lundi 19 décembre 2016

Pour Noël, j'aimerais...



Pour Noël, j'aimerais bien avoir de beaux jouets.
Pour Noël, j'aimerais tant du bazar dans ma chambre.
Pour Noël, j'aimerais que maman me dise de ranger, de descendre.
Pour Noël, j'aimerais tant avoir un câlin juste après.

Pour Noël, j'aimerais de bonnes odeurs de gâteau dans la maison.
Pour Noël, j'aimerais voir les mamies, les papys, les tatas, les tontons.
Pour Noël, j'aimerais tant jouer dans la rue avec mes amis.
Pour Noël, j'aimerais bien voir ma ville illuminée, être ébloui.

Mais voilà, comment pourrais-je avoir tout ça ?
Comment avoir de beaux jouets, puisque je n'y crois pas ?
Comment avoir du bazar, puisque de chambre je n'ai plus ?
Comment me faire câliner puisque... plus de maman non plus ?

Et comment avoir de bonnes odeurs de gâteaux, sans maison ?
Comment voir ceux que j'adore quand ils sont tous morts, jusqu'au dernier tonton ?
Comment jouer dehors quand il n'y a plus, ni de rue, ni d'amis ?
Quand seules les bombes illuminent la ville, comment être ébloui ?

Tout ça n'est pas possible, je suis trop exigeant.
Maintenant je le sais, c'est fini, la vie d'avant.
Alors je ne souhaiterai qu'une chose, finalement :
Pour Noël, j'aimerais la vie, tout simplement.


mercredi 9 novembre 2016

What a wonderful world...


Un mec à la tronche étrangement orange, à la mèche oxygénée et dont les idées viennent heurter toutes les avancées humaines en termes d'équité et de dignité vient d'être élu Président des Etats-Unis.
A priori, c'est un désastre.
A priori, c'est une catastrophe planétaire.
A priori, c'est un déflagration intersidérale.
A priori.

Ben oui... Je me dis ça, "a priori", moi qui suis pourtant bien déconfite depuis le réveil, de cette nouvelle cataclysmique.

L'émotion est encore vive, et pourtant, on me chuchote à l'oreillette que les choses ne sont peut-être pas celles qu'elles semblent être, que tout s'équilibre. Tout. 
Sauf que là tout de suite, je ne le vois pas du tout. Je ne vois qu'un côté du truc. Je ne vois que le fait qu'un homme dont on croyait qu'il n'arriverait pas à séduire les foules tellement ses idées étaient rétrogrades et violentes a pourtant été élevé au plus haut rang.

La question métaphysique et grandement philosophique est maintenant "POURQUOI ?".
(vous avez 4 ans, l'usage du viol et des armes à feu est autorisé... Bon... OK, je sors...).

Eh bien donc, comme je disais un peu plus haut, étant donné que je ne vois pour l'instant que d'un côté de la lorgnette, je ne sais pas répondre à la question.

Je ne veux donc pas donner d'espoir car je n'ai pas de don de clairvoyance, ni de prédire l'avenir, par contre, je suis convaincue que malgré le pire que cela risque d'apporter, le monde va finir par basculer du bon côté... Comme le chante notre ami Barruec', "la vie, c'est toujours TOUJOURS un mal pour un bien !"... Et j'y crois fort, à ça.

Et que tout est question de foi. Foi en la Vie.

Alors toujours "a priori", peut-être que tout ça est une bonne nouvelle.

Probablement que la terre est en plein travail. Peut-être que les contractions vont continuer encore un peu. Peut-être que le bébé est en danger et qu'il va falloir pratiquer une césarienne à un moment ou un autre. Peut-être même que la maman ne va pas s'en tirer... Mais le  bébé va naître en bonne santé.
Il sera la continuité, cette partie d'elle riche d'une humanité larvée et enfin révélée.

Moi c'est en ça que je crois, quoi qu'il en soit, même si je ne sais pas combien  de temps va durer l'accouchement.

Et si on y croit tous, si nous le portons tous, soyons certains que le bébé se portera bien...

samedi 3 septembre 2016

Si on donnait ?




... enfin, si TU donnais ?


Alors je te vois déjà venir, là : "Ouais non mais attends !! Elle le fait pas et elle demande aux autres de le faire !! C'est juste trop fass', quoi !!"
T'as raison, moi je donne pas, et en termes de congruence, chuis pas des plus exemplaires, sur ce coup là.

Mais figure-toi que pour moi, c'est mort. A pu. Rejetée, qu'je suis. J'ai plus le droit. Rayée de toutes les listes. J'ai bien tenté d'insister, mais que nenni, ils ne veulent plus rien de moi. Et PLUS JAMAIS, en plus !!
Parce que même si je suis guérie, ma moelle pue, mon sang effraie et mes organes font trembler.
Tout ça parce que j'ai eu un petit crabe en location pendant quelques temps. Franchement...
Du coup, on me radie, pire, on me voue aux gémonies...
Pour un peu, on m'affublerait d'une crécelle !!

Bon. Allez, j'arrête, ils ont raison. On ne sauve pas une vie en la mettant en danger.
Et même si je suis guérie, on ne sait jamais...

Alors j'accepte. J'ai les boules mais ça y est, j'accepte.

J'accepte de ne plus être utile avec des parties de moi qui auraient pu venir en aide à cette maman qui aura perdu trop de sang en accouchant. J'accepte de me dire que mon cœur n'offrira pas de second souffle à un souffrant quand il n'aura plus à fonctionner pour moi. J'accepte que ma moelle ne soit pas attendue quelque part par un enfant.

