jeudi 25 juin 2015

Logo-Rallye 12 : Bas les pattes !


La suite de nos aventures (texte précédent : Le tunnel) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Explosive, Indécence, Coccinelles, Funk, Diffamatoire, Grenouillère, Disco, Péremptoire, Sevrage, Béquille, Ombra, Sardanapalesque, Café.


Ils venaient de s'aplatir tous les trois contre la paroi fibreuse du tunnel, mais pas assez vite, semble-t-il, pour échapper au regard de la créature qui fonçait droit sur eux.
Pour Jean-Philémon, c'était le moment où jamais de se montrer courageux et de protéger sa promise. Il partit d'une manière explosive en direction de la chose, Satan sur ses talons.
- Mais qu'est-ce que vous faites ? s'inquiéta Célestine.
- Ne vous en faites pas, ma mie ! Je serai l'homme de la situation ou je ne serai pas ! lui répondit Jean-Philémon qui masquait sa peur par un ton presque trop péremptoire. Pour se donner du courage, il se jura qu'ils sortiraient tous vivants d'ici et qu'il lui offrirait un jour une ombra dans un petit café vénitien près du pont du Rialto.
- Prenez soin de vous, Jean-Phil ! lui lança une Célestine morte de peur.

Grxz n'avait pas la bonne forme pour appréhender ces mets de choix et il s'aventura à improviser la forme appropriée tout en marchant droit sur ses proies. Il redevint humain, attifé d'une tenue disco-funk très moulante et d'une casquette à paillettes. Ceci ne seyant guère à la situation, il retenta donc une apparence austère comme celle qu'il avait juste avant, mais se retrouva en grenouillère en éponge qui le démangeait aux entournures. Décidément, le processus dysfonctionnait depuis qu'il avait avalé ce chaud breuvage parfumé ! Un des humains s'approchant de lui, il identifia un mâle et se sentit bien inspiré pour une apparence qui l'aiderait à le capturer facilement : il se métamorphosa en une bombe sexuelle défiant toute loi de l'érection contrôlée..

Jean-Philémon avançait d'un bon pas et la créature se rapprochait. Ils étaient encore à quelques dizaines de mètres lorsqu'il la vit changer de forme. Il comprit qu'elle redevenait anthropomorphe mais, dans la pénombre ambiante, ne distinguait pas réellement les traits adoptés, surtout que ceux-ci paraissaient fluctuer.
Il continuait à avancer d'un bon pas et ils allaient bientôt entrer en contact quand il s'arrêta net. Devant lui, une créature de rêve tout droit sortie d'un tableau de Botticelli se tenait aussi droite que nue et lascive...
Satan, qui le suivait de très près, se retrouva de nouveau à rentrer dans son prédécesseur, se cognant tellement fort contre la cuisse de Jean-Philémon qu'il lui fit l'effet d'une béquille. Satan couina, Jean-Philémon chavira. La vénus s'approcha en battant des cils à la vitesse d'un battement d'ailes de coccinelle, et se pencha sur Jean-Philémon qui n'avait pas encore repris son équilibre. La beauté fatale était sur le point de l'embrasser, lorsque Satan aboya férocement, s'interposant. Grxz, qui n'avait pas perçu l'animal avant cela, paniqua et tomba à la renverse, les quatre fers en l'air, le mettant dans une position d'une indécence absolue.

- Hôte tes sales pattes de là, sale morue !
Célestine, qui avait accouru voyant qu'il se passait des choses étranges, envoya à la bombasse un coup de sac à main dans la mâchoire. Elle lui sauta ensuite littéralement dessus, telle une catcheuse aguerrie, lui coupant le souffle. Grxz, bien malmené, eut le réflexe de se changer instantanément en Blaise, son apparence humaine habituelle. Cependant, au lieu de son austérité coutumière, il se retrouva alors vêtu de vêtements d'un sardanapalesque clinquant. Célestine, pas impressionnée pour deux sous, lui sauta une nouvelle fois dessus et, profitant de la bouche ouverte par l'expiration forcée de Grxz, lui injecta dans la bouche un bonbon mentholé qu'elle avait soigneusement préparé avant de passer à l'attaque.

Jean-Philémon était à terre. Il venait d'assister à une scène complètement surréaliste. 
Comment cette femme pouvait-elle être aussi extraordinaire ?
Cette damoiselle rencontrée à peine quelques heures auparavant était tout ce qu'il pouvait rêver de mieux. Certes, elle avait usé de propos tout à fait diffamatoires à l'encontre de la beauté enchanteresse qui avait failli l'envoûter, mais il lui pardonnait de bon gré cet égarement, comprenant qu'on peut oublier les bonnes manières lorsque l'on est occupé à sauver la vie d'autrui.

