dimanche 29 mars 2015

Logo-Rallye 1 : Abribus



Ce texte a été écrit avec les mots proposés suivants : 

- Turlutte, Etoile, Ex Astris, Hémorroïdes, Upekkha, Pingouin, Rêve, Cuniculiculture, Foutriquet, Souvenir, Saperlipopette, Estafette, Levure, Abracadabrant, Insatiable, Meringue, Pélo, Batman.

Merci aux participants !!


On ne peut pas dire qu'il était attirant. Il était non seulement minus, mais avait aussi une haleine de lama, des dents jaunes voire marrons, et il avait la démarche d'un pingouin, un peu comme s'il était atteint d'hémorroïdes chroniques et qu'il ne pouvait se déplacer qu'en serrant les fesses.
Il marchait dans la rue de sa démarche australe et affublé de son t-shirt Batman rapiécé lorsqu'il décida, qu'étant donné la distance, il serait plus judicieux de se rendre en bus chercher ses meringues. Il s'arrêta donc à l'arrêt le plus proche. En s'approchant pour regarder les horaires, il tomba face à face, ou plutôt braguette à nez, avec une blonde un peu bizarre accroupie contre la paroi et qui avait une barrette en forme d'étoile dans les cheveux. Au vu de la configuration, il se mit immédiatement à penser qu'une petite turlutte lui serait bien agréable, la dernière n'étant qu'un lointain souvenir, mais il se ravisa prestement, souhaitant éviter la réaction érectile qui ne manquerait pas de le faire passer pour un pervers aux yeux des badauds. Tiens, d'ailleurs, la blonde venait de le regarder bizarrement tout en se détournant, comme si elle avait flairé le truc pas net.

Saperlipopette ! Pourquoi il se collait comme ça, ce foutriquet ? En plus, il la regardait bizarrement de son œil torve. Sur une inspiration, elle eu même en pleins naseaux l'odeur aigrelette qui se dégageait du bonhomme et qui lui rappelait celle de la levure de boulanger qu'elle utilisait pour ses brioches. Elle se leva et s'installa sur le banc pour s'éloigner de ce pélo bien étrange, et essaya de se remettre dans de bonnes dispositions. "Upekkha", se dit-elle tout en inspirant bien pour appeler en elle l'équanimité à laquelle elle aspirait. Inspiration, eeeeeeexpiration, iiiiiiinspiration, eeeeeeexp... Pfff, aujourd'hui, ça marchait pas... C'était pas le jour, c'est tout.
Ça avait mal démarré dès le lever. Elle n'était vraiment pas de bon poil après ce rêve qui l'avait pourtant remplie de joie : la cage avait disparu ainsi que le lapin (du latin "cuniculus cretinus", ou encore "debilitus profondis"). Et même après le réveil et la conscience que ce n'était qu'un songe, elle se sentait si bien qu'elle était allée vérifier, croyant aux miracles. Et puis, badaboum, patatras et dégringolade ex astris, la cage était toujours là. Et le lapin dedans, évidemment. Il ne se passait plus un jour, depuis 2 ans, sans qu'elle se demandât ce qui lui avait pris, le jour où elle s'était lancée dans la cuniculiculture... Tout ça pour les gosses ...
Et dans la foulée, au moment de partir, l'estafette qui ne voulait pas démarrer. Ça faisait déjà 5 fois qu'elle l'amenait chez le garagiste qui lui trouvait toujours des trucs improbables, voire abracadabrants, comme le démarreur qui se grippait alors qu'il faisait 35°c à l'ombre, la courroie de distribution qui ne distribuait plus, ou encore le frein à main qui lui était resté dedans (la main). Bien grommeleuse de tant de déconvenues, elle avait alors décidé de laisser là la machine capricieuse pour aller prendre le bus. C'est comme ça qu'elle se retrouvait maintenant à côté d'un pervers qui puait l'aigre et qu'elle s'attendait presque à voir se jeter sur elle, pris d'un appétit sexuel insatiable.

Et puis, le bus arriva...



Et comme la blonde n'avait pas assez de mots, elle en attendit de nouveaux pour écrire la suite... Votre épisode se poursuit la semaine prochaine !
A vot' bon coeur, m'sieurs-dames !!





mercredi 25 mars 2015

Définition : Artisan du bâtiment


Artisan du bâtiment, définition glanée sur le ouèb
Celui ou celle qui exerce un métier mécanique ou manuel, qui suit les règles d’un art établi, par opposition aux métiers dits industriels où la production est fournie par des automates.

Artisan du bâtiment, définition par une blonde vénère
Celui ou celle qui exerce la magie, qui suit les règles d'un art établi, celui de l'endormissement et de l'hypnose, te prend pour une truffe et te fait payer le double du prix en te disant que tu fais une affaire. Celui-ci te dit qu'il ne peut pas passer aujourd'hui parce qu'un tractopelle lui a refait la devanture la nuit dernière ou encore qu'il a du retard parce qu'un ptérodactyle lui a grillé la priorité au carrefour et qu'il a dû faire un constat en braille parce qu'en plus, le pauvre dinosaure était malvoyant... (je n'en rajoute qu'à peine, j'te jure).
Celui-là va aussi te faire un boulot de naze, un truc qui va être à peu près aussi bien fait que si tu t'en étais occupé toi-même, sauf s'il s'agit de la plomberie parce que bon... et avec ça, t'emberlificoter sur la qualité du matériau qu'il te fait raquer sur le papier et qui va être tout autre une fois posé.
Celui-là, c'est celui que tu ne reverras pas, soit parce qu'il se sera cassé avec la caisse à un moment ou un autre, soit parce que tu arrives un jour à très poliment le reconduire à la porte à coups de burin dans les omoplates. Inutile de lui faire un procès, car en un temps trois mouvement il sait mettre la clé sous la porte, se retrouver insolvable et tu auras payé des honoraires à ton avocat pour rien... (enfin si, pour lui c'est tout bénéf, encore un qui t'aura fait passer des souris pour des citernes en te disant qu'il s'agit de vessies pour des lanternes, tout en te faisant te délester d'un rein. Celui-là n'est pas un artisan, mais il fait tout de même potentiellement partie de la catégorie "vol organisé et grand banditisme", dont nous parlerons peut-être dans un futur billet).
Bon. Revenons à nos couillons.
Ils sont nombreux, ceux-là. Ils sont malheureusement foison, et bien inspiré celui qui trouve le bon numéro, parce que dans tout ce capharnaüm artisanal, tu ne peux plus te permettre de passer par les pages jaunes ou internet pour confier ta peinture au premier clampin de la liste. Bah non. Il faut que tu connaisses pléthore de cobayes qui auront essuyé les plâtres, pas les leurs mais ceux d'une grande supercherie bien huilée, pour savoir sur qui tu peux, mais surtout sur qui tu peux pas, compter. Et même parfois comme ça, t'es pas sûr de tirer le gros lot.

Cela dit, il arrive que, lors de conjonctions planétaires particulièrement favorables, tu tombes sur la perle des perles, le joyau des joyaux : le gars te fait un devis en 3 jours week-end inclus, vient dans le temps imparti et fait du super boulot. Non, tu n'es pas dans ta phase de sommeil paradoxal et tu l'as mordu trois fois pour t'en assurer : il existe en chair et en os. Cela suffit, n'entame pas une danse de la joie, tout nu dans ton salon pour remercier les dieux du bâtiment, tu es face à une espèce en voie de disparition que tu pourrais effrayer par des comportements par trop démonstratifs.
Celui-là, il faut le chouchouter, lui offrir le café 3 fois par jour (mais tu mets du bon déca sans le dire parce qu'il faudrait pas non plus trop le stresser) et le flatter sur son travail.
Tu lui dis que tu parleras de lui à Tata Marguerite qui doit refaire sa cuisine, et à tonton Firmin qui a récemment cassé ses toilettes.
Et puis, en discutant un peu, tu finis par te rendre compte que ce gars qui pose du carrelage dans ton entrée parle 5 langues couramment, qu'il joue du piano à l'occasion et qu'il a même été soliste en Moldavie. Au moment où tu commences à trouver tout ça tout à fait singulier, tu comprends qu'il ne s'appelle pas du tout Jean-Marcel comme tu l'avais vu sur la carte de visite, parce que Jean-Marcel, c'est justement celui qui vient le chercher en fin de journée pour l'amener sur un autre chantier, et qui se fait 30€ de l'heure sur son dos comme sur celui de 10 autres exploités comme lui.