J'accepte parce que j'ai trouvé comment être utile autrement.
Je peux justement être utile en t'en parlant.
Je peux par exemple te dire que donner **du sang, de sa moelle osseuse**, c'est peu et c'est beaucoup. C'est un peu de temps à consacrer de temps en temps et ça ne fait pas mal. Et pour celui qui en bénéficie, c'est beaucoup, c'est même parfois la Vie.

Quand j'étais encore "en liste" pour donner de ma moelle osseuse, je me suis souvent demandée pourquoi on ne m'avait jamais appelée. La réponse est évidente : par souci de compatibilité. Evidemment, des "demandeurs", ça n'est pas ce qui manque. Mais des personnes avec lesquelles ma moelle pouvait être compatible...
Alors pendant plus de 10 ans, j'ai été donneuse... sans jamais donner !
Et l'idée, c'est pas qu'il y ait plus de personnes compatibles avec le donneur, mais l'inverse !! Il en faut plein, des donneurs, pour avoir une chance de répondre à un besoin urgent de cellules saines !

Pour le sang, c'est une fois de temps en temps et ça prend pas longtemps. On casse une bonne croûte après et hop ! Tutto va bene !
Si tu as peur des aiguilles, tu regardes pas, tu penses à la dernière vidéo de chat qui parle que tu as vue sur FB, ou tu chantes "Libiaaaamo, libiamo ne'lieti caaaalici...", cet air de la Traviata que tu adores chanter sous la douche, pendant qu'on te tapote la veine ou qu'on te demande de presser la petite balle en mousse pour stimuler tes globules.

Et puis, pour le reste, hein, pour ce que ça peut servir quand on est en bouillie, autant en faire profiter quelqu'un qui en a besoin, non ? C'est comme un p'tit pantalon taille 36 que tu gardes alors que tu fais un allegro 42 depuis plus de 20 ans... C'est gâcher !! Allez, on pense développement durable, on s'en sert plus, on recycle !

Je te parle de ça alors que bien que j'aie déjà failli disparaître, je n'ai pas jamais eu besoin ni de sang ni d'autre chose. J'ai eu de la chance. Cela dit, tout le monde ne l'a pas, cette chance-là. Sans penser à des événements heureusement assez rares comme il s'en est passé entre autres en France en novembre et juillet dernier, les besoins peuvent être parfois plus importants que l'"offre". Les dons peuvent affluer à ces moments-là et tant mieux. Mais pas tout le temps...

Si on peut prévoir un truc avec certitude, c'est que la vie est totalement imprévisible. Ce qui est aujourd'hui peut s'en aller demain et ce qui n'est pas là peut arriver sans prévenir.
Et évidemment que je sais de quoi je parle, tu penses !

Alors bon, on fait un deal, toi et moi, tu veux bien ?
On dit qu'au don du sang, tu y vas, une fois, pour voir... juste une. Tu poses des questions, toussa, tu demandes ce qu'ils vont faire de tout ce truc qu'ils t'enlèvent du bras. Et tu écoutes les réponses. Si avec les réponses t'as pas l'impression de te transformer en super héros de la ligue des justiciers, c'est que franchement soit t'as pas compris ce que la dame t'a dit, soit que tu as un égo sous-dimensionné (ce dont je te félicite mais  ça ne m'arrange pas du tout pour te convaincre d'y aller, bordel...)

Ou alors si tu y es déjà allé, on dit que tu y retournes une petite autre fois, juste pour revoir... Hein ? T'en dis quoi ? Dis ?

Et puis si ça te dit de t'inscrire sur un registre de donneur de moelle ou d'organes, hein, t'empêche donc pas, dans la gène y a pas de plaisir.

Bon. Qui dit "deal" dit qu'y a un truc en échange...
Eh bien en échange, et même si ça te fait une belle jambe (et pas parce que je t'aurais donné la mienne, j'ai pu l'droit, j'te dis !), tu auras toute ma reconnaissance, ma gratitude la plus profonde.
Parce que grâce à toi, j'aurais l'impression, même si je ne le peux pas, d'avoir tout de même donné, moi.

Alors t'en dis quoi ?
On y va ?
Moi d'ici, toi là-bas ?

Et si tu le fais pas pour moi, tiens, au fait, si ça te dit, fais-le pour toi...



mardi 16 août 2016

Des âmes, des sourires



https://4.bp.blogspot.com/-Tp2Tf74AGgI/V7LNsUk0xiI/AAAAAAAAAq0/7ewPusDY--YKhcAgSrC0sJO4Hx8do2fsQCLcB/s1600/3suisses_soleil.gif
 

Aujourd'hui, au détour d'un petit jogging matinal une femme m'a dit bonjour et m'a souri.

Jusque-là, rien d'anormal, hein... "Quoi de plus naturel ?", me diras-tu... Et effectivement, entre gens du matin, promeneurs, joggers, il arrive très souvent qu'on se salue. On se salue d'un signe de tête, de la main, d'un "bonjour !", d'un sourire. Et, dans un monde où l'indifférence semble avoir fait sa place, tu me diras aussi que c'est déjà pas mal. Quand on prend le bus, on marche dans la rue ou même qu'on croise un collègue, il nous arrive rarement ces échanges.
Alors tu as raison, c'est déjà pas mal.

Mais alors imagine que si ça, c'est "déjà pas mal", alors on peut dire que moi, ce matin, j'ai eu droit à la crème du gratin, au nectar suprême.
Parce que ce sourire-là, il ne venait ni des yeux ni de la commissures des lèvres. Non. Il venait de plus loin. Il m'en a mis plein la poire, ce sourire-là. Il m'a illuminée. Il a été furtif, pourtant, mais il m'a baignée intégralement de chaleur lumineuse.
Il a fait un "bip-bip-bip-biiiiiiiiiiiiiiiiiip ! [ENERGY TANK FULL] " d'un coup d'un seul.
Mais pourquoi celui-là ? Celui de cette dame-là ?