Il était également convaincu d'une chose : Célestine lui étant devenue tout à fait indispensable et un sevrage étant tout à fait inenvisageable, il allait devoir l'épouser...


Et la suite ?
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mercredi 24 juin 2015

Le miroir



- Non, désolée, je n'ai pas de monnaie...
Voilà ce qu'il arrive que l'on réponde à la question "Hé, Madame, t'aurais pas une p'tite pièce ?", quand on veut bien répondre...
Et puis on poursuit son chemin, un peu honteuse d'avoir menti, de n'avoir pas dit : "ben si, mais j'ai pas envie de m'arrêter/t'en donner !" qui est la vérité.

Je me rappelle m'être assise à côté de Juan, il y a des années, pour papoter 5 minutes avec lui. Ensuite, à chaque fois qu'on se croisait, on échangeait quelques mots en espagnol, sa langue natale. Juan puait. Juan empestait grave la crasse, la vinasse, l'urine... Mais Juan était vivant : un cœur battait derrière sa saleté, un cerveau fonctionnait sous ses cheveux huileux, une âme brillait derrière ses yeux fatigués.
Parfois, Juan ne me reconnaissait pas, trop embué par l'alcool. Parfois, il était avec des "copains" ; je m'asseyais et bavardais avec eux. Il n'était point question de philosophie ni de grandes théories, il était juste question d'humanité.
Et Juan ne me demandait jamais un sou. Une fois, même, je lui en ai proposé et il a refusé. Juan n'avait pas besoin d'argent, Juan avait juste besoin d'exister. Étonnamment, quand j'étais avec lui, je me sentais tellement exister moi-même...

"Mi amigo Juan", je ne l'ai plus jamais revu. Mes habitudes ont changé, je ne l'ai plus croisé. Qui sait ce qu'il est devenu ?
Et quand je croise un autre Juan dans la rue, depuis, malgré la compassion, malgré l'envie, je ne m'arrête presque plus. J'ai peur, je suis gênée, je suis "pressée".
Souvent, je lance un "non, désolée..." ou je donne une pièce rapidement même si c'est en souriant, et seulement rarement je m'arrête et échange 3 mots.

Aujourd'hui, je ne suis pas sûre de savoir pourquoi cela a tant changé en moi. Pourquoi cette peur ? Pourquoi cette réticence à donner ? Pourquoi cette appréhension de partager ? Quelle attitude chez l'autre fait que je n'ai plus cet élan ? Quelle attitude chez moi ?
Peut-être est-ce ce que l'autre me fait ressentir. Peut-être cherché-je à fuir la peur de me retrouver face à moi-même, en me retrouvant face à l'autre... Peut-être ai-je peur d'exister.
Juan était un bon gars, avec lui, je me sentais de m'asseoir et de papoter, je n'avais pas peur.
Et pourtant, aujourd'hui, il y a plein de Juan dans les rues. De bonnes personnes, un peu en morceaux et qui n'attendent qu'un truc : exister. Et je ne vois en elles que des personnes potentiellement dangereuses et menaçantes. Alors qu'elles sont moi. Alors que je suis elles. Alors que si j'avais vécu tout pareil qu'elles, de la même manière, avec la même intensité, je serais exactement à la même place qu'elles. Je trouverais les mêmes solutions à mon mal-être, j'interpellerais de la même manière les passants, je chercherais de la même façon l'attention.

Alors tiens, et si, de mon côté du miroir, je n'avais plus peur ? Peur de l'autre ? Peur de moi ? Et si je m'approchais de nouveau ? Et si je le laissais exister, pleinement, ouvertement, humainement, cet autre qui brille tout autant ? Et si je le laissais, l'autre, me faire exister moi aussi ?





mardi 23 juin 2015

Slam Boy Junior ou le destin hasardeux



Comme d'habitude, j'étais impatiente.
Impatiente de le savoir édité, impatiente de le commander, impatiente de l'avoir entre les mains... Et ça n'a pas manqué, ce livre, je l'ai dévoré.

Ce premier roman de Naïma, être précieux à mon cœur, belle femme droite et accueillante, solide et bienveillante, a réussi a m'emmener dans un univers qui m'est tellement étranger. Et pourtant, j'en ai ressenti toute la pesanteur, toute la complexité.


Ce roman, nous prenant doucement par la main, nous plonge dans le monde capricieux de hasards qui n'en sont pas.
Il vient nous raconter les désillusions, la souffrance, l'incompréhension.
Il vient nous raconter le cynisme des traditions et le poids de l'histoire dans les vies de chacun.
Il vient enfin nous chuchoter que la vie sait rendre les rênes à ceux qui veulent les reprendre. Chérazade nous offre une belle opportunité de le comprendre.

