mardi 26 janvier 2016

Logo-Rallye 16 : Révélations











La suite de nos aventures (texte précédent : Présentations) a été écrite d'après les mots proposés suivants : Amour, Lasagnes, Esperluette, Hypospadias, Pince à linge, Flan, Piercing, Adéquate, Saule, Diffuseur, Claque.


- Fichtre ! Etes-vous en train de nous dire que vous nous mangeriez comme on se régalerait de lasagnes ?
- T'as tout pigé mon gars !
- Et... euh... en une seule fois ?
- Ben ça dépend, hein. Vous, peut-être pas, mais un calibre comme la demoiselle, ça s'pourrait bien.
- Que... ? s'étouffa Célestine. Ses jambes étaient devenues un flan indéfinissable, elle défaillait...
- Ma mie ! s'écria Jean-Philémon, vous êtes toute pâle ! Vous flageollez !
A peine eût-il terminé sa phrase que Célestine s'effondra dans ses bras, aussi molle qu'une chiffe.
- Ben elle supporte pas l'atmosphère souterraine, vot' duclinée, on dirait ! Va p't'être falloir lui faire du bouche à bouche ! Vous permettez ?
- Sacrebleu ! Tâchez de pas vous approcher ou c'est pas une claque, que vous aurez, vous pouvez compter sur moi ! lança Jean-Philémon.
- Oh ça va ! J'vais pas vous la voler, c'est évident qu'elle est éperdue, la p'tite !
- Que dites-vous ? s'étrangla le paléontologue.
- Ben ouais. C'est évident qu'elle vous a dans la peau. Ca m'a l'air tout frais mais ça se sent à toute bringue !
- Non mais vous délirez, jeune ho... euh... mon cher ! Nous nous connaissons à peine !
- Et vous, c'est pas un coeur, que vous avez, c'est un diffuseur ! Y vous manque plus que l'esperluette entre les prénoms, à vous deux !
- Mais je vous en prie, voyons ! s'offusqua Jean-Philémon.
- Ah l'amour ! J'y entrave bien que dalle, moi, à c'truc, mais j'peux vous dire que même avec  une pince à linge sur le pif ça se flaire à des kilomètres !

Jean-Philémon n'en revenait pas. Il en avait presque oublié Célestine qui gisait, inconsciente, dans ses bras. Il se ressaisit et décida que lui faire respirer de l'air frais s'avérait être la chose la plus adéquate en cet instant.
- Taisez-vous et montrez-nous la sortie,... s'il vous plaît !
- Allez, ça va, vous voulez pas voir la vérité en face... C'est bien les humains, ça ! Mais allez, j'vous sors d'ici... Suivez-moi.

Et Grxz, de retour dans son état initial, avec son t-shirt Batman et ses dents jaunes, se dandina, maintenant Satan à une distance respectable, vers la sortie...

Jean-Philémon avait soulevé Célestine et la portait dans ses bras, comme une jeune mariée. Son t-shirt s'étant légèrement soulevé, il put voir un mignon petit piercing en forme de fleur sortir de son nombril. Il se secoua et regarda droit devant lui en avançant.


Grxz leur fit traverser un couloir terreux sur quelques dizaines de mètres et bifurqua dans un passage tout à fait improbable qui les mena près d'une porte ajourée en fonte. Derrière, on voyait la lumière filtrer à travers les feuillages qui recouvraient la grille. Au moment où Jean-Philémon se demandait comment ouvrir le lourd cadenas qui tenait le passage scellé, il vit Grxz dégainer un pénis étonnant et pisser double contre la serrure qui se mit à fumer. Eberlué, il avait du mal à intégrer ce qu'il voyait. De mémoire de recherches paléontologiques, il n'avait jamais répertorié d'urine sulfurique, mais en plus, un cas d'hypospadias comme celui-ci le laissait pantois !

< Cling ! > fit le cadenas.

- Hop ! Et voilà ! lança Grxz étonnamment tout guilleret.

Franchissant la porte, il se retrouvèrent, un peu aveuglés, sur une petite place où trônait un magnifique saule. Jean-Philémon connaissait bien cet endroit mais n'aurait jamais soupçonné qu'un passage dérobé pouvait y mener.