C'est à ce moment-là que ton cœur se brise à tout jamais, que tu laisses ta maison en plan et que tu décides d'attendre que la grâce se penche sur toi et te donne un jour le temps de faire les choses toi-même.

A ce moment-là, tu peux aussi décider de prendre un petit Lexomil et une vodka, mais bien séparément, parce que si c'est en même-temps, tu dormiras plus longtemps.

samedi 21 mars 2015

La magie


Il est de ces personnes que l’on croise et qui accrochent le cœur.

Qui n’a jamais ressenti une complicité spontanée et surprenante au détour d’un échange avec un serveur dans un restaurant, en parlant avec la fleuriste ou encore pendant une discussion fortuite avec un(e) inconnu(e) dans le bus ? Hop, un petit feu dans le cœur, une chaleur soudaine dans son être.

Cela peut se poursuivre en amitié, en amour, et parfois il s’agit juste d’un instant magique avec une personne que l’on ne recroisera très probablement jamais.

Pourquoi, comment, on le sait rarement, et en même temps on sent au plus profond de son être qu’un lien s’est établi, qu’il est fort et puissant, et qu’il dure ou non, ce lien nourrit, apaise et remplit.

Il est de ces instants que l’on vit et qui emplissent le cœur.

Qui n’a jamais été ému aux larmes en entendant de la musique, vu une image, un paysage, ou encore senti une odeur de son enfance ?

A quoi cela fait-il référence pour que l’on soit à ce point bouleversé de voir du train ce paysage défiler en écoutant cette musique et pas une autre ? Est-ce la lumière, particulière de ce moment-là ? Est-ce une conjonction de phénomènes présents en même temps à ce même instant ?


Il est de ces élans que l’on ressent et qui gonflent le cœur.

Qui n’a jamais éprouvé un élan d’amour immense pour un enfant, un(e) amoureux(se), un parent, frère, sœur, ami(e), si fort que l’on a ressenti son cœur comme si on ne l’avait jamais perçu auparavant ?

Pourquoi à cet instant alors qu’il y a 10mn ce n’était pas là ? Est-ce une parole, un acte qui a soudainement déversé ce tsunami d’amour dans ses veines ?


Qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ? Qu'est-ce qui fait qu'on voit des choses qu'on ne voit habituellement pas ?

D’aucuns diront que c’est juste une coïncidence, une conjonction d’événements. D’autres soutiendront qu’il s’agit là d’une chimie inexplicable, de molécules qui se mêlent et se retrouvent pour engendrer un état de grâce impromptu. D’autres encore, ne se connaissant que peu cette capacité d’émerveillement, attribueront ça à l ’« autre », la personne ou la chose avec laquelle cela se passe.

Pour ma part, une hypothèse qui m’interpelle et me plaît bien est que, étant au centre de ces moments, le principal déclencheur c’est soi-même. Ce qui fait l’intensité du moment, ce n’est pas l’autre, ce n’est pas la fleur, l’arbre ou le tableau que l’on regarde.  Ce qui rend l’instant magnifique, c’est la présence à soi, l’ouverture à son âme, sa connexion à l’Amour.

Ces moments sont assez rares et précieux car dénués de stress, de sollicitation ou de volonté. Ils n’arrivent pas parce qu’on le souhaite, non, ils viennent tout seuls, et c’est en ça qu’ils nous surprennent. Je suis même convaincue qu’ils sont disponibles 24h/24 et 7j/7, mais qu’on n’y accède qu’assez peu dans la journée, voire dans la semaine, qu’on laisse la porte fermée et qu’on ne va l’ouvrir que très rarement…

Je ne sais pas démontrer scientifiquement ce que j’avance, évidemment, et avec toutes les autres hypothèses que l’on peut émettre, on ne peut rien avancer avec certitude.

Mais finalement, à quoi cela servirait-il... Le vivre n’est-il pas le plus important ? Ne suffit-il pas de  l’apprécier et d’en être reconnaissant, prendre l’instant tel qu’il est et s’en délecter tant qu’il est présent ?

La vie est bien mystérieuse et nous réserve une multitude de surprises. Pour les accueillir et les vivre pleinement, quelles qu’elles soient, il n’y a peut-être pas beaucoup plus à faire que déverrouiller l’accès. Peut-être que, comme pour la magie, il s’agit juste de faire l’enfant : laisser la porte ouverte, ne rien attendre et se laisser surprendre…

jeudi 19 mars 2015

La SNCF vous souhaite un très agréable voyage

Quand tu prends le train, si comme moi tu as un grand besoin de tranquillité sonore, olfactive et visuelle, et conséquemment, si tu n’es jamais vraiment satisfait(e) du siège que le hasard t’a réservé,  je vais ici-même te suggérer quelques petits points de vigilance à avoir en tête quand tu pénètres dans le monde fantastico-flippant du voyage en TGV. (Je propose également une formation associée intitulée « le profiling de train, une dimension nouvelle pour bien voyager ». C’est 3000 Abraflouzes les 5 jours, remise de 60% si tu viens en tenue de contrôleur, mais ça on en parle à la fin si ça t’intéresse…).

  • A côté de qui te trouves-tu et y a-t-il une population à risques ?

Tout d'abord, tu vas inspecter les lieux et regarder avec grande attention ce qui se trame dans la rame : sois bien attentif et regarde sur et sous les sièges, les étagères à bagages, ne laisse rien au hasard. PARTOUT une nuisance peut se tapir dans l’ombre, se préparer à t’assaillir au moment où tu t’y attendras le moins.

Il y a d’abord les choses que tes sens perçoivent immédiatement :
Tu tombes à côté d’un profil serial killer qui a encore une petite goutte de sang frais sur la commissure des lèvres, ou tu t’assois tout  près d’un tout petit qui n’a pas bien digéré sa dernière tétée et qui le fait bien savoir, ou encore tu te retrouves engoncé dans un carré avec 3 ados qui se racontent leurs démêlés avec leur prof de math tyrannique. Tu peux aussi rencontrer Pépé Raymond, dit « le pisseur », qui a été déposé dans le train par ses petits-enfants démissionnaires, et l’odeur qui se répand gaiement et sûrement dans le wagon te laisse penser qu’ils ont oublié de le pourvoir en protections idoines. Bon, là c’est clair, tu vas très probablement pas rester, tu sais déjà qu’il va falloir trouver une solution de repli.

Il y a aussi les nuisance à retardement, et la mission devient subtile :
Par exemple, ce que tu ne sais peut-être pas, c’est que la gentille dame à côté de toi a prévu une petite aïoli maison pour son pique-nique. C’est pas que ça te dérange dans l’absolu parce qu’en plus elle a préparé son petit sandwich avec amour et très certainement avec l’ail du jardin, mais tout de même.
Y a aussi le gars à deux pas qui va peut-être recevoir 30 coups de fils en 2 heures et brailler 20 fois « Tu m’entends ? Allô ? Non parce que moi je t’entends pas ! Je suis dans le train ! » et rappeler quand même son interlocuteur pour revérifier que ça marche toujours pas.
Et tu ne le sais pas non plus, mais la blonde un peu barrée qui s’installe à côté de toi avec son ordi et sa musique dans les oreilles va taper sur son clavier pendant trois heures pour parler de ses péripéties en train (trop le fond du gouffre, ça…) avec « Happy » en boucle et à fond dans les oreilles. Tu la verras même un peu danser sur son siège parce qu’elle est pas capable de rester stoïque en écoutant un truc qui donne la pêche.
Non, tout ça, tu ne le sais pas encore, mais c’est pas loin… 
 Alors évidemment, tu ne vas pas vérifier les bagages des gens ou leur faire passer un interrogatoire à ton arrivée dans le wagon. Ca ne se fait pas, et ça donnerait un prétexte supplémentaire à la compagnie ferroviaire pour être en retard…
Non. ce que tu vas faire, c'est que tu vas ANTICIPER. Les qualités requises ici sont l’observation et le calcul (oué je sais, tout le monde n'est pas capable des deux en même temps, déjà qu’une seule…), et c’est là qu’arrive le deuxième point. 