Merci Naïma, pour ce grand plongeon.
Merci pour ces méandres et la lumière qui peut en sortir.
Merci pour cet éclairage sur la vie.


Où se procurer ce bel ouvrage ?
Vous pouvez le commander chez votre libraire préféré ou encore le commander ici :
http://www.editions-coelacanthe.com/

mercredi 17 juin 2015

Le "must have" ou comment être un mouton.


L'autre jour, j'ai vraiment cru être en proie à une hallucination...
Des triplées ! Je voyais des triplées !!!
Et puis, après m'être frottée les yeux, pincée et avoir repeigné mes sourcils (rien à voir, les sourcils, mais il est important de les avoir bien peignés, je l'ai lu dans Pipeau'l chez ma coiffeuse...), j'ai réalisé que non, je voyais bien 3 jeunes filles différentes, mais incroyablement ressemblantes.
Mêmes ballerines, mêmes jeans slim, même veste, même coupe de cheveux et même coiffure avec la raie sur le côté à 43,22° nord rabattue sur le front.
Juste la couleur des cheveux et des vêtements différaient un peu, et encore...

Bon. Quand on est ado, on a besoin de se trouver, découvrir sa personnalité, son style, et en même temps, on a besoin de se sentir appartenir à une communauté, un groupe, un clan. Donc, il arrive qu'il y ait des personnes qui se distinguent parfaitement en se mettant en dehors d'une "norme" qui n'est pas faite pour elles, soit au contraire, on assiste à des clonages tout à fait étonnants.
Cela dit, quand j'ai cru avoir de nouveau ce type d'hallucination en ville, en voyant des jeunes clones d'une trentaine d'années, je me suis dit que soit l'adolescence avait tendance à durer un peu, soit notre société de consommation et d'identification était de plus en plus moisie. OK, pour certains, frôler la trentaine à la fin de l'ado, ça peut arriver... Mais quand même !!
Avoir un style identique, quand on est cops, ça s'entend. Par contre, être sapé, coiffé, maquillé et limite stringué de la même manière, ça devient un peu chelou, non ?

Eh bien en fait, non, et c'est pas ma coiffeuse qui te dira le contraire.

Parce que dans les magazine Pipeau'l ou autre magazines dit "féminins", dans lesquels je me vautre quand je vais la voir (3 fois l'an lors des années bissextiles), je fais le plein de tout ce que j'ai raté dans l'année (parce que quand t'as pas la télé, tu deviens hermétique à plein de truc, paske ben oué, z'ont plus de fenêtre par laquelle rentrer chez toi sans que tu les aies invités...). Et là, je me heurte à des looks "must have" ("qu'on doit avoir", en ouzbèk dans le texte) ou les looks de la "it-girl" ("la fille en vogue", en estonien oriental dans le texte). Donc, que fait-on, dans ces magazines dont l'altitude éthique n'atteint pas celle de la mer morte ? On descend la première nana ou le premier gars en vue qui n'est pas sapé comme "il faudrait", et on idolâtre le look tendance, on encense le détail à deux balles, on s'extasie devant l'accessoire qui change tout.
Et on te dit même où et quelles fringues acheter pour ressembler le plus possible au truc que tu as en photo devant toi sans te ruiner ou presque.
Et là, combien tombent dans le panneau ? Ben plein.

Ce qui est normal car depuis la nuit des temps, la mode a eu ses suiveurs et suiveuses, les tendances ont toujours été suivies...
Et plus ça va, plus ça s'accélère. Du coup, c'est vrai pour les fringues qu'il faut absoooolument avoir pour être dans le coup (mais le coup de quoi ??), c'est vrai aussi pour les voitures, les téléphones, les céréales, et même les sex toys... Bref. Le point commun là-dedans ? La dictature de l'achat, de la consommation, de la possession. Si tu n'as pas, tu n'es pas. Si tu n'es pas comme les autres, tu n'es pas. Si tu ne consommes pas, tu n'es pas.
Mais euh... en même temps... Et si tu es comme les autres ? Tout pareil... Es-tu ?
Il semblerait que non-plus, mais ça, ça ne se voit pas parce que tu es comme les autres. Et comme c'est ça, finalement, qui rassure...

