mardi 5 janvier 2016

Je, tu, il, ou la petite rêverie de conjugaison universelle...





Quand, lors du déjeuner, mon chéri m'a expliqué le phénomène de fusion entre le palladium et l'hydrogène, à savoir, un truc complètement étranger à ma pensée un peu volatile, (comme l'hydrogène, ah ah !), j'ai encore réalisé à quel point le monde qui m'entoure est infiniment immense et plein de surprises.

Alors certes, tu me diras qu'il n'y a pas besoin de ça pour savoir que le puits de la connaissance est sans fond, que chacun est doté de compétences spécifiques, que chacun apporte sa pierre à l'édifice à sa manière. Non. Mais quand même, c'est lors d'échanges comme celui-là que, lorsque grâce à l'Autre j'explore l'inconnu, il m'arrive de m'extasier de tant de diversité complémentaire.
Et en dehors du fait que parfois, j'entrave que dalle à ce que me raconte mon interlocuteur pendant que mon cerveau actionne poussivement des synapses pour m'aider à suivre péniblement certains raisonnements, je suis épatée par cette richesse universelle et cette capacité qu'a l'autre de me surprendre par des aspects que je ne connaissais non seulement pas, mais en plus que je ne LUI connaissais pas !

Après le déjeuner, donc, je me suis laissée aller à une rêverie bien à moi, abracadabrantesque à souhait évidemment, et me voilà regardant la vie comme étant la conjugaison orchestrant nos interactions, non seulement parce que je maîtrise un peu mieux la conjugaison que la classification de ce cher Dmitri Mendeleïev, mais surtout parce qu'elle me paraît être une belle articulation de ce qui nous anime tous sur cette terre.

Un dialogue entre moi et moi s'est implicitement installé et ça a donné un truc un peu décousu et bien symptomatique de ma pensée échevelée.
C'était à peu près ça : 
- Et si nous faisions toutes et tous partie d'un même élément ?
- Oué, ben y en a d'autres qui ont pas attendu pour y penser avant toi, à ça, hein...
- C'est vrai, et ils ont même avancé que cet élément c'est l'Amour. Mais tu vois, ça me faisait penser à la conjugaison.
- Hein ?
- Ben oui ! Imagine... Je, c'est moi, tu, c'est toi...
- Il c'est lui et Elle c'est elle, oué... Bon, développe, là, je commence à papillonner des paupières ou l'inverse.
- En fait, nous sommes tous là pour conjuguer le verbe aimer. Chacun à sa façon. Il s'agit donc d'une conjugaison bien complexe et particulière, mais il  ne s'agirait que de ça. 
- Pourtant y en a plein qui conjuguent "haïr", "prendre le pouvoir", "détruire"...
- C'est vrai, mais à la base, y a toujours la même chose. Chaque pièce du puzzle est complémentaire à une autre, en conjuguant à sa façon sa compréhension, son imprégnation et son vécu de l'amour. Son interprétation a toujours un sens, même lorsqu'elle n'est pas comprise des autres. Et, ajouté à ça, la connaissance de chacun complète et enrichit celle de l'autre pour faire avancer le monde.
- ... ou le compliquer ! Franchement, on est parfois tellement différent qu'on se prend bien la tête ! Y a qu'à regarder ne serait-ce que sous son nez dans son couple ou sa famille.
- Eh oui ! Et c'est l'acceptation de la différence de l'autre qui changera tout ! Accepter qu'on ne sait pas et qu'on ne saura jamais tout, que mon enfant, mon parent ou mon conjoint est autre que moi et fonctionne donc autrement, avec ses propres rouages et sa propre richesse, et se laisser surprendre par ce qu'on ne connaît pas encore.
- Pas facile, ça.
- Bah non. Et pourtant c'est ce qui aide à grandir. Rester seul dans son monde est parfaitement confortable et évite les confrontations. En même temps, ça entretien la stagnation et stoppe toute éventualité de progression.
- Je vois. Et pour revenir à la conjugaison ?
- Eh bien je conjugue, tu conjugues, il conjugue le monde à sa propre manière. Et c'est juste parfait.
- Tout ça pour ça ?
- Ben c'est surtout que cela veut dire que l'apprentissage de l'autre, de ce qui m'entoure, de la vie, tout ça est infini !
- Ah oué. Et justement parce que chacun conjugue à sa personne, ça sera toujours plus riche et complémentaire ! Faut-il y être ouvert...
- Voilàààààààà !

Et oui, voilà où m'ont menée mes petites errances oniriques que je partage ici avec toi.

Ce que je ne m'étais pas dit alors, c'est que pour arriver à se conjuguer au mieux, peut-être a-t-on besoin d'abord de s'aimer et d'être conscient de quelle richesse on est doté... Mais ça, tu l'avais probablement déjà capté ;o)

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