Il déposa Célestine sous l'arbre pour la maintenir à l'ombre et lui tapota tendrement la main. Elle reprit doucement des couleurs et son souffle se fit plus rapide. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle le regarda si profondément qu'il crut défaillir.






Et la suite ?

Toujours possible grâce à vos propositions sur https://www.facebook.com/abracadabraleblog !



mardi 5 janvier 2016

Résolutions à la con

Illustration : Pénélope Bagieu
"Ma vie est tout à fait fascinante"


Aujourd'hui, nous allons traiter un sujet intéressant, à savoir, comment se faire du mal en une leçon, et ce, dès le début de l'année pour être sûr de bien se la saper.

Il s'appelle "Lébonnerésolutions".

- OK, tu peux nous en dire plus ?
- Oué, mais alors attention...

Attention parce que "Lébonnerésolutions" est un persécuteur redoutable.
Oui, "Lébonnerésolutions" devient vite ton piiiiiiiire ennemi.
Autant dire que "Lébonnerésolutions" est toxique et que c'est lui qui va te foirer le début d'année.
Si jamais tu vois arriver un début, genre "Léb" ou encore un bout "résolut", tu sais que c'est bon. Il est là, tu vas pouvoir bien t'étaler.

Parce que les "En 2016, je me pèse !" ou autres "En 2016, j'mange des fraises !", c'est le truc qui va t'enfermer vite faf dans un truc grave culpabilisant si t'y arrives pas et parfois bien contraignant si tu changes rien autour.

Après, tu fais bien ce que tu veux, hein... Et c'est là tout le fond de la question.


TU FAIS CE QUE TU VEUX ! Mais surtout ce que tu sens, parce que franchement, les "quand on veut, on peut", c'est pas toujours suffisant.
Par exemple, moi, cette année, j'aimerais perdre 5 kilos tout en continuant à bâfrer de la galette des rois maison et en restant collée à Da Vinci's Demons et envoyer paître les enfants dès que j'ai moins de 10 de tension (ou plus de 13, ça dépend).

Mais comment ça être possible peut ? Hein ? J'en perds ma syntaxe, compliqué tellement c'est !
Parce que le problème, c'est que pour accueillir "Lébonnerésolutions", faut être champion intergalactique du Tetris version MasterWarrior.
Tu mets pas la pièce "Lébonnerésolutions" n'importe où, vois-tu... Faut en pousser quelques unes avant, les organiser toussa, et après, peut-être que si "Lébonnerésolutions" a LA bonne forme qui convient à la configuration, et qu'en plus, ton cerveau te permet de la tourner correctement pour que ça s'emboîte, ben ça peut marcher...
Mais ça, c'est si tu masterises grave sa mère. Et ça, j'voudrais pas te froisser, hein, mais on sait bien que c'est pas vraiment le cas.
J'dis ça, j'en sais rien, en même temps... Mais bon. On s'est jamais rencontré en finale, hein...

Donc, si tu as très envie de te faire du mal, tu ouvres à "Lébonnerésolutions" dès qu'il frappe à la porte, surtout s'il est plusieurs et qu'ils sont pas très réalistes.
Là, c'est bon, t'auras gagné. Fin de la leçon.

Voilà.
La prochaine fois, nous verrons comment manger plein de crêpes au beurre à la chandeleur, surtout quand on a décidé du contraire le 1er janvier.


Je, tu, il, ou la petite rêverie de conjugaison universelle...





Quand, lors du déjeuner, mon chéri m'a expliqué le phénomène de fusion entre le palladium et l'hydrogène, à savoir, un truc complètement étranger à ma pensée un peu volatile, (comme l'hydrogène, ah ah !), j'ai encore réalisé à quel point le monde qui m'entoure est infiniment immense et plein de surprises.