Mais tout de même, qu'il faille être comme les autres pour être reconnu... C'est pas un peu... étonnant ? Non ?
Béééé ?

lundi 15 juin 2015

Logo-Rallye 11 : Le tunnel



La suite de nos aventures (texte précédent : Cave malum cacator !) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Girafe, Vaseline, Dysfonctionnement, Salami, Coronaire, Tournée, Canadaire, Maillot de bain, Pelouse, Risotto al Nero Di seppia.


Célestine passait du chaud au froid. Entre la basse température de l'endroit et la claustrophobie qui lui donnait des bouffées de chaleur, elle se serait tantôt mise en maillot de bain, tantôt emmitouflée dans une grosse doudoune. Pour masquer son trouble, elle se mit à caqueter comme une oie.
- Je meurs de soif ! Je boirais bien un p'tit canadaire dry !
- Un Canada Dry, vous voulez dire ?
- Non, un canadaire dry ! C'est un mélange de limonade, rhum blanc, sirop de menthe et un rien de piment. Ca s'appelle comme ça parce que ça enflamme et ça éteint en même temps.
- Intéressant !... 
- Allez, dès qu'on sort de là, c'est ma tournée ! Je vous fais goûter ça avec un petit salami maison. 
La grande veine coronaire de Jean-Philémon se mit à battre à plein régime. Elle venait de l'inviter !
- Et peut-être même que je pourrai vous faire un petit risotto al nero di seppia, c'est ma spécialité.
Elle lui parlait de mets italiens, à lui qui rêvait de la courtiser dans les venelles inondées de la cité la plus romantique de la planète ! Il allait lui prendre la main lorsque Célestine s'arrêta net, voyant, à quelques pas devant eux, une chose tout à fait inattendue... 

Grxz allait bien mieux ici. Il était au calme, loin de cette humanité grouillante et agitée. Quand vraiment il n'en pouvait plus, il venait se ressourcer sous terre. Ah ! S'il avait pu rentrer à la maison ! Surtout que depuis ce petit dysfonctionnement, dans le marché, il se sentait vraiment raplapla et découragé.
Tout en avançant, il se déforma tranquillement et pris une forme un peu haute et allongée.
Celle-ci se rapprochait davantage de sa forme originelle, la forme bulbaire étant principalement utilisée lorsqu'il était sur terre, comme la dernière fois sur la pelouse où il avait été approché par une de ces créatures reniflardes qu'il détestait. Il sentait une petite meurtrissure sur la zone qui avait été son front humain et où siégeait désormais une de ses cornes molles lui servant de capteur.

- Vous avez vu ça ? Il a encore changé de forme ! On dirait une girafe !
- Hmmm, ma foi, vu sa taille, je dirais plutôt un okapi...
- Oh là là ! Mais vous n'arrêtez donc jamais ? On voit un truc de dingue et vous, vous pinaillez !
Satan, qui marchait entre les deux tourtereaux, et surpris par le stop soudain de Célestine, s'était ripé la truffe sur son jean et la sentait qui chauffait. Il rêvait d'une application de vaseline pour le soulager lorsqu'il vit la créature s'arrêter elle aussi.

Grxz venait de sentir comme une présence. Il se retourna et cru voir des silhouettes s'aplatir contre la paroi du tunnel. Une aubaine pour lui qui sentait la faim monter dans son deuxième estomac.

Et tout naturellement, il partit dans leur direction...


Et la suite ?
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samedi 13 juin 2015

Définition : Anniversaire de mariage


Anniversaire de mariage, définition glanée sur le ouèb
Un anniversaire de mariage est fêté chaque année à la date correspondant à la célébration de l'union d'un couple. C'est une tradition présente dans de nombreux pays. Selon les années, on peut parler de noces de coton (1 an de mariage), de cuir (2 ans), de Froment (3 ans)...


Anniversaire de mariage, définition par une blonde qui pige que dalle aux traditions
Un anniversaire de mariage est fêté chaque année, ou chaque mois, semaine ou jour, dépendamment du fait qu'il est lourd à porter ou pas (ben oué, chaque jour, voire chaque minute, est une victoire si tu es tombé dedans par hasard parce qu'y avait pas foot ce soir-là et que t'avais rien d'autre à faire).

C'est une tradition présente dans de nombreux pays, surtout ceux où l'on n'a rien d'autre à faire et où on meurt vieux, voire très vieux parce que ça va jusqu'à 100 ans, le truc ! 100 ans de mariage, même si t'es mariée de force à l'âge de 6 ans dans un émirat quelconque, on peut pas jurer que tu y arrives...