  • Combien de places sont-elles disponibles et dans combien de temps le train part-il ?
    Lorsque le train est bondé, désolée, mais je peux rien faire pour toi, tu peux juste te recroqueviller dans ton coin, mordre fort dans un bâton ou te faire un shoot d’alcool fort et prier pour que tu t’endormes en un claquement de doigts aux premiers roulements et te réveiller en gare de destination.

    Par contre, lorsque tu te trouves face à un wagon à moitié plein et que tu as déjà vu que d’autres voitures semblent dans le même état, c’est le moment de dresser la truffe, de tendre l’oreille et marquer l’arrêt : tu vas trouver une place plus écologique, mais il faut absolument que tu aies conscience que tu n’es certainement pas la seule personne du train à viser la tranquillité et le confort. Potentiellement, au moins 4 ou 5 autres personnes dans le wagon sont aussi peu réjouies que toi de se retrouver à côté d’Hannibal Lecter, et elles sont elles aussi dans les starting blocks pour changer de place dès que possible.
    Un paramètre important à prendre en compte alors est le temps qu’il reste avant que le train ne parte. Parce que si tu as 30 places dispo sous tes yeux, c’est peut-être que tu es très en avance et que tu vas te faire dégager 3 fois des places de repli avant que le train ne soit parti. Alors attends patiemment que le train soit sur le point de partir, l’œil en alerte, pour t’assurer que les places qu’il reste ne seront probablement pas pourvues. Mais même là, attention ! Des amoureux transis sont peut-être en train de risquer de se faire couper un bout de nez pour se faire un tout dernier bisou de séparation avant que la porte ne se ferme, et la place idéale peut se voir grillée au dernier moment. Tu n’es même pas à l’abri qu’un retardataire soit monté dans la voiture la plus proche et rejoigne son wagon et son siège 5mn après le départ (mais là, t’as vraiment MAIS VRAIMENT pas de bol).

    Si tu arrives à faire tout ça, bravo, tu commences à être au top. Attention néanmoins, la dernière phase n’est pas à négliger.


  • Comment choper la place idéale avant les autres ? 
Alors là, c’est super simple. Tu as déjà bien travaillé ton impulsion, ta sortie des starting blocks est d’une élasticité optimale, tu as déjà sur toi ton manteau, ton sac et ta valise en bandoulière, et tu es au top pour te mettre de profil pour atteindre la place ciblée en crabe et en pas chassés. Tu sais aussi éviter de heurter un crâne au passage ou de te faire avoir par une jambe laissée négligemment tendue dans le couloir. Ensuite, si tu te retrouves face à un autre prédateur de place SNCF, tu lui montres ton plus beau sourire ou tes crocs les plus acérés, au choix, et tu lâches la totalité de tes bagages sur  le siège en poussant un « Aaaaah !! Ca fait du bien !! » assez sonore pour que la moitié du compartiment l’entende. Normalement, et si ce prédateur n’a pas l’élégance et le bon goût d’avoir reçu mes précieux conseils lui aussi, il partira la queue entre les jambes se trouver une autre place.  

J’ai alors le plaisir de t’annoncer que la partie est gagnée (enfin, si tu as bien pris en compte que le train ne comportait pas quelques arrêts entre ton point de départ et ta destination finale et que tu ne doives pas tout replier 1h plus tard parce que la place est attribuée). 
Si tu as oublié ces derniers points, je te rappelle qu’il est interdit de sauter du train en marche, et que « e pericoloso sporgersi » par la fenêtre.


Enfin, si rien de tout ça ne t’inspire, il y a encore les solutions d’urgence (oué, tu vois, j’ai pensé à tout) : soit tu te roules dans une poubelle avant de monter dans le train et le vide se fera magiquement autour de toi (ou tu peux aussi faire comme pépé Raymond et tu laisses faire la nature sur toi, mais là tu seras aussi mouillé), soit, l'odeur t’indisposant trop, tu fais comme la blonde barrée, tu te fais péter les tympans avec  « Happy » à fond dans tes écouteurs. Avec un peu de chance, les gens autour l’entendront bien aussi, te demanderont de mettre le son au max, danseront avec toi, et tu deviendras la première créature à lancer le concept « Dance-train » qui sera repris par toutes les compagnies ferroviaires de la planète.
Tu vois, je te dis même comment tu peux devenir milliardaire... Non non, ne me remercie pas, c'est gratos (ou 3000 Abraflouzes si tu as passé le cap "Expert", rappelle-toi).


Voilà !

La semaine prochaine, je t’explique comment appliquer ces recommandations à l’avion, et où tu peux trouver un joli parachute assorti à ta valise. 

mercredi 18 mars 2015

Le premier jour du reste de ma vie

Chère lectrice, cher lecteur, une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais te parler de moi.

Pas de moi en indirect, pas de moi avec mes réflexions sorties du chapeau, pas de moi à travers mes coups de cœurs ou mes coups de folies. Non, là, je vais m’épancher impudiquement, me mettre à nu éhontément. Là, le sujet du jour, c’est moi.

« Mais pourquoi elle fait ça ? » te demanderas-tu… « Eh bien je ne sais pas. » te répondrai-je. Peut-être est-ce une phase nécessaire et obligée, un lieu incontournable par lequel je dois absolument passer pour aller là où la vie m’amène.  
Si tu es OK pour rester, installe-toi confortablement et respire profondément. Je vais te raconter une histoire, l’histoire de la vie qui me rappelle à l’ordre, qui me secoue gentiment par la manche et me dit « Eh oooooh ! On s’arrête deux minutes ! On fait une petite pause et on discute, tu veux bien ? ».

Mais juste avant de démarrer, je vais te raconter cette analogie que faisait cet homme qui avait beaucoup souffert dans la vie, et qui en était reconnaissant. Il disait que la souffrance dans la vie, c'est comme la main d'un ami qui vient te secouer dans ton sommeil pendant que ta maison brûle : elle te secoue un peu, et si tu ne te réveilles pas, elle secoue plus fort jusqu'à ce que tu te réveilles et que tu finisses par sortir de la maison au lieu de mourir dans les flammes... Intéressant, n'est-il pas ?

Allez, à moi, j'y vais.

Il y a quelques temps déjà, mon amie, ma tendre amie Marie, mon témoin de mariage, ma confidente et complice de bien de moments intimes passés ensemble, m’annonce lors d’un de ces coups de fils un peu éloignés que nous arrivons à maintenir depuis que nous n’habitons plus la même ville qu’elle est atteinte du cancer du sein, et que celui-ci semble être un de ceux qui ne laissent pas tranquille. Mon cœur se déchire, ma tête explose et tout commence ici.

Alors que Marie lutte et que je ne sais comment lui apporter mon soutien à distance, je sens poindre un léger signal. Ma vie, à ce moment-là, est partagée entre la famille, la maison, et un malaise grandissant du côté du travail. Le déséquilibre s’installe et c’est peu à peu toutes les sphères de ma vie qui sont touchées. Ma vie ? Tiens, parlons-en de celle-là ! Mais pourquoi n’est-elle alors pas plus simple ? Pourquoi tout n’est-il pas une longue promenade douce et printanière ? « Parce que tu as des choses à apprendre, ma fille, et que ces choses s’apprennent aussi en passant par des moments comme ceux-là » me dis-je. « Oué mais quand même ! Ca pourrait être un peu plus doux ! » me réponds-je… Et puis les allers-retours entre « mais pourquoi ? » et « c’est bien ainsi » se font plus fréquents.