Alors certes, tu me diras qu'il n'y a pas besoin de ça pour savoir que le puits de la connaissance est sans fond, que chacun est doté de compétences spécifiques, que chacun apporte sa pierre à l'édifice à sa manière. Non. Mais quand même, c'est lors d'échanges comme celui-là que, lorsque grâce à l'Autre j'explore l'inconnu, il m'arrive de m'extasier de tant de diversité complémentaire.
Et en dehors du fait que parfois, j'entrave que dalle à ce que me raconte mon interlocuteur pendant que mon cerveau actionne poussivement des synapses pour m'aider à suivre péniblement certains raisonnements, je suis épatée par cette richesse universelle et cette capacité qu'a l'autre de me surprendre par des aspects que je ne connaissais non seulement pas, mais en plus que je ne LUI connaissais pas !

Après le déjeuner, donc, je me suis laissée aller à une rêverie bien à moi, abracadabrantesque à souhait évidemment, et me voilà regardant la vie comme étant la conjugaison orchestrant nos interactions, non seulement parce que je maîtrise un peu mieux la conjugaison que la classification de ce cher Dmitri Mendeleïev, mais surtout parce qu'elle me paraît être une belle articulation de ce qui nous anime tous sur cette terre.

Un dialogue entre moi et moi s'est implicitement installé et ça a donné un truc un peu décousu et bien symptomatique de ma pensée échevelée.
C'était à peu près ça : 
- Et si nous faisions toutes et tous partie d'un même élément ?
- Oué, ben y en a d'autres qui ont pas attendu pour y penser avant toi, à ça, hein...
- C'est vrai, et ils ont même avancé que cet élément c'est l'Amour. Mais tu vois, ça me faisait penser à la conjugaison.
- Hein ?
- Ben oui ! Imagine... Je, c'est moi, tu, c'est toi...
- Il c'est lui et Elle c'est elle, oué... Bon, développe, là, je commence à papillonner des paupières ou l'inverse.
- En fait, nous sommes tous là pour conjuguer le verbe aimer. Chacun à sa façon. Il s'agit donc d'une conjugaison bien complexe et particulière, mais il  ne s'agirait que de ça. 
- Pourtant y en a plein qui conjuguent "haïr", "prendre le pouvoir", "détruire"...
- C'est vrai, mais à la base, y a toujours la même chose. Chaque pièce du puzzle est complémentaire à une autre, en conjuguant à sa façon sa compréhension, son imprégnation et son vécu de l'amour. Son interprétation a toujours un sens, même lorsqu'elle n'est pas comprise des autres. Et, ajouté à ça, la connaissance de chacun complète et enrichit celle de l'autre pour faire avancer le monde.
- ... ou le compliquer ! Franchement, on est parfois tellement différent qu'on se prend bien la tête ! Y a qu'à regarder ne serait-ce que sous son nez dans son couple ou sa famille.
- Eh oui ! Et c'est l'acceptation de la différence de l'autre qui changera tout ! Accepter qu'on ne sait pas et qu'on ne saura jamais tout, que mon enfant, mon parent ou mon conjoint est autre que moi et fonctionne donc autrement, avec ses propres rouages et sa propre richesse, et se laisser surprendre par ce qu'on ne connaît pas encore.
- Pas facile, ça.
- Bah non. Et pourtant c'est ce qui aide à grandir. Rester seul dans son monde est parfaitement confortable et évite les confrontations. En même temps, ça entretien la stagnation et stoppe toute éventualité de progression.
- Je vois. Et pour revenir à la conjugaison ?
- Eh bien je conjugue, tu conjugues, il conjugue le monde à sa propre manière. Et c'est juste parfait.
- Tout ça pour ça ?
- Ben c'est surtout que cela veut dire que l'apprentissage de l'autre, de ce qui m'entoure, de la vie, tout ça est infini !
- Ah oué. Et justement parce que chacun conjugue à sa personne, ça sera toujours plus riche et complémentaire ! Faut-il y être ouvert...
- Voilàààààààà !

Et oui, voilà où m'ont menée mes petites errances oniriques que je partage ici avec toi.

Ce que je ne m'étais pas dit alors, c'est que pour arriver à se conjuguer au mieux, peut-être a-t-on besoin d'abord de s'aimer et d'être conscient de quelle richesse on est doté... Mais ça, tu l'avais probablement déjà capté ;o)