Selon les années, on peut parler de noces de coton (1 an de mariage), OK, en référence à la fragilité et la légèreté de la première année de liaison, de noces de cuir (2 ans de mariage), où non, ce n'est pas pour ce que tu crois car on ne devient pas fétichiste en deux ans de mariage, on l'est ou on l'est pas. Là, j'ai bien trouvé que cela était par rapport à la solidité, symbole d'un mariage durable (bon, 2 ans, en même temps, hein, c'est pas non plus l'exploit intersidéral - pas encore). Par contre, pour la 3è année et les 97 autres qui suivent, j'avoue que j'ai bien du mal à aller trouver une explication. J'ai eu beau retourner le ouèb, j'ai pas trouvé (les commentaires sont ouverts, vas-y, fais péter les significations si tu les as !).

Mais franchement, noces de froment... Où est-ce qu'ils sont allés chercher ça ?
Ca signifie quoi, le froment ? Et puis tu offres quoi à ton amoureuse ? Une bague...tte ? Un petit croissant ? Ou (attention, on ne recule devant rien pour l'être aimé) une crêpe au chocolat  ? Et si ta moitié est intolérante au gluten ? Hein ? Tu fais quoi ?

Déjà, à la 3è année t'es un peu paumé... Mais attends la 4è ! Noces de... cire !
Peut-être parce qu'on considère qu'au bout de 4 ans, t'es déjà bien ancré dans tes habitudes, tu pètes au lit en secouant la couette et tu te ne te caches plus pour te curer les naseaux, et que du coup, tu peux aussi te laisser aller sur l'hygiène des oreilles, promettant à ta douce moitié un naturel à couper le souffle (et la faim, par extension...).
Non, vraiment, je vois pas la signification...

Bref, je vais t'épargner mes commentaires sur les 96 suivants parce que quand même, t'as peut-être une vie, et puis moi, justement, j'ai un anniversaire de mariage à fêter...
Mais bordel, pourquoi le corail ???

mardi 9 juin 2015

Mon jardin




Hier, j'ai jardiné !

Alors non, ce n'est pas parce que tu as lu l'autre jour que j'avais changé un frein de vélo, que je vais pondre un article à chaque fois que je vais faire un truc. Promis, il n'y aura pas d'"Abra cuisine", "Abra à la montagne", "Abra en vacances", ni encore "Abra se fait les ongles des pieds".

Cela dit, il m'arrive parfois de faire des liens entre certains aspects de la vie, et le jardinage m'en a apporté un aujourd'hui.

Dans mon jardin il y a des rosiers. Ces rosiers sont assez anciens et fleurissent magnifiquement en ce moment. A côté, ô surprise, un récent terrassement a gentiment déposé quelques graines de coquelicots qui ont proliféré à mon plus grand plaisir.
Mais entre les deux (1m50 env) et dans l'espace entre les rosiers, c'était l'Amazonie en pire. Alors hier, j'ai décidé de nettoyer tout ça. "Ben qu'est-ce qui t'a pris ? Pourquoi hier ?", te ou me demandes-tu. En fait, ça s'est imposé à moi, c'était le moment épicétou.

Lorsque j'ai commencé à enlever les herbes indésirables (non, on ne dit pas "mauvaises herbes"), je me suis dit que j'allais en avoir pour un sacré moment, vu tout ce qu'il y avait à faire. J'ai continué, et en regardant l'étendue, je me suis demandée si c'était une bonne idée vu l'énergie qui m'animait. A ce moment là, une âme charitable, sous les traits de ma maman d'amour, m'a proposé de l'aide que je me suis empressée d'accepter. A deux, nous allions aller bien plus vite, et surtout être plus efficaces.
J'ai enlevé les herbes autour des rosiers pour que ceux-là puissent pousser plus aisément, s'épanouir davantage. J'ai taillé les parties sèches et j'ai enlevé les parties malades pour les aider à recentrer leur énergie sur les tiges en pleine vitalité.

Et puis je me suis interrogée sur le pourquoi cette fleur et pas celle-là ?
Par exemple, le liseron, c'est très joli. Tu sais, c'est cette petite fleur blanche en forme de trompette qui pousse sur une tige verte... Mais ladite tige n'étant pas rigide, elle est soit rampante, soit grimpante en s'entortillant autour de ce qu'elle trouve à sa portée (ici, le bois des rosiers) pour s'épanouir. Le problème, c'est qu'en faisant ça, elle s'approprie l'eau et les éléments nutritifs de la plante qu'elle colonise, et puis surtout, elle se tape bien l'incruste et on voit plus quoi est à qui... Mais elle est si jolie...
Et pourtant, c'est pas ce qu'on a décidé de faire pousser et ça met en péril ce qui a été planté.

Et c'est là, en arrachant, coupant, taillant, etc., que je me suis dit que le désherbage finalement, ça se passe comme l'entretien de l'être.