Non parce que j'en ai eu d'autres, des "bonjour" et des sourires, dans la suite du footing, presqu'à chaque fois que j'ai croisé quelqu'un. Mais aucun n'a été aussi incroyablement doux, intense et pénétrant que le premier.

Alors pourquoi celui-là ?

Est-ce parce qu'il m'était adressé ? Je veux dire VRAIMENT adressé ?
Est-ce parce qu'elle me regardait intensément et que ses yeux ne regardaient pas la coureuse mais la PERSONNE ?

En réponse, la théorie qui m'est venue à l'esprit, c'est que le moteur de ce sourire, ce mécanisme magique enclenché alors, c'est l'Amour qui me l'a balancé d'un coup d'un seul dans la tronche. Ca peut pas être autre chose. C'était trop bon, trop beau, trop "pffouf !", trop "Rhâââ !" pour que ça vienne d'ailleurs.
En gros, ce matin, j'ai pris un shoot de ouf grâce à une dame qui laisse l'Amour aux commandes...

Comme quoi, rien de bien compliqué, hein.

Mais alors euh... Les autres sourires ? Ils étaient fake ?

Carrément pas, évidemment, surtout qu'ils étaient bien jolis aussi.

La seule différence, c'est qu'ils ne venaient pas du même endroit. Y avait un chiffon, un bout de bois, un petit couvercle ou autre voile posé négligemment pile au-dessus du coeur, accompagné du bâillon cérébral qui s'échine dès qu'une petite voix lance un "Vas-yyyyyyyyyyy ! Fais péter ! Balance la purée!" et qui fait que le cœur  n'entend pas qu'il faut tout déverser. Alors il ne déverse pas. Il a pas l'habitude, en plus, alors on ne doit le faire que dans de rares occaz, sinon c'est gâcher, voire pécher. Bref, ces autres sourires-là, du coup, partaient de la tête (celle qui fait que la commande est plus "polie"), celle-là même qui t'empêche de sauter à pieds joints dans une flaque d'eau quand t'en frémis d'envie. Faut pas éclabousser, ça pourrait salir.

Peut-être que la différence, alors, justement, c’est que la dame croisée ce matin n'a ni couvercle ni bâillon. Peut-être qu'elle laisse tout passer.
Peut-être que c'est pour ça qu'elle sait si bien donner.
Moi en tout cas, ce matin, j'ai kiffé, ça m’a bien eclaboussée.

dimanche 19 juin 2016

Un papa, quoi qu'il en soit


Ce papa-là, assurément, n'a pas été à la hauteur...
Il n'était pas parfait, contrairement à ce qu'on croyait du haut de ses 3 ans, contrairement à ce qu'on voyait, avec des yeux d'enfants.

Il était gai, mais pas toujours.
Aujourd'hui, on le sait : il manquait d'amour.

La base qui lui aurait permis de s'aimer lui, personne ne lui avait transmis.
Alors, il n'a pas appris.
Il n'a pas su aimer.
Il n'a pas su semer les belles graines qu'on aurait espéré, en descendant de sa lignée.
A la place, il a donné ce qu'il avait, il a semé ce qu'il pouvait.

Les orages, les nuages, les pluies, les incendies, le beau temps, les grands vents, les tsunamis, les éclaircies, tout à servi : les graines ont mûri, des tiges sont sorties.

Timides, tordues, hésitantes, elles allaient grandissantes.
Qu'elles soient épines ou bien bourgeons, toutes, tenaient bon.
Ce qu'elles ont donné n'a pas toujours été apprécié, mais elles ont fait pousser sa lignée.

Parfois dans le mur, parfois sans armure, ses enfants ont avancé.
Parfois démunis, et souvent sans lui, ils ont cheminé.
Et finalement, quoi qu'il ait pu planter, la vie s'est faufilée.
Quoi qu'il ait pu instiller, la voie s'est tracée.
Car finalement, ce n'est pas ce qui a poussé, qui a compté, mais ce qui en a été fait.

En être humain plein de failles, il n'a pas toujours suivi les rails.
Qu'il ait fait de son mieux, dans le pire et dans le meilleur, c'est ce qu'il y a à retenir, au fond de son cœur.
Qu'il ait assuré ou eu peur, autant le savoir, et faire taire la rancœur.

On a beau lui reprocher l'infini, au bout du compte, tout a servi.
Pour "pardonner", quel meilleur jour que celui-ci, pour transcender, quelle meilleure occasion que la vie.
Pour dépasser ses habitudes et faire le tri, ressentir la gratitude, et lui dire "MERCI".



mercredi 15 juin 2016

Alors voilà...



Aujourd'hui, j'ai le coeur en compote. En compote d'amour, hein, tout sucré et chaud, tout moelleux et gâteau.

Aujourd'hui, de l'amour m'a dégouliné dessus, comme s'il en pleuvait. Dès que j'ai ouvert le livre, dès la première page, dès les premières lignes, je n'ai rien pu faire, rien pu esquiver.

Tout a ruisselé d'abord, déferlé ensuite. Rien pu éviter. Je me suis laissée submerger. Même alors que j'avais (difficilement) posé le livre pour aller déjeuner, j'étais dégoulinante de ce flot qui  n'arrivait pas à se tarir, tout débordait.

