mardi 9 juin 2015

Mon jardin




Hier, j'ai jardiné !

Alors non, ce n'est pas parce que tu as lu l'autre jour que j'avais changé un frein de vélo, que je vais pondre un article à chaque fois que je vais faire un truc. Promis, il n'y aura pas d'"Abra cuisine", "Abra à la montagne", "Abra en vacances", ni encore "Abra se fait les ongles des pieds".

Cela dit, il m'arrive parfois de faire des liens entre certains aspects de la vie, et le jardinage m'en a apporté un aujourd'hui.

Dans mon jardin il y a des rosiers. Ces rosiers sont assez anciens et fleurissent magnifiquement en ce moment. A côté, ô surprise, un récent terrassement a gentiment déposé quelques graines de coquelicots qui ont proliféré à mon plus grand plaisir.
Mais entre les deux (1m50 env) et dans l'espace entre les rosiers, c'était l'Amazonie en pire. Alors hier, j'ai décidé de nettoyer tout ça. "Ben qu'est-ce qui t'a pris ? Pourquoi hier ?", te ou me demandes-tu. En fait, ça s'est imposé à moi, c'était le moment épicétou.

Lorsque j'ai commencé à enlever les herbes indésirables (non, on ne dit pas "mauvaises herbes"), je me suis dit que j'allais en avoir pour un sacré moment, vu tout ce qu'il y avait à faire. J'ai continué, et en regardant l'étendue, je me suis demandée si c'était une bonne idée vu l'énergie qui m'animait. A ce moment là, une âme charitable, sous les traits de ma maman d'amour, m'a proposé de l'aide que je me suis empressée d'accepter. A deux, nous allions aller bien plus vite, et surtout être plus efficaces.
J'ai enlevé les herbes autour des rosiers pour que ceux-là puissent pousser plus aisément, s'épanouir davantage. J'ai taillé les parties sèches et j'ai enlevé les parties malades pour les aider à recentrer leur énergie sur les tiges en pleine vitalité.

Et puis je me suis interrogée sur le pourquoi cette fleur et pas celle-là ?
Par exemple, le liseron, c'est très joli. Tu sais, c'est cette petite fleur blanche en forme de trompette qui pousse sur une tige verte... Mais ladite tige n'étant pas rigide, elle est soit rampante, soit grimpante en s'entortillant autour de ce qu'elle trouve à sa portée (ici, le bois des rosiers) pour s'épanouir. Le problème, c'est qu'en faisant ça, elle s'approprie l'eau et les éléments nutritifs de la plante qu'elle colonise, et puis surtout, elle se tape bien l'incruste et on voit plus quoi est à qui... Mais elle est si jolie...
Et pourtant, c'est pas ce qu'on a décidé de faire pousser et ça met en péril ce qui a été planté.

Et c'est là, en arrachant, coupant, taillant, etc., que je me suis dit que le désherbage finalement, ça se passe comme l'entretien de l'être.

Y a des trucs qu'on doit absolument entretenir. Garder bien claires ses priorités, recentrer son attention sur les éléments importants de sa vie, et se concentrer sur ses forces, et non sur ce qu'on considère être ses faiblesses, c'est primordial.
Et puis ne pas se laisser parasiter par des choses ou des personnes, certes attrayantes, mais pas si utiles que ça à ce qu'on a semé et ce qu'on veut voir pousser dans notre être profond. Car garder ses réserves vitales intactes, c'est pouvoir y puiser dès que nécessaire, c'est rester aligné avec soi-même.

Il y a néanmoins les belles surprises que la vie apporte, ces jolis coquelicots venus égayer la haie... Et ceux là, tels de chouettes rencontres ou de rigolos imprévus, poussés à distance, ne parasitent pas, ne gênent pas, et au contraire, viennent donner une nouvelle dimension à ce jardin initial.

Et puis, il y a l'aide.
Parfois, on se trompe un peu sur sa propre capacité à entretenir son être. Parfois, on se sent un peu limité par l'énergie ou le temps qu'on arrive à y apporter. Parfois, on avance mais on se sent découragé devant l'idée qu'on se fait de ce qu'il reste à faire. Se faire aider est alors une riche idée. Ca peut être aller voir un "expert" dans ce que l'on souhaite développer (thérapeute, coach, chaman, medium, bioénergéticien, kinésiologue...), mais parfois, c'est juste un mot d'un ami, parfois juste l'observation d'une scène sous ses yeux. Car se faire aider, c'est savoir accueillir ce qui s'offre à soi, ou savoir le demander. S'ouvrir au monde pour accueillir ce qu'il a à nous apporter.

Depuis hier soir, mon jardin est tout désherbé, là où j'ai décidé de m'y mettre. Tout est taillé joliment, tout est revenu à l'essentiel. Depuis hier, je regarde parfois de la fenêtre ou vais sur la terrasse rien que pour apprécier ce nouveau paysage, célébrer ce qui a été accompli.
Je sais que comme pour chaque entretien, ça va durer un temps et qu'il faudra s'y remettre. Je sais que la nature ne s'arrête jamais, suivant la vie qui apporte ses effets attendus et inattendus. 

Et quand ce sera nécessaire, je retournerai désherber mon jardin. Car l'entretenir, c'est aussi une part du chemin.







1 commentaire: