quel bel être tu es déjà.
Quel guide tu es pour moi.
En grand cœur, tu ouvres les bras,
Tu accueilles ce qui t'échoit,
Tu portes ce que tu reçois.
Qui tu es, j'en suis baba.

Merci d'avoir choisi ce nid-là,
Merci de ce que tu as fait de moi :
Une maman tellement fière de toi.


A notre grand p'tit gars,
9 ans, déjà.


jeudi 21 mai 2015

La folledingue au chignon mal peigné

 
Le dernier Nathalie Jomard est à la littérature illusitrée ce que la baguette de pain craquante et encore chaude est à la boulangerie : une tentation irresistible de commencer en chemin, "juste" par le quignon...
 
Enfin, je dis ça mais... Il y a ceux qui patientent, qui prennent un bain avant, qui allument des bougies, se font un petit thé et se pelotonnent sur leur canapé douillet avant d'ouvrir le livre pour le déguster gentiment, page après page.
Ceux-là, c'est ceux qui ont une volonté en acier trempé, qui n'entament JAMAIS la baguette sur la route, qui n'ouvrent JAMAIS le paquet de bonbons avant d'arriver à la caisse, qui ne cherchent JAMAIS où sont planqués les cadeaux de Noyel 1 mois avant la date. Y en a même qui attendent que le carreau de chocolat fonde sous le palais pendant que t'es en train de te faire le reste de la tablette. Ceux-là sont pour moi un peu comme des extra-terrestres. Parfois, je doute de leur existence tellement celle-ci me paraît surréaliste. Mais y a des preuves, maintenant je le sais, j'en ai même épousé un spécimen...
 
Et puis il y a les autres, dont je fais partie.
Ceux-là sont ceux qui attaquent le quignon en se disant "juste un p'tit bout" et qui arrivent à la maison en ayant groumpfé les 3 quarts de la baguette voire qui terminent le deuxième quignon...
En bonne représentante de cette catégorie, donc, je n'ai pas résisté à la tentation.
A peine le livre dans ma voiture que... je l'ai lu en entier sur le siège conducteur, me marrant à pleins poumons, gloussant comme une poule, grouikant comme une truie, me fendant comme une bûche.
 
Cette fille est une extra-terrestre aussi (mais pas celle dont je parlais juste au-dessus, une autre). Elle est aussi drôle que subtile, aussi tarée que lucide, et j'imagine qu'un scanner de son cerveau révèlerait un bordel ahurissant, mais bien rempli et coloré sous son chignon mal peigné.
 
Si vous ne la connaissez pas encore, allez faire un tour sur son blog. A mon avis, vous n'y retournerez pas par hasard, et vous vous retrouverez vite avec une baguette craquante dans les mains à grignoter sans modération... ou pas ! Si si, sans modération !!
 
Merci Tata Nath pour ces perles de bonheur en rire, merci pour ta taritude exquise.
 
 

lundi 18 mai 2015

Logo-Rallye 8 : Observation

 Illustration par Rob Donnelly

La suite de nos aventures (texte précédent : Rêverie) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Coprophagie, Fourchette, Chianti, Hypnagogique, Corrosion, Gobetis, Radiologie, Hypocondriaque, Couscous, Ergastule, Epicurien, Phalanstère, Mandarine, Enfantillage, Spirituel


Il avait paru à Grxz tout à fait opportun de se reposer. Aussi, il se retrouvait désormais le fondement dans une cuvette, ses pattes de moustique repliées sous lui dans une configuration qui ne laissait pas entrevoir sa forme bulbeuse mais qui faisait néanmoins penser que cet homme était quelque peu bizarre. Dire qu'il se sentait un peu lent eût été un euphémisme... Il était entré dans une phase hypnagogique qui le rendait tout à fait amorphe. Il gardait néanmoins toute sa tête, mais sans pouvoir bien réagir pour autant. Il était comme emprisonné dans son corps, cet ergastule sur pattes.
Que lui arrivait-il ? Une métamorphose partielle en plein jour, devant des gens ! Jamais cela ne lui était arrivé depuis qu'il était sorti de terre, près de ce phalanstère pourtant bien occupé. Si son cerveau fonctionnait, sa mémoire, elle, lui faisait défaut. Il avait vécu un fort stress et ne comprenait plus tout à fait ce qui venait de lui arriver.
Il gardait un goût très frais en bouche, ce qui était tout à fait insupportable pour un grand adepte de la coprophagie (Grxz se nourrissait de tout ce qu'il trouvait sur terre, mais de là où il venait, il était avant tout question de se nourrir de bons nutriments que son corps et celui de ses concitoyens pouvaient générer).
Ce goût était suspect... Il se rappelait bien avoir reçu une pastille puis ingurgité un liquide chaud.  Il n'était pas particulièrement hypocondriaque, mais quelque part, un truc lui disait lointainement que ceci n'était probablement pas étranger à son malaise.

Les trois compères se tenaient à distance de la créature et avaient pris le parti de l'observer avant de savoir quoi faire.
Célestine se demandait encore dans quoi elle était allée s'embarquer. Au départ, elle devait juste aller acheter de quoi faire son gobetis pour le mur du garage. Mais depuis le matin, tout fonctionnait de travers. D'abord son rêve, ensuite la voiture, et maintenant CA ! Et pas un petit "ça", pas un enfantillage à 3 sous, non ! Un grand "CA" avec plein de trucs qu'elle ne comprenait pas à gérer avec un gars un peu précieux et somme toute pas très spirituel. Et pourtant, elle se sentait irresistiblement attachée à cette intrigue et ne l'aurait abandonnée pour rien au monde.

En bon épicurien, Jean-Philémon avait un bon coup de fourchette et son ventre lui rappelait qu'il avait été brusquement vidé quelques heures auparavant. Les effluves de couscous de la tente berbère lui avaient ouvert l'appétit et il aurait bien proposé à la demoiselle de dîner en sa compagnie. Rien qu'en imaginant cela, il était reparti dans une rêverie, toujours à Venise, sirotant un verre de Chianti en tenant la main de la douce...
- Mais au fait ! Je ne connais pas votre prénom, ma mie !
- Je suis pas vôt' mie ! Et je m'appelle Célestine..., grogna la belle.
- Oh pardon, je ne voulais pas vous offenser, très chère. C'est une vieille expression et comme beaucoup, celle-ci n'a pas échappé à la corrosion lexicale. Cela veut dire...
- Chuuuuuuut ! Regardez, il fait de drôles de trucs avec sa bouche, on dirait qu'il veut l'essuyer avec son pull... C'est quoi ce truc ? On dirait une mandarine !
Grxz tirait une langue ronde et orange comme le fruit.
- Effectivement, quelle créature étonnante ! C'est en la guettant que nous pourrons en savoir davantage. Je ne sais pas ce que la radiologie pourrait nous apprendre sur sa morphologie, mais il est évident qu'il n'y a pas que de l'humain, dans ce corps...
Jean-Philémon pataugeait lamentablement. Il était en pleine découverte éminemment importante pour la postérité, et en même temps, il n'arrivait pas à lui apporter autant d'attention qu'elle le méritait.

Pour des raisons bien inconnues, il sentait son coeur chavirer vers cette demoiselle au prénom qui venait du ciel...



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vendredi 15 mai 2015

Ta carafe

Aujourd'hui, expérience !
Prends un joli verre coloré ou ton verre préféré.
Pose-le sur la table de ta cuisine ou n'importe quelle table que tu utilises fréquemment. Si elle est encombrée de choses dont tu viens de te servir, c'est encore mieux.
Prends maintenant une carafe et remplis-la d'eau.
Dernière chose, verse quelques gouttes de colorant alimentaire dedans, choisis la couleur que tu préfères.
Ca y est, tu es sur le point de démarrer une expérience intéressante.


Démarrons par la 1ère phase : la phase pratique.

Maintenant, verse l'eau de la carafe dans le verre. Encore... encore... encooooore... Il est presque plein mais continue. Verse encore. Il est plein, oui, et verse encore. Comment ? Il déborde ? Pas grave, verse encore. Comment ça j'exagère ? Non non, verse, verse donc ! Verse même jusqu'à ce que la carafe soit vide.
Pardon ? La table est pleine d'eau et tout ce qui était dessus est maintenant trempé ? Cela me paraît bien normal, ma foi... C'est une évidence que si tu vides le contenu de ta carafe dans ton verre, il finira par déborder, et ce qui est à côté s'en verra tout mouillé. Sauf si ton verre peut contenir autant que ta carafe, ce qui est assez rarement le cas, une carafe normalement étant faite pour remplir plusieurs verres...
 

Bon, continuons l'expérience, passons à l'observation : sur la table, qu'y avait-il ?

Peut-être y avait-il des feuilles de papier, des dessins de tes enfants, et ceux-ci sont gâchés ou en voie de l'être si tu ne les fais pas vite sécher. Peut-être y avait-il ton ordinateur portable du travail et celui-ci a le fondement qui baigne. Peut-être y avait-il la monnaie du marché, dont 2 billets, que tu n'avais pas encore rangés. Peut-être y avait-il ton linge, que tu venais de finir de plier, celui que tu allais utiliser pour faire ton jogging. Peut-être y avait-il le petit mot de ta douce moitié qui, avant de sortir, t'avait écrit qu'elle t'aimait. Peut-être y avait-il un peu de tout cela en même temps...

Pardon ? Que me dis-tu ? Tu avais mis du colorant vert et tout est vert maintenant ? Ca me paraît logique... Et là, te voilà en colère d'avoir du vert de partout, des trucs mouillés, à sécher, à remplacer ou gâchés et irremplaçables. Tu ne peux même plus aller faire ton jogging, tes vêtements sont trempés, tes billets sont inutilisables, les dessins sont teintés.
Tu es en colère, tu m'as écoutée et voilà le résultat...
Si tu es d'accord, lis tout de même la suite, peut-être t'apaisera-t-elle... ou pas.


Voici maintenant la dernière partie de l'expérience : l'analogie.

Considère le verre comme étant une journée.
Considère l'eau teintée comme étant une des composantes de ta vie - famille, couple, santé, travail, loisirs, argent...
Considère la table comme étant ta vie et les objets qui l'occupent comme toutes ses composantes les plus actuelles.
Tu vois où je veux en venir ? Comme le nez au milieu de la figure, évidemment.
Ben oui... La petite expérience démontre que lorsque tu ne prends pas en compte la capacité de contenance de ton verre et que tu verses et verses et verses, eh bien il y a un moment où l'eau déborde, où une partie ou la totalité des composantes de ta vie se voient petit à petit humides, un peu mouillées, trempées ou encore submergées...
Et en fonction de la teinte que l'eau a prise, tu te retrouves avec une réalité teintée de la même couleur.
Parfois, certaines composantes en sont imprégnées, parfois, elles ont été évitées.

Et alors ? Tout cela est-il bien ? Tout cela est-il mal ?

Qu'importe, et à vrai dire, ce n'est ni l'un ni l'autre.
Parfois, la teinte apportée donne un nouvel aspect à une des composantes et la rend plus belle à tes yeux. Parfois, c'est tout le contraire.
Le tout est simplement de savoir que chacun a en soi la capacité de teinter l'eau et chacun a le choix de continuer de la verser ou pas, alors que le verre est plein ou presque. On peut même décider de ne le remplir qu'à moitié... ou pas.

Le plus important, c'est de savoir que chacun est maître de sa carafe.

Rappelle-toi, le verre représente une journée. La journée comporte 24h. Pas une fraction de seconde de plus.
Et ce verre peut recevoir une multitude de couleurs, pas seulement une, pas 2, pas 3... Il peut en recevoir autant que tu le désires. La seule contrainte qu'il a, c'est juste sa taille. En fonction des teintes que tu choisiras d'y verser, prends donc juste soin d'en mesurer la quantité.


Tu as bien évidemment le choix de le faire déborder si tu le souhaites, et si cela comporte un intérêt pour toi. Rappelle-toi juste que quelque soit le résultat, celui-ci vient de toi.

Rappelle-toi que tu as toujours le choix...
 

mardi 12 mai 2015

Dialogue antérieur




- T'as entendu ?
- Hein ?
- T'as pas entendu le bruit, là ? En même temps, ça nous a secoué !
- Bah non... J'pensais que c'était toi qui avais bougé.
- Non mais y a un truc qui se passe, là, c'est sûr, j'le sens...
- Pffff... Tu veux qu'il se passe quoi ?
- Ben t'as bien vu qu'on y arrive plus, là, à bouger.
- C'est vrai que ça devient vraiment petit, ici...
- Je comprends pas comment ça a pu autant rétrécir, d'abord. Au départ, on était large !
- C'est vrai... 
- T'as senti, là, comme ça a bougé !
- Carrément !
- Tu fais quoi, là ?
- Ben je sais pas, j'me sens tout drôle...
- Euh... tu vas où ?
- Je glisse ! Ca serre de partout, d'un coup !
- Hé ! Me laisse pas, hein ! Pars pas !
- Je vois une sorte de tunnel... et de la lumière au bout...
- Non mais tu délires, là ? Tu peux pas partir comme ça !
- Ca m'appelle... Je sens que c'est le moment...
- Non mais tu peux pas faire ça ! Et moi, alors ?
- Je peux pas lutter, ça m'attire... je vois la lumière... !
- Eh ooooooh ! Non mais pars pas ! Reste avec moi !!