Si j'adore les découvertes, surkiffe les magnifiques surprises, là je suis reconnaissante à la Terre, au Ciel, à l'Univers lui-même de m'avoir mis ce bouquin entre les mains. Je baise les pieds à la Vie, j'encense le Destin. Assurément, Tout est Un.

De ce "Alors voilà" se dégage toute l'Humanité-avec-un-grand-H, tout l'Amour-avec-un-grand-A, toute la Beauté-avec-un-grand-B que notre espèce peut dégager.
Oué, tout ça condensé.

Baptiste, je sais que j'arrive un peu à la bourre (le bouquin est sorti en 2013, a été traduit en plusieurs langues toussa...) et que je suis pas la première à être émue aux larmes, à éclater de rire, à ne pas oser lâcher le livre, même pour un gros pipi pressant...

Mais, Baptiste, je tiens à te serrer fort dans mes bras et t'embrasser sur le front.
Je tiens à te remercier pour ce grand shoot d'amour de ouf, pour toutes ces émotions, pour tous ces partages d'Humanité.
Baptiste, MERCI.

Moi, c'est de l'autre côté, que j'ai commenté, avec dérision et tendresse aussi...
Je vous kiffe, les hospitaliers.
Je vais bientôt y retourner, me refaire opérer. Et je vais kiffer vous retrouver.




lundi 13 juin 2016

Et sans rancune...




Maintenant je le sais : je me suis leurrée pendant toutes ces années...
Désormais, je peux dire sans me tromper qu'aussi loin que je me souvienne, et malgré les apparences, je ne t'ai jamais aimé.

Je faisais bonne figure, je n'ai rien dit, toutes ces années, j'ai tout caché.
Tu n'imagines pas comme tout ça m'a pesé, et me pèse encore, et ô combien tu m'as torturée.

Tu m'as collé à la peau, c'est vrai et j'ai fait ce qu'il fallait pour ça... je suis venue te chercher, je t'ai séduit, je t'ai laissé prendre ta place dans ma vie.
Mais maintenant c'est fini. J'ai plus envie.
C'est vrai qu'on a connu de bons moments, toi et moi, mais je sais aujourd'hui que ce n'étaient que des moments furtifs, superficiels, qui me laissaient un goût amer de culpabilité.

Aujourd'hui, je te quitte.

Et c'est toi qui vas partir. Moi je reste. Pars avec tout ce que tu as apporté, je ne veux pas le garder. Je ne veux plus aucune trace de toi dans ma vie.

Tu pourras me supplier, me faire du pied, tu seras oublié.
Tu auras beau appeler, réessayer, tu seras snobé.

Et même en "ami", je ne veux pas te garder...
J'ai trop souffert avec toi. Maintenant, je veux me retrouver, MOI.
Tu as trop été un poids.

Mon gras, je te le dis, c'est fini : le régime commence aujourd'hui...


mercredi 6 avril 2016

Haine, je t'aime !



Moi qui croyais que la voiture était ZE lieu d'exacerbation de la violence chez le Cretinus Erectus, je me trompais. 

Ce matin, alors que je venais de me dresser comme un I sur la pédale de freins pour éviter à ma voiture de s'encastrer dans la camionnette qui venait de déboîter de la voie de gauche pour se faufiler dans la voie que j'utilisais, j'eus l'éclair de génie de klaxonner pour exprimer mon vif mécontentement à l'imprudent qui se glissait de la sorte. Blasphème ! Qu'avais-je donc fait ? Les voitures étant, la seconde d'après, toutes stoppées par un feu tricolore bien écarlate, le conducteur crut bon, à son tour, de montrer son mécontentement du fait que j'avais manifesté le mien (pfiou !) et sortit de sa voiture pour me hurler dessus, voire, j'eus cette impression une pico-seconde, pour venir me refriser le brushing à coups de baffes bien balancées (le fait d'avoir été une faible femme, et accompagnée d'un enfant qui plus est, m'a probablement sauvé l'arcade sourcilière et l'arête nasale, j'en suis consciente - le machisme peut avoir, de manière extrêmement exceptionnelle des retombées des plus appréciables, même si ça me fait mal d'en convenir). Bref. Je sentis bien que le monsieur très énervé n'était pas dans la posture de vouloir écouter quoi que ce fut d'autre que sa diatribe, ou de glaner des explications rationnelles sur ce klaxonnement des plus inopportuns à la tranquillité routière. Du tout. Terminant par un "ta gueule" lancé gentiment à mon pare-choc alors que j'essayais de lui faire entendre, non pas raison, mais que ses arguments étaient bien étonnants, il remonta dans sa voiture et, claquant de la portière, partit avec le lot de circulation urbaine qui reprenait vie, le feu enfin passé au vert.
Ouch ! Je me sentis alors bien appauvrie en capacité de compassion et mon sang bouillait autant que mes jambes flageolaient, partagée entre le soulagement et l'envie de tuer un cerbère à mains nues. "Pourquoi me suis-je énervée ? Pourquoi a-t-il répondu ? A quelle heure on mange ? Mais pourquoi tant de haine ?" me lançai-je intérieurement. Je me calmai petit à petit et passai ensuite à autre chose, non sans que quelques petites réminiscences vinssent me torturer dans la journée...