L’annonce de deux autres cancers du sein, dans mon entourage, se fait entendre et le signal retentit de nouveau. Un peu lointain encore, il laisse encore la place au déni, au « Mais non, je psychote ! ». Et pourtant, je vois de plus en plus la petite lumière rouge clignotante quelque part dans mon être, j’entends la sirène lointaine de mon âme. Puis arrive ce jour où, après cette mammographie que j'ai demandée "juste pour vérifier", le médecin m’annonce que j’ai un « carcinome canalaire infiltrant » au sein droit. Je n’entends pas la suite, je ne comprends pas tout. Je lui demande de répéter sa dernière phrase que je n’ai pas réussi à déchiffrer. Elle me répète le diagnostic et me rassure : celui-là n’est pas si méchant, je devrais garder mon sein et pouvoir échapper à la chimiothérapie. Ma tête entend et s’interroge : « La quoi ? Mais on parle de moi, là ? » et en même temps, quelque part à l’intérieur de moi, une voix me dit : « Voilà, c’est là, maintenant tu le sais vraiment. A toi de jouer, je suis avec toi »…

Les examens s’enchaînent et le diagnostic se modifie : il y a plusieurs tumeurs, la mastectomie est finalement inévitable. Le temps suspend son vol. Mon corps va être modifié et tout ne tourne plus qu’autour de mon sein avant qu’il ne disparaisse. Accueillir la nouvelle, se préparer...
Et puis… l’incroyable se produit. Petit à petit, je SAIS que c’est le début d’une nouvelle vie. Je SENS que cette maladie est une alliée. Entourée d'amour par mon mari, mes enfants, ma maman, mes amis, ma famille, soutenue par la sympathie de mes collègues, je me sens même si légère que je suis presque euphorique à mon entrée à la clinique. Choyée par les infirmières, chouchoutée par les aides-soignantes, entourée de dessins de mes enfants dans ma chambre que j'ai soigneusement décorée, je ne crains rien, je suis invincible. Une fois l’opération effectuée, même mon nouvel aspect ne me fait pas redescendre de mon nuage. J’ai toujours cette certitude : j’ai rendez-vous avec mon âme.

Après cela, le retour à la maison, l’apprentissage de l’asymétrie, le retour du quotidien. Et si parfois je me dis que j’ai dû rêver, que rien de tout ça n’est arrivé, mon reflet dans le miroir me rappelle à la réalité. Tout se passe un peu bizarrement, un peu comme dans un monde parallèle. Ma certitude est toujours là mais l’énergie n’est plus la même. L’inconfort s’installe, la difficulté pointe son nez… Tout est comme avant, mais rien n’est comme avant. Et je réalise qu’en fait, le monde n’a pas changé. Moi si. Et cette nouvelle moi se retrouve toute confuse dans une vie qui ne veut plus de cette ancienne moi. Mon être profond se réveille et se révèle. Il tente la sortie de sa chrysalide, et comme toute éclosion, le processus est lent et laborieux, voire difficile et douloureux.

Et puis… la mort de Marie.
A la tristesse se mêle la culpabilité d’être en vie : moi j’ai survécu, pas elle. Moi j’ai la chance d’y échapper, pas elle. Moi je vais pouvoir voir mes enfants grandir, pas elle…
Douleur de l’injustice, épreuve de l’inéluctabilité…

Et puis, la « suite » arrive, j’échappe à la chimio mais pas à la radiothérapie qui cadence mes journées pendant ces cinq semaines interminables pendant lesquelles je me dis des «allez, dis-toi que c’est un mal pour un bien !» censés me faire positiver.

Ensuite, la fin vient signer le début, le début arrive à la fin. Après toute cette action, les examens, la chirurgie, la radio, le calme arrive, et avec lui, la vie reprend son cours…
- « Reprend », dis-tu ?
- Euh… oui, pourquoi ?
- Parce qu’elle n’a pas « repris », n’est-ce pas ?
- Oui… c’est vrai. En fait, elle ne s’est jamais arrêtée. »
Non, la vie ne s’est pas arrêtée. Elle a juste fait un petit détour. Elle a juste montré qu’il y avait d’autres chemins possibles, que continuer de la même façon n’était très probablement pas une bonne idée. Elle m'a secouée pour me dire que la maison était en flammes. Voilà, ce qu’elle a fait, la vie.

Et c’est là qu’est le début.
Parce que lorsque le médecin t’annonce la nouvelle de la maladie, il ne te dit pas que c’est un préambule. Il te dit qu’il va falloir être courageuse pour l’opération, qu’il va falloir être forte. Le mien m’a aussi assuré que je guérirais. Il avait raison pour tout ça, cela dit il a juste omis une petite chose. Il ne m’a pas dit qu’après tout ça, ce serait loin d’être fini. Il ne m’a pas dit que la vie d’après serait aussi tourmentée. Il ne m’a pas dit que la fatigue s’installerait et que je ne comprendrais pas pourquoi, moi qui suis « sauvée ». Il ne m’a pas dit que je ne me reconnaîtrais pas.
Je pense savoir pourquoi il ne m’a pas dit tout ça et ce n’est pas parce qu’il ne le sait pas. C’est parce qu’il sait que chaque chose vient à son heure, et qu’en parler avant que cela n’arrive peut déranger le cours des choses, faire peur. Il a donc bien fait.
Cela dit, je me retrouve maintenant à "gérer".
Gérer cette molécule dans mon corps, celle que je dois prendre tous les jours maintenant pendant 5 ans et qui rajoute à mon trouble, par ses effets secondaires.
Gérer la fatigue, les coups de blues, les coups de gueule, toutes ces variations dont je ne sais pas si elles sont provoquées par mon traitement ou par le "contre-coup"...
Gérer ce que provoque en moi ce nouveau décès provoqué par le cancer, celui d’une autre jeune maman de mon entourage dont le bébé ne se souviendra pas les sourires. Gérer cette culpabilité d'exister.

J'ai l'impression d'apprendre ou plutôt de réapprendre. Et tout comme l'enfant qui trébuche à ses premiers pas, l'apprentissage ne se fait pas sans heurts. Moi aussi je tombe, je me relève, je retombe... Parfois je tombe même si fort que j'ai du mal à me relever tout de suite, alors je reste un peu par terre, j'attends de refaire le plein d'énergie. Et à l'instar de l'enfant qui ne renonce pas à son autonomie, je me relève et je réessaie.

Et puis me relever est absolument indispensable parce que j'ai un truc à honorer, tu te rappelles ? J'ai rendez-vous avec mon âme, et je sais bien qu'un jour je vais être capable d'y aller.

Voilà, chère lectrice, cher lecteur. Mon histoire écrite se termine ici. Elle se poursuit dans mon présent, dans la vraie vie. Et d'ailleurs, je vais te souffler un petit truc à l'oreille : tu en fais partie.
Me voici écrivant mes humeurs, mes envies. Me voici jouant avec les mots, avec les tournures, avec les syntaxes, me faisant plaisir à lancer un sujet par-ci, un verbe par-là. Et même si je le fais avant tout pour moi, c'est probablement aussi parce que tu es là que j'écris tout ça. Et c'est très certainement comme ça que je vais y arriver, à être ma nouvelle moi.

dimanche 15 mars 2015

Et le contexte, bordel ?

C'est bien connu, on sous-estime trop souvent la nécessité de préciser le contexte lorsque l'on échange avec son entourage.

Ce matin au petit déjeuner, j'ai eu quelque peu de mal à remettre un "Mamaaaaan, et toi tu te faisais souvent manger par les fantômes quand tu étais petite ?" lancé sans préambule par mon Ninou-tout-doux.