De loin :
- Ouiiiiiiiiiiiiiiiin !!

Logo-Rallye 7 : Rêverie


La suite de nos aventures (texte précédent : Rien ne va plus !) a été écrite d'après les mots proposés suivants :
-  Chryséléphantin, Perlimpinpin, Ecriture, Bassine, Cuvette..., Brocolis, Mandoline, Venise, Mascarpone.


- Satan ! On y va !
- Wouf !
Jean-Philémon était presque aussi excité que lorsqu'il avait trouvé son premier buste chryséléphantin. Il sauta prestement hors de la tente et partit à toute allure derrière son chien qui était déjà aux trousses d'un Grxz transformable. Celui-ci filait à vive allure, sur ses pattes de nématocère, et semblait même rapetisser. Etait-il en train de redevenir la drôle de créature couleur brocolis qu'il avait vue sur son chantier de fouilles ?
- Attendez-moi ! entendit-il crier derrière lui.
Célestine courait comme une dératée pour les rattraper, et, évitant de justesse une bassine d'eau pleine de truites, faillit s'étaler sur Jean-Philémon qui venait de se retourner et qui ouvrit grand ses bras pour la réceptionner. Elle parvint à s'arrêter avant de le heurter et tenta de reprendre son souffle.
Un peu coeur d'artichaut, Jean-Philémon était déçu de n'avoir pas eu le bonheur d'accueillir la gente dame dans ses bras, et entendait déjà la mandoline qui egrénait quelques notes dans sa tête, juste avant que les violons ne s'y mettent aussi.
En indéfectible romantique, il était bien prompt à s'émouvoir et partait vite dans des scénarios de son cru, toujours bien aspergés d'eau de rose... Déjà petit, il se retrouvait souvent en fin de classe à devoir faire des pages d'écriture parce qu'il préférait à la leçon du maître ses rêveries de chevalier et de princesse à secourir.
Présentement, il se voyait sur une gondole, parcourant Venise par les eaux, chuchotant des mots doux à ce joli minois qui...
- Eh oh ! On y va ? C'est pas un coup de poudre de Perlimpinpin qui va nous le ramener ! lui lança Célestine en le tirant par la manche.
Ainsi réveillé de son errance, Jean-Philémon revint vite sur terre et se remit à courir à côté de sa dulcinée.
- Mais évidemment, très chère !

La créature filait de moins en moins vite et ils ne l'avaient pas perdue de vue. Satan la talonnait en gardant ses distances, ne retrouvant rien de connu dans sa mémoire de chien concernant cette forme bizarre, et ne sachant bien s'il fallait en être effrayé ou amusé.
Affublé d'un cerveau mou et gras comme du mascarpone, Grxz avait une mémoire assez limitée, principalement lorsqu'il était dans une phase de transformation non aboutie. Il venait d'oublier ce qu'il faisait et pourquoi il se déplaçait si vite. D'ailleurs, rien ne servait plus à Célestine, Jean-Philémon et Satan de courir, car il venait de s'installer dans une cuvette...






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lundi 11 mai 2015

Mon copain Jé



Mon copain Jé, je l'aime parce qu'il est un peu taré.
Au début, mon copain Jé, il était cuisinier.
Puis, en montagne, mon copain Jé a escaladé et guidé.
Après, mon copain Jé a accompagné, il a formé.

Et puis un jour, mon copain Jé s'est mis à douter.
Etait-il bien fait pour ça, mon copain Jé ?
N'avait-il pas, mon copain Jé, un autre chemin à cultiver ?
Quand l'évidence lui est arrivée, qu'est-ce qu'il a fait, mon copain Jé ?

Eh ben il est dev'nu potier.

Aujourd'hui, lorsque je le vois sur son tour en bois,
J'suis sûre qu'il a trouvé sa voie.
J'me dis qu'il l'a trouvé, son Dharma.
Parc'que c'est juste, ce qu'il fait là.