Et ce soir, voilà que je tombe sur une publication Facebook montrant la photo d'un homme posant, fusil à l'épaule, sur le cadavre de l'ours blanc qu'il vient de dégommer sur la banquise.
A croire que notre cerveau reptilien soit directement atteint lorsqu'il se sent confiné, soit dans une boîte qui roule, soit devant un écran qui abrutit, parce que, de nouveau, mon sang n'a fait qu'un tour et comme je n'avais pas de klaxon sous la main, le chasseur s'est vu affublé de tout mon mépris et de tous les noms d'oiseaux méridionaux qui me sont venus à l'esprit. Mon premier instinct m'a fait réagir au post par un "GRRRRRRR" puis je me suis mise à lire en grommelant les commentaires nombreux qui venaient en dessous de cette photo immonde. Et je me suis arrêtée : la quasi-totalité des commentaires que je lisais étaient des messages de haine envers cet homme. On le comprendra, évidemment, l'acte étant tout à fait condamnable, toussa blablabla. Certes.
Et là, rebelote : "A quelle heure on mange ? Mais pourquoi tant de haine ?"
Et ma question ne visait pas cette étrange idée que celle de tirer sur une créature en voie de disparition mais tout ce que cela déchaînait. Ne condamnerait-on pas aussi la personne qui a posté cette photo, induisant par là une vague violente d'énergie négative venant de tous ces internautes choqués dans leurs valeurs ? Ne condamnerait-on pas, encore, l'internaute lambda pour laisser parler sa colère, critiquer le système, jeter la faute à Pierre et fustiger Paul, et ce, tranquillement à partir de son canapé, pianotant sur sa tablette tout en regardant un programme télévisé quelconque ? A voir...

Avant, le monde se refaisait dans les PMU, les cafés d'habitués, les salons de commères...
Maintenant, le monde se refait sur la toile, par toutes ces personnes qui "pensent donc qui sont", et qui retournent ensuite vaquer à leurs occupations, oubliant bien vite le sujet qui les a enflammés le temps de quelques minutes fébriles. A part quelques exceptions, la personne-qui-pense-donc-qui-est réagit de manière violente à la violence, s'énerve, s'insurge, vocifère lorsqu'on lui jette négligemment mais bien consciemment un os à ronger. Cela change-t-il le sort du plantigrade étalé ? Là tout de suite, non, il reste bien raide sur sa banquise ou ailleurs. Cela changera-t-il le sort de ses congénères demain ? A priori, si tout se cantonne encore au canapé, non plus. Cela change-t-il l'énergie de l'humanité, la tirant vers le haut ? Là non plus. Cela au contraire la charge davantage d'ondes négatives, de haine et de coups d'épée dans l'eau.
Alors "à quoi bon" si les actes, les habitudes restent inchangés ?
Le monde se refait de partout, mais pas là où il a besoin d'être refait, et surtout, pas dans l'énergie qui l'aiderait.

Avec tout ça, je te vois d'ici me considérer comme une hippie utopiste un peu déjantée qui rêve aux Bisounours en fumant un joint gros comme un Cornetto de Miko, et si ça te rassure, n'hésite surtout pas à grossir encore le trait.
Cela dit, je reste persuadée qu'entretenir des idées et des élans négatifs n'aidera pas notre monde à tourner plus rond. Je suis convaincue que, sans se mettre des oeillères à ce qui se passe sur la planète, alimenter le système en réagissant de manière positive à des événements tels qu'on peut en vivre un peu tous les jours (actions CONCRETES venant limiter leurs effets négatifs), en arrêtant de colporter le "mauvais" pour au contraire partager le "bon" et faire connaître tout le "beau" fera grandir notre espèce.

Alors en tirant une dernière taffe sur mon Cornetto, même si je suis consciente que Rome ne s'est pas faite en un jour et que j'échouerai parfois, je prends solennellement devant toi la décision qu'à partir de maintenant, j'arrête le pas cool et j'ouvre les vannes à donf au flot d'amour.
Et qui m'aime me suive (mais pas en voiture)...


mardi 8 mars 2016

H comme HumainE


Bon, autant que tu le saches tout de suite, je suis grave vénère.

A 42 ans, en tant que femme, j'en ai entendu, des insultes, j'en ai vécu, des discriminations, j'en ai essuyé, des humiliations, et ce, de toutes sortes.
A tel point que lorsque je sens la moindre particule de "galanterie" s'insinuer dans le comportement de quelqu'un, j'ai du mal à cacher mon irritation.
"Quoi ? Mais attends, c'est trop sympa qu'un mec te tienne la porte en te souriant !", m'a-t-on déjà dit... Eh bien oui, je suis totalement d'accord. C'est vraiment agréable de voir qu'un homme ou une femme me sourit et me tient la porte, par courtoisie. Je suis moi-même tout à fait ravie de tenir la porte à une femme, autant qu'à un homme ou encore à un enfant. Par contre, qu'un homme insiste absolument pour que je passe devant, en me lançant un "honneur aux femmes" avec un petit sourire entendu quand je dis que "non-non, allez-y", tout ça parce que je suis une femme (et pouvoir me mater le cul au passage, deuxième effet Kiss-Cool), ça a l'effet de me tendre quelque peu.

Mais ça, finalement, c'est pas grand chose, tu me diras... Et tu as raison, c'est "pas grand chose"... Exactement comme la partie émergée de l'iceberg : on n'en voit que les effets induits, finalement, et on va pas se plaindre, hein, c'est pas si énorme. Mais on ne voit pas toute la partie immergée, celle qui plombe la condition féminine depuis des millénaires, et qui fait que ce qui se voit, c'est encore trop.

Et en cette journée internationale DES DROITS de la femme, je cogite, je vitupère, je grogne. Car depuis ce matin, je lis un nombre de trucs assez hallucinants.