Parce que sans contexte nos méninges prises au dépourvu se mettent en marche à toutes pompes voire s'emballent, des pensées pourtant très complexes peuvent aller à une vitesse incroyable en quelques centièmes de secondes. Mon cerveau n'y échappe pas, voire en rajoute, le farceur, me faisant passer d'un univers à l'autre sans que je ne lui demande rien et avant même que je lui envoie la bonne information, tout ce qui pourrait être évité si je mettais tout ça sur "off" et que je posais tranquillement la question "Euh... de quoi tu parles ?" tout de suite.
Or, joueuse à mes heures et toujours partante pour une partie de devinette, la question est restée stockée en joker et c'est comme ça que ce matin, en 1 fraction de centième de seconde, je me suis retrouvée petite nounette à couettes dans une maison hantée, doudou en main et courant comme une dératée pour échapper aux vilains fantômes qui n'avaient qu'une idée en tête : me déguster en civet. Pas le temps de voir si j'ai pu leur échapper car le cerveau est ainsi fait qu'il sait te dire "Hé oh ! Tu vas trop loin, là, reviens, c'est pas de ce côté !", et te permet d'aller explorer une autre brèche synaptique de sa spécialité. La fraction de seconde plus tard, changement de décor, me voilà donc habillée en chasseuse d'ectoplasmes dans un univers parallèle bourré de spectres essayant de m’attraper par les pieds alors même que je me défends à coups de Proton Pack, le célèbre accélérateur nucléaire des Ghostbusters... De nouveau, on me dit dans l'oreillette que je fais fausse route et mes neurones me ramènent à un autre univers, où je me retrouve toute ronde et jaune en train de cruncher des fruits magiques pour aller gober du fantôme vite-vite pendant que je clignote encore.
Bingo ! Eh oui, on avait parlé la veille au dîner du célèbre glouton jaune de notre jeunesse, ce héros de Pac-Man le nettoyeur d'écrans noirs !
Me voilà arrivée à destination, 2 secondes après la question floue de mon Ninou, et capable de lui répondre que oui, il m'arrivait de me faire croquer même si je m'empiffrais à fond de ces fantômes colorés.

2 secondes seulement pour tout ce remue-ménage neuronal qui m'a offert un petit voyage dans le temps et les dimensions, dans un n'importe quoi cérébral.

Bon, ça c'est parce que j'avais bien dormi, écouté Thunderstruck au réveil et pris mes petites vitamines matinales. Mes yeux ont donc à peine entamé une rotation circulaire et la confusion n'a pas eu le temps de s'installer sur mes traits : totale transparence pour mon entourage.

Par contre, quand il arrive ce genre de trucs à des moments moins propices (après une sale nuit, une journée difficile ou quand tu viens de nettoyer la cage du lapin) et alors même que tu traînes ta carcasse à table et que tu maintiens tes paupières relevées à coups d'efforts surhumains, le résultat de ce type de question peut donner tout autre chose et te faire passer un moment hautement anxiogène. Tu peux effectivement, à cause d'une question toute simple du type "Et alors la sorcière c'était pas sa mère ?", te retrouver au bord d'un trou noir interstellaire, dont l'intense vacuité se lira aisément sur tes iris, et te fera ressentir une profonde angoisse, une solitude absolue. Comme tu n'as pas l'humeur joueuse, c'est là que tu peux utiliser la question immédiate. Le problème, c'est que quand l'humeur n'est non seulement pas joyeuse mais également assez proche de celle d'un pitbull, parfois on retrouve un "Mais de quoi tu parles, bordel ?" lancé sauvagement à ta douce progéniture qui te regarde les yeux tout pétillants d'envie de savoir, alors que tu aurais pu juste dire "Précise ta pensée, mon amour, je ne vois pas tout à fait de quel univers il est question".
Voilà donc comment le manque de contexte peut tourner au drame et engendrer un traumatisme qui aurait pu être évité. 

Par conséquent, il est absolument primordial de préciser à tes gosses que le contexte a son importance et il faut aussi leur faire prendre conscience que la discussion entamée 3 jours plus tôt n'est pas forcément un sujet qui est resté ouvert dans ta tête, même si cela leur semble tout à fait inconcevable au vu de l'intérêt hautement ésotérique qu'il pouvait avoir.
Car très tôt, ils ont besoin de connaître quelques subtilités de notre anatomie humaine : ton cerveau est étonnamment circonscrit à ton crâne et ne se trouve donc pas être une extension du leur. Pour qu'ils comprennent bien ça et parce que la notion de télépathie est encore trop abstraite pour eux, tu peux leur faire faire un dessin qui illustrerait un mélange de siamois par le crâne, comme Elephant man avec plusieurs corps et paires de jambes, afin de leur montrer qu'on serait comme ça si on avait un même cerveau pour tous.
Avec un peu de chance et quelques cauchemars provoqués par le résultat dessiné, ils ne devraient ensuite plus jamais oublier de te préciser le contexte, l'heure, la date et même le numéro de série du truc dont ils oseront te parler.

Voilà ce que j'en dit, moi.
Après, tu fais ce que tu veux, hein...




mercredi 11 mars 2015

L'anthropomorphisme, ou pourquoi je vais devoir divorcer


L'humain est-il à ce point narcissique et limité qu'il n'ait d'autre possibilité que de parler de lui lorsqu'il parle d'un objet ? Pas de surprise, il semblerait que oui...
 
Il y a fort longtemps, il a donc commencé par donner à son ou ses dieux des caractéristiques et surtout une forme humaine, (d'où l'origine du mot "anthropomorphisme" : de anthropos : Homme, et Morphè : forme). Il a depuis appliqué ceci à bien des créatures et autres objets, en y mettant notamment un petit coup d'accélérateur depuis qu'il passe par la pub pour appâter le chaland et lui vendre tout un tas de trucs dont il n'a souvent pas besoin.
 
On était donc déjà bien habitué à toutes ces exagérations humanoïdes pour la vente de voitures ou de motos, avec des modèles "élancés", "élégants", "aux courbes délicates", (tout ce que ton mec n'utilise pas quand il te décrit,  et au contraire, car lui te parle de ton châssis un peu large et de tes airbags un peu trop petits), ou pour décrire un vin "racé", qui a "du caractère, de l'élégance (lui aussi, bordel ??), et de la finesse"...
Etonnament, c'est le café qui se rapprochera le plus du descriptif féminin, avec son corps "rond" ou "bien présent", son "fort caractère" ou sa "personnalité singulière". Les ingrats... Et qui c'est qui l'achète, le café, hein ? Bon... allez, calme-toi Marie-Césarine et poursuis donc.

Bon, jusque là, c'est presque pas/plus étonnant. OK...

Par contre, là où j'ai failli avaler mon dentier, c'est en tombant sur des descriptifs... d'aspirateurs ! Vas-y, installe-toi, j't'explique.
 
Lorsque mon dernier en date s'est suicidé par auto-étouffement après 4 ans de bons et loyaux services, j'ai été bien en mal de trouver un aspirateur fiable, pas trop cher, et surtout, sain d'esprit. Non parce que c'est pas qu'ils soient tous un peu psychopathes sur les bords, mais quand même. On leur demande tellement de trucs qu'ils finissent complètement mabouls, et poussés au burn-out, ils passent à l'acte en s'entortillant le fil autour du tuyau, voire pire, se recrachent la poussière dans le moteur (je sais, c'est dégueu, âmes sensibles pardonnez-moi). Et encore, je te parle pas de celui qui s'en est pris  à son utilisatrice en lui aspirant la joue droite en puissance maximale et qui n'a arrêté que lorsque sa bouche s'est retrouvée au niveau de son oreille. La pauvre femme a eu bien du mal à expliquer ça à son mari, ne serait-ce parce qu'elle avait du mal à parler, mais comme je le disais plus haut, ceci est une autre histoire...

Revenons donc à notre défunt aspi.

Me voilà donc en deuil ("ci-gît Aspitounet, rattrappé par la poussière"), et dépossédée d'un bien hautement utile quand on a des enfants, un lapin, et quelques débordements parkinsonniens de sa spécialité dans la maison. Alors je me suis dis qu'à l'instar du p'tit chat qui clamse étouffé par sa boule de poils, faut le remplacer rapidos pour éviter que la morosité ne s'installe trop vite dans la maison, tout comme les poils de lapin.

Refoulant ses larmes, donc, et s'armant de courage et de son ordi, la fervente utilisatrice du net que je suis est donc partie faire ses recherches sur des sites dédiés pour trouver l'aspi dit "de substitution". Soucieuse du rapport qualité-prix et des critères écologiques, je me suis ruée  sur des sites de comparatifs, un peu d'aide ne faisant jamais de mal, et sur quoi tombeujeu ? Sur "La foire au pain d'épices" du sans sac, le "miss France" de l'aspiration... Incrédibeul. Nous avons là un étalage  impudique d'aspirateurs venus se tremousser sous nos yeux, et vas-y que je te montre mon tuyau, et regarde donc ma grosse brosse, et mate comment que chuis trop fort avec mes petites roues qui vont bien de partout.
MONSIEUR l'aspirateur te laisserait presque pantoise et bien émoustillée... Car figure-toi que ton aspi, maintenant, quand on te le décrit, c'est en utilisant des "musclé" ou "costaud", "élégant" et "respectueux", et j'ai imême lu un  "fort brave"...