Mon copain Jé, ça l'empêche pas de douter,
Parce qu'il est super humain, mon copain Jé.
Humblement, il apprend, il se trompe, il refait.
Et avec son coeur, il avance, mon copain Jé.

Mon copain Jé, il est toujours un peu taré.
Mais miantenant, mon copain Jé, il est en plus potier.
Mon copain Jé, plus qu'une théière, c'est de l'Amour, qu'il crée,
Mon copain Jé, maintenant, c'est mon Copainpotier.

Et rien que pour ça, je voulais le remercier.



Pour visiter son site, c'est ici :
http://www.theiere-tasse.com
Et pour le voir créér, c'est là :
http://www.theiere-tasse.com/atelier-potier

jeudi 7 mai 2015

Autopsie d'une crise de nerfs



Tout le monde sait ça : être parent, c'est devenir schizophrène.

D'un côté, il n'est absolument pas imaginable que l'on ne considère pas tes bambins comme étant les 8è merveilles du monde (oué, ex æquo même si t'en as 6), tu es complètement accro à leurs joues, leur odeur du matin dans le cou, à leurs réflexions aussi ingénieuses que naïves, et tu as un faible pour le léchage de poire régulier et le câlin-surprise quand tu les chopes alors qu'ils passaient tranquillement à 20 cm de toi pour aller innocemment se prendre un p'tit goûter dans le placard...

Et puis de l'autre, tu es parfois traversé(e) de pulsions d'une violence inouïe comme :
- leur scotcher la bouche avec du Chatterton triple épaisseur quand tu n'as pas entendu plus de 3 secondes de silence d'affilée depuis 2 heures,
- les envoyer un mois chez Tata Hortense, dresseuse de fauves, qui pourrait peut-être arriver à bout de quelques petites mauvaises habitudes à table que tu essaies d'éradiquer depuis... tu ne sais plus depuis quand,
- leur hurler sur la bouille que tu t'en bats les couettes que "ce chevalier là soit un méchant alors que c'était l'autre le gentil (bis et rebis)" et que s'ils t'en parlent encore une fois une seule, tu vas le couper en rondelles, le gentil, et le donner à gober au méchant !
- rêver que la grâce s'abatte sur le lapin dont ils rechignent systématiquement à nettoyer la cage et qu'ils oublient régulièrement de nourrir, et qu'une diarrhée céleste l'emporte au cuniculoparadiso, le paradis des lapins heureux...

Je sais, c'est pas beau, voire, c'est mal. MAIS BORDEL DE MERDE !! BON SANG DE BOIS ! Il t'en faut peu pour ne pas virer serial killer quand cela fait 35 fois que tu expliques que non, lécher sa babine supérieure quand elle est pleine de morvouille n'est ni très hygiénique ni très distingué !

Alors bon...
Quand la crise de nerfs a été inévitable et que tu as frôlé le double infanticide (voire quadruple si les voisins étaient passés à ce moment là, même combat !), il est tout de même nécessaire de disséquer toute cette mauvaise énergie pour comprendre comment diantre tu as pu en arriver là. Et souvent, tout commence au réveil...

Primo, as-tu bien dormi ? Sinon, qu'as-tu fait pour te dynamiser la journée avant de démarrer ? Petit exercice de respiration ? Café en intraveineuse (mais attention, trop peut amener à la crise de nerfs aussi) ? Thunderstruck à fond, imitant Angus Young et sa guitare en traversant ta cuisine sur une jambe ? Non ? Alors peut-être que ça a démarré là...

Deuzio, admettons que ta nuit se soit passée comme un Noël sans ta belle-mère, à savoir merveilleusement. Au saut du lit, t'es-tu occupé(e) de toi avant tout le monde ? Non parce que c'est comme dans les avions, hein... Il faut mettre le masque à oxygène sur toi AVANT de l'installer sur le nez des autres. Bah oui, parce que de cette manière, tu es plus enclin à t'en occuper, étant toi-même en sécurité. Et attention ! S'il manque le petit truc qui fait que t'as pas l'esprit tranquille avant d'aller réveiller tout ton petit monde, ben tu risques de leur faire payer dans les minutes qui suivent l'ouverture d'yeux collés et l'haleine fétide et matinale. Alors regarde si t'as bien fait le tour de toi et que tout était paré pour le décollage (et ça, c'est PRI-MOR-DIAL ! On a déjà vu des parents tout à fait respectables partir en hôpital psychiatrique juste parce qu'ils avaient oublié de se raser ou de se maquiller AVANT de réveiller leur douce progéniture !) !