Parmi les trucs hallucinants, il y a évidemment ces témoignages qui me révoltent.
Tu sais, ceux de femmes battues, humiliées, sorties de leur condition d'Humaine par des hommes qui se croient au-dessus de tout. Ou encore de ces femmes victimes de préjugés forts parce qu'elles ont le courage de leurs actes, de leurs opinions, tout simplement de leur vie. Et quand je parle de préjugés, évidemment, je parle d'insultes, de discriminations, de traitements "particuliers".
Une femme sera considérée comme hystérique ou chieuse si elle s'élève "contre", alors qu'un homme, lui, aura "les couilles de dire ce qu'il pense"... Une femme sera une "grosse chaudasse" ou encore une "belle salope" si elle fait le choix d'une vie sexuelle libre et sans tabou en multipliant les partenaires sexuels, alors qu'un homme sera un "tombeur" ou "grand séducteur" et il éveillera l'envie de ses pairs (pas de couilles, tu vois, il n'y a pas de "e" à "pair", mais tous ses potes mâles qui envieront son tableau de chasse bien fourni)... Où est l'équité, là ? Sorry, je vois pas.

Parmi les autres trucs hallucinants, il y a aussi ceux qui lancent des "Bonne fête !" aux femmes, comme si c'était un jour dédié à leur beauté ou leur pseudo-intelligence, ou encore au fait que "allez, faut bien te rendre justice pour ce que tu fais, hein..." une fois dans l'année pour qu'elles foutent la paix le reste du temps.
Et puis il y a aussi ceux qui lancent des "La journée de la femme, c'est tous les jours !", ou des "Pourquoi pas celle de l'homme ?"...
Là, j'en reste pantoise de tant d'ignorance. Oui, certains diront "bêtise", moi je préfère dire "ignorance"...
Je n'aime pas attaquer, je n'aime pas non plus juger. Evidemment que, loin d'être parfaite, je suis loin d'y arriver tout le temps, surtout avec un léger côté rebelle qui pourrait me caractériser. Toujours est-il que je tiens ceci comme une valeur importante.
Alors pourquoi "ignorance", hein ?
Parce que plutôt que de traiter l'autre de con parce qu'il n'aura pas les mêmes valeurs que moi, je préfère naïvement penser qu'en fait, il ignore pourquoi il réagit de la sorte.
Celui qui demande "Et la journée de l'homme, pour quand ?", c'est pas possible qu'il sache... Parce que s'il savait, peut-être qu'il la fermerait, non ? Tu crois pas ? Tu crois pas qu'il se dirait qu'en fait, la journée de l'homme c'est plutôt le millénaire, que dis-je ? L'ère de l'homme ?
Et celle qui dit "la journée de la femme, c'est tous les jours !", tu crois qu'elle sait qu'elle se tire une balle dans le pied ainsi que dans la tronche de toutes ces femmes qui n'arrivent pas à avoir une vie "décente", du seul fait de ne pas être nées homme ? Non, probablement qu'elle l'ignore. Elle dirait pas ça, sinon. Si elle savait, elle fermerait bien sa grande bouche et irait laver le linge à la main parce que c'est son rôle, après-tout, juste après avoir donné la tété à son 8è et dernier enfant, celui issu du viol commis par son propre mari. Non, tu vois, si elle savait, elle dirait pas ça.

Sans connaissance, on réagit bizarrement, hein ?

Evidemment, tout le monde ne vit pas des choses dramatiques, dans ce monde. Alors ne dramatisons pas, hein.
Non. Si une femme a la chance d'avoir encore son clitoris parce qu'elle vit dans un pays dit "civilisé", c'est probablement pas à elle de se plaindre de gagner 28% de moins qu'un homme à âge, niveau d'études et responsabilités identiques. Non, elle va pas oser, y a pire quand même.
Elle ne va pas non plus s'énerver si, après avoir pris un temps partiel pour s'occuper de ses enfants, son mec se barre et refuse de lui verser de prestation compensatoire pour toutes ces années où elle n'a pas évolué dans son entreprise et où son salaire a végété pendant que celui de son conjoint doublait.
Non, elle n'a pas le droit. Elle exagère un peu, limite elle serait féministe !
Et puis si elle a aussi la grande chance de ne jamais avoir été violée (je dis bien la grande chance car 1 viol est déclaré toutes les 40mn, en France, et là on ne parle que de ceux qui sont déclarés) elle ne va pas non plus se plaindre de se faire siffler dans la rue par de vrais gentlemen qui veulent lui faire savoir combien elle est élégante, à coups de "Comment t'es trop bonne ! Oh salope, tu me suces ?" (ou autres petits sobriquets que tu peux trouver ici). Non, quand même, ça se fait pas de se plaindre, vraiment, y a pire ! 
Ne dramatisons pas, donc.

Alors à quoi sert "la journée de la femme" ? A rien !! Elle sert à donner des rabais sur des cosmétiques et ouvre la porte à toutes sortes de mesquineries toutes aussi basses les unes que les autres.

Par contre, la Journée internationale des droits de la femme, elle, a bel et bien une genèse (regarde ici) et un sens. Et malheureusement, parce que l'équité n'est pas encore une affaire quotidienne dans le monde, elle est encore d'actualité.
Qu'elle serve à quelque chose ou pas, peu importe. Elle a au moins le mérite de rappeler à la terre entière que les femmes n'abandonnent pas. Rappeler aussi qu'elles permettent de donner naissance à la moitié de ce H que les hommes complètent de leur moitié à eux, cette première lettre du mot "Humain".


Bon. Je suis un peu calmée, depuis là-haut... Je sais, j'aurais pu être un peu plus constructive, voire pédagogue comme j'ai essayé de l'être l'année dernière, mais là, j'étais pas tout à fait zen pour réitérer.
Chais pas pourquoi... Probablement que je vais bientôt avoir mes règles...


lundi 7 mars 2016

Réflexions amusées d'une hospitalisée - La compil' 2




De nouveau en séjour à la clinique*, j'ai eu la graaaaaaande opportunité de vivre de nouvelles aventures top de la balle ! Expérience 100% sans paraben ni phtalates, garantie sans effets spéciaux. Toute ressemblance avec une personne existant est purement pas fortuite du tout.