Y a des trucs qu'on doit absolument entretenir. Garder bien claires ses priorités, recentrer son attention sur les éléments importants de sa vie, et se concentrer sur ses forces, et non sur ce qu'on considère être ses faiblesses, c'est primordial.
Et puis ne pas se laisser parasiter par des choses ou des personnes, certes attrayantes, mais pas si utiles que ça à ce qu'on a semé et ce qu'on veut voir pousser dans notre être profond. Car garder ses réserves vitales intactes, c'est pouvoir y puiser dès que nécessaire, c'est rester aligné avec soi-même.

Il y a néanmoins les belles surprises que la vie apporte, ces jolis coquelicots venus égayer la haie... Et ceux là, tels de chouettes rencontres ou de rigolos imprévus, poussés à distance, ne parasitent pas, ne gênent pas, et au contraire, viennent donner une nouvelle dimension à ce jardin initial.

Et puis, il y a l'aide.
Parfois, on se trompe un peu sur sa propre capacité à entretenir son être. Parfois, on se sent un peu limité par l'énergie ou le temps qu'on arrive à y apporter. Parfois, on avance mais on se sent découragé devant l'idée qu'on se fait de ce qu'il reste à faire. Se faire aider est alors une riche idée. Ca peut être aller voir un "expert" dans ce que l'on souhaite développer (thérapeute, coach, chaman, medium, bioénergéticien, kinésiologue...), mais parfois, c'est juste un mot d'un ami, parfois juste l'observation d'une scène sous ses yeux. Car se faire aider, c'est savoir accueillir ce qui s'offre à soi, ou savoir le demander. S'ouvrir au monde pour accueillir ce qu'il a à nous apporter.

Depuis hier soir, mon jardin est tout désherbé, là où j'ai décidé de m'y mettre. Tout est taillé joliment, tout est revenu à l'essentiel. Depuis hier, je regarde parfois de la fenêtre ou vais sur la terrasse rien que pour apprécier ce nouveau paysage, célébrer ce qui a été accompli.
Je sais que comme pour chaque entretien, ça va durer un temps et qu'il faudra s'y remettre. Je sais que la nature ne s'arrête jamais, suivant la vie qui apporte ses effets attendus et inattendus. 

Et quand ce sera nécessaire, je retournerai désherber mon jardin. Car l'entretenir, c'est aussi une part du chemin.







vendredi 5 juin 2015

Cap' ou pas cap' ?


Jamais je n'aurais pensé que changer le câble de frein arrière d'un vélo serait aussi simple... Je ne pensais pas en être capable. Non, en fait, c'était pire que ça : je m'en croyais totalement incapable.
Et puis en fait, parce que la chose a été nécessaire, je m'y suis mise. En observant, en testant, et en réfléchissant un chouïa, la chose s'est avérée d'une facilité déconcertante. Et je te rappelle, toi qui lis, qu'un QI de 130 n'explique pas tout. Non. Ce qui explique beaucoup, par contre, c'est l'intérêt que tu vas porter à la chose, la motivation qui va t'habiter, l'envie qui va t'animer.
 
Parce que nous avons trop souvent tendance à nous sous-estimer alors que nous avons en nous des ressources inexploitées, il est important que je te dise, lectrice, lecteur, que tu es capable de changer un câble de frein ou de faire un décor de gâteau. "Quoi ? Moi ? Mais n'importe quoi ! Je suis aussi capable de bricoler ou de faire de la pâtisserie que de traverser l'atlantique à la nage !". Tsss... La grande traversée, rien de plus simple. Allez, je t'explique ? Non, j'déconne, ça sert à rien. Alors que changer les freins du vélo de ton fils, si. T'as qu'à lui demander si nager (toi) sur la route du rhum peut l'aider (lui) à freiner dans les descentes pour aller à l'école, et tu verras ce qu'il te répond. Alors, tu vois ? Bon...

Donc, voici comment lever un voile sur tes richesses enfouies et tes innombrables capacités, et comment en jeter un autre sur tes croyances.
 