Tertio, oublie le tertio si le primo et et le deuzio n'ont pas été au top. C'était foutu d'avance...
Sinon, tu peux encore éventuellement te demander si tu as réussi à prendre soin de toi dans la journée... Petite pause café sympa avec les copains au boulot ? Gestion de chefophobie en position du lotus sur ton bureau ? Ou encore, petite marche en plein air ou temps sportif entre midi et deux ? Non plus ?

Bon, y a peut-être du boulot, alors. Parce que non seulement tu ne t'es pas trop mis dans ta ligne de mire de la journée, mais en plus, ce simple fait va contribuer à te la pourrir et la crise de nerfs va devenir inévitable.

Tout ça pour quoi, finalement ? Ah oui... encore te dire qu'il est absolument nécessaire que tu... prennes soin de toi !
Et accessoirement, file télécharger du ACDC, Guns & Roses ou encore James Brown pour les matins bien ramollos...






mercredi 6 mai 2015

In-viaggio, pour bien voyager !



Moi qui aime l'originalité, je m'en vais parfois rôder sur un site de créateurs qui commence à faire parler de lui, et oh ! que vois-je ? un joli sac sobre à l'extérieur qui cache ses couleurs à l'intérieur... Il n'en fallut pas plus à mon petit coeur pour s'émouvoir, surtout que... Quelles couleurs ! Des belles, des pétantes comme je les aime, moi qui suis restée très Punky Brewster...
 
Je craque donc, souhaitant m'assagir sur les couleurs visibles sans non plus vouloir y renoncer, et me voilà recevant mon joli sac bien avant la date escomptée.
Et là, ouvrant mon paquet, je découvre un emballage bichonné, un petit mot personnalisé écrit à la main par... La créatice herself !
Quel bonheur de se sentir aussi considérée !
 
C'est donc une Catherine aux doigts de fée qui m'a envoyé ce petit bout d'elle, sa créativité. Pas un seul bout de sac n'est laissé au hasard et tout respire l'amour de la matière, du travail bien fait : l'intérieur est magnifiquement terminé, l'extérieur est d'une grande qualité. Evidemment, ce sac, je l'ai acheté... mais en le découvrant, j'ai tout de même eu ce petit frétillement intérieur que l'on ressent quand on reçoit un cadeau.

Alors encore une fois, merci in-viaggio, merci Catherine pour cet échange de belles ondes et de beauté, de création et d'authenticité, car entre le sac lui-même et ce qu'il transmet, j'ai vraiment été gâtée.
 
 
 
 

Quand l'Amour s'en mêle


C'est évidemment quand on n'attend rien que ça nous arrive en pleine poire.
C'est le cas de Willy, Barrueco de son nom de scène. Il m'arrive, là, pile au bon moment, avec ses chansons "inspirées" et son talent.
Dans un contexte bien particulier où ma vie est telle un bateau pris dans la tempête, où chaque jour m'apporte son lot d'enseignement et de richesse, je découvre une âme magnifique qui transmet l'Amour par la chanson.
Sur les conseils d'un ami cher, j'ai regardé une vidéo qu'il avait mise à disposition. C'était le clip d'une chanson chantée a capella et à 5 voix qui reprenait le titre "(Etre) Humain" de Barrueco. L'énergie libérée par ces 5 personnes, la puissance des paroles et l'amour transmis m'ont envahie et m'ont accompagnée toute la journée d'une belle humeur.
Et puis, toujours grâce à cet ami qui m'a offert l'album Face A - Face B, j'ai eu la chance d'en découvrir davantage. C'est là que j'ai non seulement rencontré une musique très aboutie et bien rythmée, mais aussi de vraies messages transmis à travers des paroles si bien trouvées par un chanteur qui nous raconte la Vie, l'Amour, l'Amour de la Vie.
Ce matin encore, en écoutant dans la voiture "La belle remontée", j'ai été émue aux larmes tellement la chanson me "parlait", et la chanson d'après, je conduisais avec un franc sourire affiché... Que d'Amour partagé, que d'émotions envoyées par ces notes enchantées... Quel bonheur d'entendre la Vie chantée !
Cet homme est assurément "connecté"... Et comme il le dit dans une de ses chansons, "Dans "Humain", y a "Divin rayonnant" !
Et du divin, c'est sûr qu'il y en a, dans ce Barrueco tellement Humain...
Pour plus d'information sur Barrueco :
Et si vous souhaitez participer à sa belle aventure :

lundi 4 mai 2015

Logo-Rallye 6 : Rien ne va plus !