Mercredi 2 mars
Avoir demandé une chambre VIP pour être au calme pour une troisième hospi en moins de 2 ans et se retrouver dans une chambre double avec une mamie qui ronfle, rote et pète... Ça, c'est l'hosto ^_^
******

Et pendant ce temps, de l'autre côté du paravent...
Alors que la mamie ou son mari viennent d'allumer la lumière de la CHAMBRE (pas du lit), m'envoyant la lumière en pleine poire alors que je suis tranquille à  bouquiner, un casque sur les oreilles pour n'entendre ni la télé ni les conversations d'à-côté, bref, que je me fais toute petite-petite, une femme entre dans la chambre et vient passer une petite heure en compagnie de la mamie et de son mari... Avec elle, entre un parfum très "présent" pour ne pas dire envahissant, qui me pousse à me réfugier les naseaux dans mon écharpe... Puis, un bout de sa conversation me vient à l'oreille, malgré la musique dans le casque :
- Et ils n'ont pas réussi à t'avoir une chambre individuelle ? Non mais parce que quand même, le bruit, toussa... c'est pas une chambre rigolote, là, à deux comme ça !
-_-

Jeudi 3 mars
Libérez Abra ! Libérez Abra !
Deuxième nuit de détention en chambre double option "ronflements aigus et prouts de mammouth".
Cela ajouté au "BONSOOOAR ! " de l'infirmière qui débarque bruyamment à 22h quand tu dors à poings fermés parce que t'as profité de t'endormir avant que mamie ne ronfle (et parce que t'as pas fermé l'oeil la nuit d'avant à cause des dits ronflements), et au "BONJOOOOOUR" de la même infirmière qui débarque à 5h du mat en allumant la lumière...
Moi je dis que ça risque de faire quelques heures de sommeil à rattraper... une nuit peut-être... minimum... 
******

Comment éjecter une personne en chambre individuelle pour lui piquer sa place ?
Vous avez 1h, l'usage de la biscotte et du tire-lait électrique est autorisé.
******

- Vous gardez bien la chemise, hein...
- Heu...Je pensais plutôt m'habiller un peu, là...
- Ah mais pour les drains, madame, vaut mieux garder la chemise !
- Vu la longueur de la chemise, avec un haut plus court ce sera quand même mieux pour les drains...
- Ah ben c'est vous qui voyez, hein... Moi, c'que j'en dis...
- Oué, je vais m'habiller. Les fesses à l'air, ça va un temps mais fait pas si chaud, quoi.
- C'est vous qui voyez...
Les négo vont bon train...
Ouf, gagné celle-ci -_-
‪#‎ViveLaChemisedHostoOuverteDerrière‬

Vendredi 4 mars
Les délices de la cohospitalisation, suite...
- C'est qui, là ?
- HEIN ?
- C'EST QUI, LÀ ?
- Ah... Hillary Clinton...
- Et là, c'est qui, là ?
- HEIN ? 
- JE DISAIS, C'EST QUI, LÀ ?
- Ah, je sais pas... J'ai pas entendu...
A priori, le visionnage de TV avec casque, à côté, c'est une affaire de couple chez monsieur et madame Ronfl-Duredelafeuille...
Super que j'aie la chance d'y participer, même avec mon casque-plein-de-musique-dedans-à-moi...
******

Quand tu manges une salade hospitaloservie, c'est soit nature soit plein d'huile d'olive frelatée...
Ayé, après le trafic de miel et confitures d'il y a deux ans, puis de galettes de riz matinales de septembre dernier, j'ai trouvé mon nouveau filon clandestin ! La vinaigrette au balsamique !!
Décidément, l'hosto est une source de créativité inépuisable...
Et de revenus aussi. ^_^
******

- Euh, s'il vous plaît, vous n'auriez pas un peu de vinaigre ?
- Ah ça non ! Pas de vinaigre ici, madame !
- Ah bon ? C'est péché, le vinaigre ?
- Carrément ! Vous n'en trouverez pas dans toute la clinique !
Quelques secondes plus tard :
- Psssst ! Madame ! Vous aimez le balsamique ?
(une autre aide-soignante, probablement attendrie par mon air abattu et mon regard de chat Potté)
- Hein ? Ah oué ! J'adore !
- Allez dans votre chambre, j'arrive. Mais ne dites rien à personne !
- Promis !!
...
- Tenez !
- Merci, merci infiniment ! (j'ai rarement été plus reconnaissante qu'en cet instant...)
- Je vous en prie. Mais chut, hein !
‪#‎SeFaireDesAlliésYaQueçadVrai‬
‪#‎AQuandleTraficDePaquetsDeCloppes‬

Samedi 5 mars
Transfert en chambre individuelle : Ayé !
Au pire, on avait déjà fait connaissance avec la dame nouvellement arrivée ce matin : elle m'avait déjà rassurée sur le fait qu'elle respirait fort, mais qu'elle ronflait pas.
Pour les prouts, elle a pas su me dire :-\
******

Attention, la photo qui suit comporte une scène insoutenable.
Le mépris le plus total pour les règles carcéra... euh, hospitalières y est observé. Attention, âmes sensibles s'abstenir...
(et faut pas parler de la bouilloire planquée derrière le lit :-\ )