Du coup, choisir ton aspi devient un réel cauchemar. Tu te retrouves face à 40 critères à comparer et en plus, faut que tu ménages tes émotions pour ne pas partir sur un coup de foudre ménager qui pourrait te coûter un ovaire. 

Pour ma part, cette fois-ci, je m'en suis sortie en poussant un cri de karatéka devant l'ordi et en l'éteignant sauvagement (oué, parfois j'ai une volonté en béton armé), j'ai foncé au magasin le plus proche de chez moi, et j'ai acheté celui qui était à -50% pour cause de fin de série (et "oué aussi", y a finalement des arguments qui sont assez décisifs...).
 
Mais ça, c'était cette fois-ci ! J'étais en forme et j'ai réussi à résister à la tentation ! Mais la prochaine fois, qu'est-ce qu'il se passera ?
Et quand la centrale vapeur nous lâchera ? Mon mec sera-t-il tenté de se faire la malle avec la toute neuve qu'il aura trouvée plus chaude et vaporeuse que moi ? Hein ?
Ils pensent à ça, les mecs, quand ils écrivent leurs descriptifs ?
Ben non ! Et encore une fois, tout ça à cause de ces debilitus profondis qui ont pas réfléchi avant de décréter que Dieu aurait un corps humain et une barbe blanche !

Punaise, y en a quelques uns à qui j'aimerais bien expliquer la vie d'aujourd'hui à cause de leurs idées à 1 sesterce, moi, parce qu'à cause d'eux je vais peut-être devoir partager tous mes biens avec une centrale vapeur et me voir lui confier mes enfants une semaine sur deux. Tiens, d'ailleurs, je vais peut-être commencer à me renseigner : sur le net, y a peut-être des sites comparatifs pour trouver un bon avocat, non ?

dimanche 8 mars 2015

La journée de la femme ? Ah bon ?




D'abord, et après moult revendications antérieures, ce sont les mamans qui se sont vues célébrées, grâce à un certain Maréchal P., et qui ont pu constater au fil du temps, une transformation de leur fête en folie acheteuse, en détroussage de fleuristes, en épidémie d'achats de mixers et autres fers à repasser ou cocottes minutes.

Ensuite, c'est Jésus qui se serait retourné dans son suaire s'il l'avait gardé sous le coude : après la deuxième guerre mondiale, et grâce à une marque de boisson gazeuse américaine bien connue qui avait tout compris, il s'est fait piquer la vedette par un gros barbu bedonnant dont le "Ho ! Ho ! Ho !" allait vite remplacer les cantiques de la messe de minuit. En quelques décennies, son anniv' s'est donc transformé en course-poursuite dans les grands magasins, en burn-out du cadeau, en fièvre de la consommation et en repas orgiaques, alors qu'il était au départ fêté pour rappeler des moments, certains diront historiques, d'autres diront religieux, mais quoi qu'il en soit porteurs de sens et de valeurs.

Et puis, il y a eu la journée internationale des droits de la femme, celle, initiée au début du siècle dernier et officialisée en 77 par les Nations Unies, qui amène des parfumeries et autres vendeurs de produits féminins à octroyer 20% de remise à leurs clientes à cette occasion, et pousse les maris habituellement oisifs et radins à offrir des fleurs à leur femme et à faire, ce jour-là, la vaisselle à leur place.
Mais que voulez-vous ! Tout fout l'camp, ma bonn' dame !!
Pourtant pas conservatrice pour un franc sou (hey, j'déconne pour le franc, hein...), je suis épatée par tant de déviation, par tant de perte de sens.

La journée qui se transforme presque en fête des mères bis, en "traitement de faveur" pour les uns, en "Et pourquoi pas la journée du chat, tant qu'on y est ?" pour les autres, est une journée qui me laisse, année après année, un goût amer.
Se rappelle-t-on, lorsqu'on a 20% sur son parfum préféré, qu'une femme est peut-être en train de mourir des suites de coups et blessures "offerts" par son mari ? Pense-t-on, en recevant des fleurs, à cette femme lynchée pour ressembler un peu trop à un homme ? Et lorsqu'on se voit proposer des articles féminins à prix coûtant sur un site de discount bien connu, imagine-t-on, en cliquant frénétiquement sur tous ces "cadeaux", que pas si loin que ça de sa maison, se trouve une femme qui n'a pas le droit de montrer son visage dans la rue ?
Et pourtant, initialement, il ne s'agit que de ça... De l'équité de droits, l'égalité de traitement entre une femme et un homme. Rappelons-nous que cette journée existe, initialement, suite aux luttes féministes en Europe et aux Etats-Unis, et que la date du 8 mars rend hommage à ces femmes qui défilèrent dans les rues aux prémices de la révolution russes en pleine 1ère guerre mondiale, aux femmes qui demandaient un salaire décent pour leur travail, pour ne plus voir leurs enfants mourir, et pour survivre en l'absence de leurs maris partis au front.

Et puis, il n'est de 30% de remise qui sauve une femme de la peine capitale pour avoir commis l'adultère. Il n'est de robot ménager qui apporte le sourire à une femme battue. Et il n'est de maquillage qui se voit par dessus le voile subi.
Alors... Souvenons-nous.
Souvenons-nous que cette journée symbolise la "lutte", celle pour avoir le droit d'aller à l'école, celle pour avoir le droit de s'exprimer, celle, tout simplement, pour avoir le droit d'exister.
Et souvenons-nous que pour beaucoup trop encore, la lutte est loin d'être terminée...

vendredi 6 mars 2015

Jvévoirayeur.com



Il y a quelques temps, intriguée par le titre : "Est-il légal de promouvoir l'adultère ? Les catholiques conservateurs s'attaquent au site de rencontres extraconjugales - Gleeden France", j'ai sauté sur la souris et hop hop hop, après avoir lu l'article (http://www.franceinter.fr/depeche-les-catholiques-conservateurs-sattaquent-au-site-de-rencontres-extraconjugales-gleeden), je me suis retrouvée sur le site libertin pour y jeter, non pas mon dévolu, mais un œil curieux.

Déjà, voilà ce que veut dire le nom du site : glee (bien-être, euphorie) et Eden (paradis terrestre). Je traduis : tu vas grave prendre ton pied au paradis.
Sur sa page d'accueil, outre les habituelles informations inhérentes à l'inscription, le site donne le pourquoi il est un site top de la balle atomique.
Alors tout d'abord, il te dit que tu peux faire quelques confidences au site qui te promet de tout garder bien secret, et tes infos, et tes aventures. Il marque évidemment un point interstellaire car il eût été quelque peu maladroit de t'assurer du contraire...
Non parce que je te vois bien y aller, là, sur la pointe des pieds, regardant derrière ton dossier de siège si quelqu'un pourrait pas te voir faire le clic infidèle, et tomber sur un site qui te dit qu'il va crier sur les toits tes petites entreprises galipounesques dès que tu lui auras donné tes infos personnelles, enclencher la sirène et le gyrophare.
Bon, donc pour le moment, ils sont plutôt pas mal cohérents. Okay...

Ensuite, il t'explique qu'il faut absolument rester anonyme et ne dévoiler tes photos qu'aux membres qui ont acquis ta confiance.
Pour le coup, le site marque encore un point. Tu ne mettras donc pas en profil ta photo de vacances, celle que tu as rognée pour y effacer ta moitié, et tu ne la donneras que si vraiment la personne en face a absolument "acquis ta confiance". Malgré tout, ce serait quand même ballot d'échanger les photos et de se rendre compte qu'il s'agit de la même, mais juste rognée dans l'autre sens... Ben oui, même ta moitié a le droit de s'amuser.

Et puis, on te dit que tu as le choix entre chatter ou passer par la messagerie... Au cas où tu serais un peu crétin, on t'explique ce qu'est le chat, et ce qu'est la messagerie, comment ça marche toussa.
Non parce que tu pourrais être arrivé ici totalement par hasard et même te demander ce qu'est la télé devant toi... attention, tu risques aussi de croiser un rat... ah non, une souris.