La suite de nos aventures (texte précédent : La chute) a été écrite d'après les mots proposés suivants :
- Décroissance, Réminiscence, Edelweiss, Synapse, Houx, Échappement, Écornifleur, Suffrage, Frime, Séchoir, Stégosaure, Vélociraptor, Imbroglio.


- ...
- Allez-vous bien, Madame ? s'inquiéta Jean-Philémon en retirant sa main que Célestine regardait béatement et n'avait point saisie.
Jusque là assaillie de réminiscences, celle-ci était d'un coup tout à fait sonnée et ses synapses étaient mises à rude épreuve. Un drôle de zozo venait, sous ses yeux, de se déformer la tête sans que cela ne lui pose de problème majeur, elle ne savait pas ce qu'elle faisait dans ce marché et un "Jean-Phil" plein de frime venait la sauver ! De quoi remporter tous les suffrages à l'élection de la plus bizarre bizarrerie de tous les temps ! 

Elle regarda le bonhomme ficelé et se rendit compte qu'il essayait de recracher quelque chose. Sa tête ne semblait pas trop avoir souffert de la chute, hormis une bosse sur le front dont une petite crème à l'edelweiss viendrait à bout en quelques heures. Il se tortilla violemment pour essayer de se défaire de ses liens.
- Holà, l'écornifleur ! On se calme ! lança Jean-Philémon tout en lui bouchant le nez et lui envoyant une rasade de thé à la menthe dans le gosier.
Grxz devint tout rouge et recracha ce qu'il put. La boisson eut comme effet de le calmer.
- Mais qu'est-ce que vous faites ? réussit à articuler Célestine, pourquoi le forcez-vous à boire ce thé ? Vous voyez bien qu'il n'aime pas ça !
- Ce serait un peu long à vous expliquer, très chère, mais cet homme est dangereux. Nous le suivons depuis quelques heures et avons remarqué des comportements suspects. Entre autres, il dégage par la bouche une odeur assez immonde, et je me suis dit qu'en lui envoyant un peu de fraîcheur, ça ne ferait de mal à personne. Or, cela semble aussi le calmer.
Célestine s'assit sur le tabouret en houx qui se trouvait sous la tente.
S'approchant un peu plus d'elle, Jean-Philémon osa aborder le sujet sensible.
- A vrai dire, il semblerait également que cet individu ne soit pas ce que nous pensons. Voyez-vous, je suis paléontologue, et...
- Venez-en au fait, je vous prie, j'ai besoin de clarté ! lui demanda une Célestine désorientée.
- Oui, oui, tout à fait. Quelques minutes avant qu'il vous rejoigne, nous l'avons vu, mon chien et moi, se transformer alors qu'il était une sorte de créature difforme. Il venait d'essayer de m'attaquer mais Satan l'a mis en fuite. C'est ensuite qu'il vous a hypnotisée et que vous l'avez suivi jusqu'ici.

Ne manquerait plus qu'un vélociraptor se la radine perché sur un stégosaure pour que le tableau soit complet ! Célestine était complètement perdue dans cet imbroglio. 

Pendant ce temps, Grxz qui reprenait des forces sous les yeux écarquillés du marchand berbère, réussit à entamer une décroissance de ses membres supérieurs, ce qui eut pour effet de le libérer de ses liens. Il bondit alors sur ses pieds et, se saisissant d'un séchoir sur l'étal voisin, menaça les personnes autour de lui comme s'il tenait une arme. C'eut été tout à fait risible si le séchoir n'avait pas émis une pétarade de pot d'échappement bouché faisant sursauter tout le monde. Une odeur absolument infâme se propagea alors sur le marché et quelques personnes en tombèrent même dans les vapes.
Grxz en profita alors pour prendre ses jambes à son cou, littéralement, entortillant ses jambes comme une écharpe autour de son cou, et des sortes de petites pattes de moustiques vinrent les remplacer pour s'agiter à toute vitesse, lui permettant de se déplacer avec une incroyable vélocité.

C'est ainsi que Jean-Philémon et Célestine, un mouchoir sur le nez et effarés, virent la créature s'enfuir.



Et la suite ?
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