Dimanche 6 mars
Ce matin, pendant que l'infirmière me faisait ma Nième piqûre d'anti-coagulant, j'ai failli parler de mes bas de "DÉtention"... :-\
******

L'hosto Express - Faits divers

Ce jour, une femme à l'allure étrange a été aperçue, rasant les murs des couloirs de la clinique, un tuyau dépassant de son pull et plongeant dans un sac en plastique. Elle se serait rendue au RDC puis serait remontée très rapidement, et aurait disparu dans les étages.
La responsable de la cafétéria raconte :
"J'étais en train de faire l'inventaire des ventes depuis l'ouverture, quand la femme a surgi et m'a intimé de lui vendre un sandwich Jambon-Beurre-Emmental. J'lui ai dit que bien sûr, j'allais la servir, mais elle avait l'air bizarre : elle regardait sans arrêt à droite et à gauche, comme pour voir si elle n'était pas observée. Comme il fallait 5 euros pour payer par carte et que le sandwich faisait moins, elle a eu l'air paniqué et m'a demandé un café "rapide", a payé en vitesse et a glissé le sandwich, comme pour le cacher, dans son sac en plastique. Elle est repartie, presque en courant. Elle avait l'air vraiment désespéré..."
Un appel a été lancé pour la retrouver, la clinique ne souhaitant pas déplorer de "perte" inexpliquée et hors chirurgie au sein de son établissement.
====================
A midi, c'était tellement plus mauvais que d'habitude que je me suis ruée pour acheter un sandwich Jambon-Beurre-Emmental au pain mou, moi qui ne mange pas de viande, limite le gluten et évite le lait de vache... 
Et le pire, c'est que j'ai trouvé ça bon :'(
‪#‎LHopitalMaTueR‬
******

Le dimanche aprèm à l'hosto, ça manque grave de fun :(
Furieuse envie de faire péter les watts avec David Guetta et Mika et ouvrir la porte de ma chambre pour mettre l'ambiance !
Qui m'apporte les spots et la lumière noire ? Une boule à facettes ?
La table de mixage ??

Je m'occupe des déambulateurs à roulettes et du vinaigre balsamique !!
******

Je viens de mettre Starlight à donf, chuis sûre que le papy d'à côté va grave kiffer !
J'ai sorti la chemise d'hosto et les bas de contention, attention !! C'est chaaaaaaaaaaaaud !!!! Faites péter les potences et valser les rodons !!
******

C'est pas possible qu'elles se rendent pas compte...
Peut-être qu'avant, au tout début de leur carrière, elles le disaient pas... par respect.
Pis après on leur a demandé de le dire parce que sinon, c'était faute lourde toussa...
Mais bon, chais pas, ça pourrait être un peu "personnalisé", quoi.
Elles pourraient le dire quand on arrive, juste... Quand est encore tout neuf et naïf... Mais après... Tout de même. Me le dire à moi, au bout de presque une semaine dans les murs. Alors que je SAIS ce que ça cache ! C'est limite vexant...

Non, vraiment, faudrait arrêter de souhaiter "Bon appétit !" en déposant les plateaux repas sur les tablettes -_-
******

Les carottes à l'eau à tous les repas (ou presque) depuis une semaine, ça rend créatif... Avec toutes celles que j'ai récupérées, je suis en train de mettre au point un système de collage pour créer une corde ultrarésistante au carotène. A ce train, j'ai bon espoir de m'évader avec par la fenêtre dans environ 3 jours.
Ensuite, je dépose un brevet et deviens ultra-riche.

Mais ça, c'est si j'arrive à ouvrir la fenêtre verrouillée et si je décède pas de malnutrition avant.

Lundi 7 mars
Hier, 22h environ, dernière visite du soir...
S1 - Oh ! Elle est belle votre tasse ! Vous permettez ?
- Euh...
- Suzaaaaaaaaaaaaaaaanne !
- Ouiiiiiiiiiiiiiii ?
Deux soignantes (dont Suzanne, j'imagine) accourent et entrent dans la chambre...
S2- Ben qu'est-ce qu'il y a ? Ooooh ! La belle lumière d'ambiance ! Ah ben c'est la chambre dont tu me parlais, là, qu'est zen quand on rentre ?
S1- Voui ! Mais regarde la tasse ! Elle est pas trop belle ?
S2 - Dis donc, on a eu un peu peur, hein, quand t'as appelé comme ça, on pensait qu'il y avait une urgence...
S3- Ah oué, la tasse !! Carrément ! Moi j'ai un peu le même style.... Un peu plus petit pis avec le truc en céramique... Elle est très belle, la vôtre !
S2- Non mais c'est vrai qu'on est trop bien dans votre chambre ! Ca fait vraiment ambiance, là !
- Merci...
S1 - Bon ben on va peut-être pas faire salon de thé, hein...
- Si ça vous dit, j'en ai du bon...
S1- Ben vous savez vous mettre à l'aise, vous !
- Ben vaut mieux, hein, ça compense les désagréments...
S3 - Oh ben vous avez raison !
S1- On vous souhaite bonne nuit, hein !
Je devrais organiser une journée portes ouvertes... Avec juste, au pif, un petit plat maison comme participation :D
‪#‎AbraNimalDeFoire‬
******

Le drain est au monde hospitalier ce que le bracelet électronique est au monde carcéral... Une entrave à la liberté.
Et... on vient de me l'enleveeeeeer !!! Yiiiihaaaaaaaaaa !!
Je vais mangeeeeeeeeeeeeeeeeeer pour de vrééééééééééééé !!




Et si on disait que c'était la dernière fois ? ;o)


* Si t'as envie d'aller faire un tour vers les précédentes aventures carcérales hospitalières, c'est ici.