Encore, on te dit que tu peux mettre en place des alertes pour être prévenu quand tu reçois un message. Quand t'es un mec, tu dois raquer pour pouvoir contacter une fille, par contre, si t'es une fille, tu peux te laisser cueillir telle la jouvencelle qui attend son preux chevalier coquin masqué sans débourser un kopeck (c'est pas du sexisme, ça ??). Tes messages sont ensuite archivés "pour que vous puissiez retrouver la trace de vos échanges", ou pour que ta moitié y parvienne aussi, c'est quand même plus rigolo.

Maintenant, un point énormissime que celui-là : On te dit que tu choisis ton trip : le coup d'un soir, le lustre italien ou encore le mariage, c'est toi qui vois. Et pour aider tout le monde à cela, on te propose quoi ?? D'évaluer les autres membres !! Genre t'as testé "BG 35A TBM" et il a pas trop assuré côté câlin ? Pas d'problème, tu lui mets un "j'aime pas" ou un "p'tite b..." sur son profil. La meuf que tu as croisée est une chaudasse ? Tu mets 5 étoiles à son profil et tu la renommes "nympho 32" ou "Cougar caliente"... Ça, c'est vraiment du service de qualité : tout dans la délicatesse, vraiment la classe. 

Et enfin, dans les fonctionnalités à venir, on te dit que tu pourras offrir des cadeaux virtuels pour appâter tes potentielles conquêtes. C'est pas mal, ça, surtout quand tu t'es fait traiter de "Gronaz" par la précédente. Au moins, t'as de quoi essayer de regagner un peu de dignité...
On te dit aussi que tu auras la possibilité de poser des questions à des experts... du sexe ? Rocco serait-il un invité surprise ? De l'infidélité ? Non non, rien de tout cela !
Tu pourras parler à  :
- des avocats, parce que c'est clair que t'es sur la bonne voie pour en rencontrer un en chair et en os vraiment très bientôt, 
- des psychologues, et là, le site transforme l'essai : il te donne le fouet, te dit comment te fouetter,et puis ensuite appelle le doc pour si tu veux te soigner. Trop fort, 
- des écrivains, et ces derniers pourront effectivement s'inspirer de tes galipettes pour les parties un peu sèches de leur roman érotique, ou alors carrément commencer un polar, ton histoire, celle où tu te fais trucider à la fin par un mari jaloux ou ton épouse excédée.

Et puis si jamais tu viens leur dire qu'ils abusent, ils te rétorquent une défense en acier trempé, vraiment imparable : "On n'oblige personne, c'est un service qu'on rend"

Bref, ils ONT PENSE A TOUT !!

Vraiment, ils sont trop forts, ces suédois...

Ah, ils sont français ? Vu le nom, on n'aurait pas cru. Et puis ça ressemblait trop à une marque bleue et jaune, celle qui te donne tout pré-mâché à finir toi-même...


jeudi 5 mars 2015

Petits "bugs" quotidiens


Que celui qui ne s'est jamais retrouvé tout crétin devant son réfrigérateur, en se disant "Mais qu'est-ce que j'étais venu chercher, déjà ??", me jette le premier Whrilpool (avec toutes les options steuplé, parce que tant qu'à me prendre un frigo sur le brushing, autant que ce soit d'la balle atomique).

Combien de fois, t'as récupéré in extremis la petite cuillère dans la poubelle et enlevé le pot de yaourt du lave-vaisselle ? Certainement à peu près autant de fois que tu as réalisé que tu te trouvais dans le salon en p'tite culotte, sans savoir ce que tu avais prévu d'y faire, ou que tu as cherché tes clés partout dans la maison pour finir par les retrouver dans le placard à chaussures.

Ton cerveau a ses raisons, et bien saloupiot à ses heures, il ne trouve pas particulièrement utile ni bienvenu de te les faire connaître... ou alors si, mais par recommandé avec avis de réception et avis du facteur qui dit qu'y avait personne quand il a sonné alors que t'as pas bougé tes fesses de la cuisine, ce matin-là, justement parce que tu bloquais, perplexe et te gelant les miches, face au congélo ouvert à te demander ce que diantre tu faisais là...

Ce qui revient à dire que tu piges pas comment tu bloques, parfois de looooongues minutes angoissantes, et que tu te demandes si tu frises pas l'alzheimer.

Bon. Si vraiment tu te retrouves dans une ville inconnue, seul(e) et attifé(e) de 3 couches de vêtements sans savoir pourquoi, change de rubrique, passe de "petits bugs quotidiens" à "l'Alzheimer, ou comment faire des blagues rigolotes à son entourage sans le savoir", parce que là, j'ai le plaisir de t'annoncer que tu vas passer de chouettes parties de cache-cache avec tes petits-enfants ! Sinon, reste par là...

Y a un truc qui ne peut pas tout à fait être considéré comme un bug cependant : quand tu es un homme et que tu vis en couple, il est fréquent que tu ne saches plus où se range la poêle ou la boîte Tupper que tu venais pourtant de sortir du placard (déjà que t'avais mis trois plombes à la trouver). Ça, ça s'explique génétiquement. Y a la fonction "rangement_logique_1.0 " qu'a pas été activée au moment de la programmation. A la place, y a eu "confusion_totale_de_repère_dans_un_placard_1.0" et "je_n'habite_pas_cette_maison_1.1" qui ont été activées, tout ça parce qu'on t'avait aussi programmé la rencontre de "super_nana_organisée_trop_de_la_balle_4.2" (oué, y a fallu quelques versions pour qu'elle soit au point, donc t'as la crème du top du gratin, mec, alors tu fermes bien ta gueule apprécies !!). Du coup, toi, c'est pas un bug, c'est dans ta programmation, pas d'inquiétude. 
("Tiens, mais c'est pas elle qui a aussi écrit un article sur le sexisme ?").

Donc, revenons à nos moutons... Euh... C'était des moutons ? Non, c'était pas plutôt des ornithorynques ? Punaise... qu'est-ce que je voulais dire, déjà ?? Pffff... Si c'est important, ça va revenir... Bon, ça revient pas... Allez, si je pense à autre chose, ça va revenir...
Ah oui ! Voilà !!

Il arrive aussi qu'on ne se rappelle pas ce qu'on voulait dire, juste là tout de suite, alors que c'était trop important et trop bien qu'on y ait pensé, même (pour une fois que t'as une super idée, tu la perds et t'as trop les boules).

Alors d'où ça vient, tout ça ? T'es un peu fatigué ? Tu débloques du ciboulot ? Bah non, pas forcément...

C'est que ton cerveau a parfois du mal à enregistrer plusieurs informations à la fois, surtout quand tu fais plein de trucs en même temps. C'est donc quelque chose qui arrive davantage... aux femmes qu'aux hommes !
(Pardonnez, hein, c'est FACTUELLEMENT reconnu que les filles savent parler ET faire la vaisselle en même temps, alors que les garçons vont parfois louper une passe décisive du match de foot parce qu'ils auront bu une gorgée de bière pile à ce moment-là. C'est pas moi qui l'ai dit, c'est l'Université du Grociboulo, alors bon). Donc, c'est pas parce qu'elle perdent la mémoire, c'est parce qu'elles ont trop plein de trucs à gérer ! CQFD.
("Non mais sérieux, c'est pas elle qu'a écrit le truc sur le sexisme ?")

Du coup, quand on te demande d'aller chercher le pain quand tu es concentré sur un truc de la plus haute importance (mater "Plus belle la vie" ou te faire les ongles), ben c'est probable que tu n'imprimes pas l'information, même si tu dis "oui, oui !" à ton interlocuteur.

CELA DIT !!
Si tu as zappé 4 fois dans la même semaine d'aller chercher ton p'tit à l'école, ou que tu l'as "oublié" sur une aire d'autoroute ou dans une forêt (sans p'tits cailloux, tant qu'à faire), n'essaie pas de faire passer ça pour un "p'tit bug quotidien", le juge te croira pas.