Combien de fois, avant de dire que tu n'étais pas capable de ça ou de ci, ou l'inverse, t'es-tu penché(e) réellement sur le sujet ?
J'imagine que la réponse est au moins "pas souvent".
Et ça me semble, ma foi, assez normal et couru puisque si tu as entendu, enfant ou un peu plus grand, que tu n'étais pas capable de faire quelque chose, ou encore quand on faisait à ta place sans te donner l'occasion de tester par toi-même, ton cerveau a fait un truc assez simple : il a créé une case "pas cap'" au bout d'une petite route synaptique dans laquelle il a classé des trucs (faire du vélo sans roulettes, connaître ta table de 9, faire un créneau, ou encore faire cuire des pâtes sans faire brûler l'eau). Et plus on te l'a dit, plus la petite route s'est élargie pour devenir une belle autoroute. Du coup, plus grande a été la voie pour t'amener à la petite case, plus il a été rapide d'y aller, et plus tu l'as remplie, cette case devenue grande.
Alors quand on t'a dit que tu ne savais rien faire de tes mains ou de ton cerveau, eh bien toi, buvant goulûment la parole des grands-qui-disent-toujours-la-vérité-absolue-et-qui-ont-toujours-raison, tu y as cru. Et tu y a tellement cru que pendant 20, 30, 40 ans ou plus, tu as toujours préféré laisser faire les autres parce qu'eux savent.
Par la suite, on n'a même plus eu besoin de te dire que tu n'étais pas cap, tu arrivais tellement bien à te le dire toi-même...

Quand bien même on ne t'aurait pas fait croire tout ça, ne pas connaître le sujet c'est tellement l'inconnu que tu peux tout imaginer sauf que tu arriverais à gérer. Par exemple, tu adores la ratatouille mais tu ne sais pas différencier une aubergine d'une figue de barbarie, ta connaissance des épices est fraction de 0, et "faire mijoter" constitue pour toi un monde parallèle. Là, on peut imaginer que ta motivation pour faire une ratatouille comme celle de mémé Bertrude est assez faible, même si grande est ton envie de te régaler.

Dans les deux cas, tu as la croyance que non, ce n'est pas pour toi, et que non, tes mains, ton cerveau ou ton intuition ne te permettront jamais de faire ce que d'autres réussissent parfaitement.

N'empêche, si par un curieux hasard tu te retrouvais devant une situation qui ferait que tu serais obligé(e) de te lancer, crois-moi, tu risquerais de te surprendre. Bon, ok, peut-être pas du premier coup... mais tout de même !
Alors pour te lancer, pense au premier pas, le plus petit soit-il, qui est si important tant il est celui qui impulse.

Si personne ne peut te montrer, prends tes ciseaux mentaux et fais du découpage :  le découpage, ça éclaire et ça détend : quand tu découpes une activité en plusieurs étapes, voire les étapes en sous-étapes, tout se simplifie. Tu ne vois plus la montagne à construire, tu vois chaque grain de sable qui la constitue. Et apporter un grain de sable te paraît atteignable, ça tombe bien... Oh et puis deux, tant qu't'y es ! Quoi ? T'as déjà fait ton rocher ? Wow ! Ben tu vois !
 
Et puis si mémé est encore là quand tu dis être une vraie truffe ès ratatouilles, elle peut te dire que "Non, mon P'tit ! C'est juste qu'il y a une manière de faire !" et hop, elle te montre, tu notes que t'avais juste oublié un ingrédient et le bon assaisonnement, et qu'ensuite, tout résidait dans le mijotage... mijotation... (mijotement ?). Bon.
Alors, elle est pas bonne ta ratatouille ? Ce petit goût compoté, là ? Hein ? On t'a montré ou on a fait avec toi, et t'as réussi à la refaire au top. Tu as eu l'envie, l'élan, la gourmandise nécessaires à la motivation, tu as observé, essayé, tu t'es trompé, tu as réessayé, tu as réussi !
Note juste que si le goût final diffère un peu, c'est juste que les âmes aimant apporter leur petite touche spécifique, surtout quand l'ingrédient principal est l'amour, la tienne y aura certainement saupoudré sa belle énergie.

Voilà donc. J'ai changé un frein de vélo, et, en gros, ça me fait te dire quoi, ici, finalement ?

Je te propose de dynamiter tes croyances ? Un peu. 
Je t'incite à tenter ce qui te fait vibrer ? Beaucoup.
Je t'invite à OSER ? Passionnément.
Je t'assure que t'es carrément cap' ? A la folie !

D'ailleurs, cékikadi "quand on veut on peut" ?

lundi 1 juin 2015

Logo-Rallye 10 : Cave malum cacator !




La suite de nos aventures (texte précédent : Salsaaaaa !) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Phacochère, Étoupe, Nordique, Patauger, Cardiofréquencemètre, Pivoine, Soleil, Fifrelin, Frissonner, Tourniquet, Dentifrice, Odyssée.