Alors voilà. J'ai le plaisir de t'annoncer que tu es un être tout à fait NORMAL (à ce sujet, hein, parce que pour le reste, je peux pas me prononcer), et que tu peux même maintenant (sauf que je te soupçonne de l'avoir déjà fait) utiliser cette info pour faire passer quelques trucs du genre "Chéri, j'peux prendre ta carte bleue dans ta sacoche ?" quand ton homme est en pleine action sur sa console de jeu, ou "Ma douce, j'invite des potes pour le match de ce soir ?" quand ta dulcinée papote au téléphone avec sa copine. Y a des chances que ça marche...

Mais tu diras pas que c'est moi qui te l'ai dit...



mardi 3 mars 2015

Les Zamis


 


Les zamis, c'est un peu comme un joli patchwork coloré. Ça va avec tout.
Avec les rires, avec les peurs, avec les soupirs, avec les coups d'cœur...

Les zamis, ça fait tout le temps des cadeaux, même que ça met pas de papier coloré autour parce que les jolis mots ne s'emballent pas, parce que les âmes ne se voient pas.
Les zamis, ça énerve parfois, souvent quand on s'y reconnaît soi.
Les zamis, c'est toujours là, sauf quand ça devrait pas.
Les zamis, c'est aussi confortable qu'un canapé douillet qui te tend les bras.
Les zamis, ça dit parfois des trucs qu'il faudrait pas, mais juste parce que ça a peur pour toi.

Aujourd'hui, la mine petite et les couettes basses, j'en ai vu, des zamis, j'en ai entendu, et j'en ai lu aussi.
Et puis petit à petit, mon cœur a grossi, ma mine a rosi, mes couettes ont bondi.
Et ce soir, les zamis, je voulais juste vous dire que je vous aime, je voulais juste vous dire "Merci"...

lundi 2 mars 2015

Définition : Sexisme



Sexisme, définition glanée sur le ouèb


Le sexisme est une attitude discriminatoire adoptée en raison du sexe. La critique du sexisme dénonce l'idée selon laquelle les caractéristiques différentes des deux genres masculin et féminin impliqueraient l'attribution de rôles, droits et devoirs distincts dans la société. Elle dénonce cette construction de la société qui attribue un caractère, un rôle, des prédispositions physiques et affectives selon le sexe. La notion de sexe n'est alors plus une notion de sexe biologique (mâle et femelle) mais une construction sociale du genre féminin et du genre masculin limitant par là même le développement de l'individu sur les plans personnel, affectif, professionnel et social.[...] Le sexisme divise les rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe. Les effets principaux sont la discrimination envers l'un des sexes, en l’occurrence envers les femmes, et l'aliénation des deux sexes.[...]La justification historique la plus courante du sexisme, justifiant entre autres la domination des hommes, s'appuie sur l'argument selon lequel « les hommes sont naturellement supérieurs aux femmes », non seulement en force physique, mais aussi en intelligence, en culture, dans les sciences, les arts, la politique, etc. On parle alors d'essentialisme : la domination masculine s'expliquerait par une supériorité essentielle (ou naturelle) des hommes sur le « beau sexe », admiré mais relégué aux tâches subalternes et sans grand intérêt (bavardages et commérages).


Sexisme, définition par une fille toujours vénère

Le sexisme est une attitude discriminatoire adoptée en raison d'un malentendu archaïque.
Notre plus ancien ancêtre, l'australopithèque, ne chassant pas plus que ça, n'a pas eu l'idée de reléguer sa femelle aux tâches ménagères. Non. C'est son p'tit fillot, ce crétin d'Erectus, qui a commencé à envoyer le mâle à la chasse... Ses p'tits fillots ont suivi, et ainsi de suite jusqu'à nos jours, perpétuant un des plus anciens, puissants et collants atavismes de notre existence.
La critique du sexisme dénonce l'idée selon laquelle les caractéristiques différentes des deux genres impliqueraient que la femme doive s'habiller en soubrette lubrique pour faire le ménage (mais seulement quand son mari est là parce que sinon quand même, ça se fait pas), et que l'homme au gros BC (Biscotto-Ciboulot), pense pour toute la famille, la dirige et la nourrisse. Tout ça parce que la chasse a été considérée comme la tâche la plus noble de la tribu, quand la morphologie pouvait expliquer (contrairement au cerveau, hein) qu'une tâche soit dédiée à un genre plutôt qu'à l'autre.

Parce que du coup, tout bien considéré, la chasse, ça me va bien que ce soit mon mec qui s'y colle (noooooon Chériiii ! Façon de parler, pose ce fusil ! Laisse le lapin !! Euh, quoi que, le lapin...)... Je n'ai absolument pas de velléités d'avoir un pénis entre les jambes (m'enfin ! Oublie vite ce que tu es en train de penser, là !!), ni d'avoir des poils au menton. Je suis une femme, et en tant que telle, j'aime et je revendique mes différences (bon, okay, pas toutes, mais chuis une fille, non ??? Bon). Non, pas envie d'être un mec.

Cela dit, la théorie selon laquelle « les hommes [puissent être] naturellement supérieurs aux femmes, non seulement en force physique, mais aussi en intelligence [...]» a tendance à me faire contracter des mandibules et crocheter les arpions, mais me donne aussi une profonde envie de me gratter les couilles m'insurger (tu sens la violence contenue, là ?).
Et si certaines tâches peuvent s'adresser ÉVENTUELLEMENT plus aux hommes qu'aux femmes et inversement, en raison d'une différence de morphologie (vraiment, là, tu vois que chuis pas une intégriste féministe, hein), ben faut quand même arrêter de déteindre sur le reste.
Entre autres, vider les poubelles et remplir la machine à laver, en prenant toutes ses précautions, on peut aisément partir du postulat que c'est accessible à une grande majorité de mâles et de femelles, et il ne serait donc pas erroné de penser que ce ne soit  donc pas exclusivement réservé aux filles.
"Hérésie !" s'inscrit-on en faux ! "Que fait une fille dont le mec s'occupe du linge et met la table ?" me demandera-t-on ! "Ben elle mate la télé en buvant de la bière et en se grattant les..." Non... Evidemment. Elle fait d'autres trucs qu'elle a aussi la capacité de faire, comme raboter la porte qui coince ou réparer le vélo du p'tit. Chacun son truc QUI LUI CONVIENT.
"Blasphème ! On nous marche sur la tête !!" pensera le pieux héritier de la croyance suprême.
"Que nenni !", lui répondrai-je "Car dans ta croyance, ô fervent défenseur de la préhistoire, il n'est nul question de l'envie, du besoin, de la capacité de l'autre. Juste le "C'est comme ça que ça doit être épicétou !" qui peut conduire certains au pire."

Car il n'est pas de cerveau plus programmé à la lessive qu'un autre cerveau, ni de mains plus habiles que d'autres au bricolage. Il n'est que question de croyances : "c'est mon rôle parce que je suis un homme" ou "c'est moi qui dois le faire parce que je suis une femme".
En creusant bien, et si on dégoupillait un petit explosif gentillet au beau milieu de toutes nos errances archaïques, on se rendrait compte, après Hiroshima de croyances donc,  que non seulement les rôles assignés seraient une jolie fable partie en fumée, mais qu'en plus, on serait d'un coup capable de faire des choses qu'on n'aurait jamais imaginé faire auparavant.
C'est pourquoi poser son cerveau et "think different" (penser différemment) comme le prônait une certaine marque de Pomme, permet d'accomplir l'impossible, même la vaisselle.
Je n'irai pas jusqu'à dire que certains hommes se sentent bafoués dans leurs envies en délégant le nettoyage des toilettes à leur douce moitié. Cela dit, si cela leur fait du bien, qu'ils s'en occupent ! Et, mesdames, ne vous censurez pas lorsque vous avez envie de vous mettre le doigt dans le nez en conduisant, il ne faut plus que cela reste une prérogative exclusivement masculine ! Vous en êtes capable !!
Bon, après, voilà. Maintenant qu'il est clair que chacun a les mêmes capacités, on va juste dire qu'il n'est ensuite que question d'envie (donc, non, Marie-Aimée, il n'y a pas d'obligation au curage de feu rouge) et d'élan. Et ça, c'est bien la seule variable qui peut équilibrer ou non le partage...

Et si t'es pas d'accord avec ça, "mate une dernière fois mon derrière, il est à côté de mes valises"...