- C'est la, c'est la, c'est la salsaaaaaaaaaa du Démon ! Salsaaaaaaaaaa du Démon !
Grxz pataugeait en plein cauchemar. Un tas d'excités sautaient partout autour de lui, pris d'une frénésie irrépressible qu'il ne comprenait pas. Le bruit était pour lui absolument abominable. Ses capteurs auditifs étaient saturés malgré ses mains plaquées sur ces ourlets disgracieux que les humains appelaient "oreilles". Ces gens étaient-ils en crise de panique à l'écoute de ce bruit ? Pourtant, ils semblaient en être à l'origine et souriaient même... Le bruit continua encore un peu puis s'arrêta brusquement, et toutes les personnes agitées se dispersèrent aussi soudainement qu'elles étaient apparues.
La terre, côté soleil, lui réservait décidément bien des surprises...
Ayant un peu repris ses esprits, il avait réalisé qu'il avait perdu sa proie et se sentit bien dépourvu. Il avait toujours son sac de meringues à la main, mais c'était fifrelin comparé au festin qu'il aurait pu faire.
Il décida de rentrer "chez lui" en passant par le métro. Sous terre, il se sentirait un peu rasséréné...

- Mais où va-t-il, ce phacochère ? demanda Jean-Philémon à haute-voix.
- Je ne sais pas, mais moi je le suis ! Vous venez ? répondit Célestine.
- Je suis votre ombre, ma m.. ma chère !
Si Jean-Philémon de la Rouflaquette avait à ce moment précis porté un cardiofréquencemètre, celui-ci aurait sorti le gyrophare rouge fluo clignotant accompagné d'une alarme suraiguë lui donnant l'indication toute relative qu'il était sur le point de décéder imminemment d'une sur-vascularisation soudaine. Elle lui avait dit "vous venez ?" ! Elle l'avait invité à la suivre ! Un signe qu'elle n'était pas indifférente à son charme certes désuet mais tout de même opérationnel.
- Allez, viens Satan ! lança-t-il à son chien en détournant son visage qu'il avait senti devenir pivoine.

Grxz descendit les marches de l'entrée du métro et sauta par-dessus le tourniquet, n'ayant pas de ticket. Mais au lieu d'aller en direction des quais, il bifurqua dans une galerie en travaux et se faufila derrière un gros engins de forage. Là, il s'accroupit en baissant son pantalon et déféqua à l'entrée d'une sorte de tunnel latéral. Moins de 10 secondes et un gros étron plus tard, il se releva pour disparaître dans la cavité.

- Beurk ! Il est pas gêné, lui ! s'offusqua Célestine.
Ils avaient pris un peu de retard car ils avaient dû chercher leur ticket de métro pour passer le tourniquet, mais avaient réussi à ne pas le perdre de vue.
Où allait-il donc ? Qu'était donc cette créature au caca supersonique qui partait sous terre ?...
- C'est ça !! Un intraterrestre ! C'est un intraterrestre ! lança tout haut Célestine, sursautant même au son de sa propre voix lançant une vérité aussi surréaliste.
- Diantre ! Vous avez raison très chère ! C'est évident, maintenant ! Sa forme de bulbe, son odeur, et maintenant ce trou !
Jean-Philémon avait lu quelques articles à propos de ces croyances, et il y portait un certain crédit. De par son métier, c'était un peu normal. Cela dit, il était parfaitement ébahi qu'une damoiselle "normale" puisse émettre cette certitude avec autant de rapidité.

- Ecoutez, ma mie, je ne sais s'il est bien prudent qu'une gente dame s'aventure plus avant. L'on ne sait ce que l'on pourrait y trouver.
Célestine ne releva pas le "ma mie" bien qu'elle l'eût encore bien entendu. Elle commençait à trouver charmant ce langage particulièrement châtié.
- Avec vous, je ne crains rien, mon cher, je vous suis si vous y allez.
Jean-Philémon frisa encore l'AVC. "Mon cher" ! Et elle ne craignait rien en sa compagnie ! Il faillit la prendre dans ses bras mais se retint in extremis. Il cacha son trouble par un sourire dentifrice que même un représentant de commerce n'aurait pas réussi à ébaucher, et lui dit sur un ton rassurant :
- Alors allons-y ! Je suis votre chevalier ! En route pour l'odyssée ! Restez bien derrière moi. Satan, allez mon chien, viens !

Le bon toutou couina en penchant la tête sur le côté, pas totalement convaincu du bien fondé de leur expédition. Voyant son maître enjamber les fèces intraterrestres qu'il prit le temps de renifler (une odeur absolument étrangère à toutes celles qu'il connaissait, et assez intéressante somme toute), il se décida et ils pénétrèrent tous les trois dans une sorte de galerie creusée sauvagement, dont les parois semblaient être tapissées d'une étoupe étrange.

Célestine se mit à frissonner : il y faisait un froid nordique...



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