vendredi 5 juin 2015

Cap' ou pas cap' ?


Jamais je n'aurais pensé que changer le câble de frein arrière d'un vélo serait aussi simple... Je ne pensais pas en être capable. Non, en fait, c'était pire que ça : je m'en croyais totalement incapable.
Et puis en fait, parce que la chose a été nécessaire, je m'y suis mise. En observant, en testant, et en réfléchissant un chouïa, la chose s'est avérée d'une facilité déconcertante. Et je te rappelle, toi qui lis, qu'un QI de 130 n'explique pas tout. Non. Ce qui explique beaucoup, par contre, c'est l'intérêt que tu vas porter à la chose, la motivation qui va t'habiter, l'envie qui va t'animer.
 
Parce que nous avons trop souvent tendance à nous sous-estimer alors que nous avons en nous des ressources inexploitées, il est important que je te dise, lectrice, lecteur, que tu es capable de changer un câble de frein ou de faire un décor de gâteau. "Quoi ? Moi ? Mais n'importe quoi ! Je suis aussi capable de bricoler ou de faire de la pâtisserie que de traverser l'atlantique à la nage !". Tsss... La grande traversée, rien de plus simple. Allez, je t'explique ? Non, j'déconne, ça sert à rien. Alors que changer les freins du vélo de ton fils, si. T'as qu'à lui demander si nager (toi) sur la route du rhum peut l'aider (lui) à freiner dans les descentes pour aller à l'école, et tu verras ce qu'il te répond. Alors, tu vois ? Bon...

Donc, voici comment lever un voile sur tes richesses enfouies et tes innombrables capacités, et comment en jeter un autre sur tes croyances.
 
Combien de fois, avant de dire que tu n'étais pas capable de ça ou de ci, ou l'inverse, t'es-tu penché(e) réellement sur le sujet ?
J'imagine que la réponse est au moins "pas souvent".
Et ça me semble, ma foi, assez normal et couru puisque si tu as entendu, enfant ou un peu plus grand, que tu n'étais pas capable de faire quelque chose, ou encore quand on faisait à ta place sans te donner l'occasion de tester par toi-même, ton cerveau a fait un truc assez simple : il a créé une case "pas cap'" au bout d'une petite route synaptique dans laquelle il a classé des trucs (faire du vélo sans roulettes, connaître ta table de 9, faire un créneau, ou encore faire cuire des pâtes sans faire brûler l'eau). Et plus on te l'a dit, plus la petite route s'est élargie pour devenir une belle autoroute. Du coup, plus grande a été la voie pour t'amener à la petite case, plus il a été rapide d'y aller, et plus tu l'as remplie, cette case devenue grande.
Alors quand on t'a dit que tu ne savais rien faire de tes mains ou de ton cerveau, eh bien toi, buvant goulûment la parole des grands-qui-disent-toujours-la-vérité-absolue-et-qui-ont-toujours-raison, tu y as cru. Et tu y a tellement cru que pendant 20, 30, 40 ans ou plus, tu as toujours préféré laisser faire les autres parce qu'eux savent.
Par la suite, on n'a même plus eu besoin de te dire que tu n'étais pas cap, tu arrivais tellement bien à te le dire toi-même...

Quand bien même on ne t'aurait pas fait croire tout ça, ne pas connaître le sujet c'est tellement l'inconnu que tu peux tout imaginer sauf que tu arriverais à gérer. Par exemple, tu adores la ratatouille mais tu ne sais pas différencier une aubergine d'une figue de barbarie, ta connaissance des épices est fraction de 0, et "faire mijoter" constitue pour toi un monde parallèle. Là, on peut imaginer que ta motivation pour faire une ratatouille comme celle de mémé Bertrude est assez faible, même si grande est ton envie de te régaler.

Dans les deux cas, tu as la croyance que non, ce n'est pas pour toi, et que non, tes mains, ton cerveau ou ton intuition ne te permettront jamais de faire ce que d'autres réussissent parfaitement.

N'empêche, si par un curieux hasard tu te retrouvais devant une situation qui ferait que tu serais obligé(e) de te lancer, crois-moi, tu risquerais de te surprendre. Bon, ok, peut-être pas du premier coup... mais tout de même !
Alors pour te lancer, pense au premier pas, le plus petit soit-il, qui est si important tant il est celui qui impulse.

Si personne ne peut te montrer, prends tes ciseaux mentaux et fais du découpage :  le découpage, ça éclaire et ça détend : quand tu découpes une activité en plusieurs étapes, voire les étapes en sous-étapes, tout se simplifie. Tu ne vois plus la montagne à construire, tu vois chaque grain de sable qui la constitue. Et apporter un grain de sable te paraît atteignable, ça tombe bien... Oh et puis deux, tant qu't'y es ! Quoi ? T'as déjà fait ton rocher ? Wow ! Ben tu vois !
 
Et puis si mémé est encore là quand tu dis être une vraie truffe ès ratatouilles, elle peut te dire que "Non, mon P'tit ! C'est juste qu'il y a une manière de faire !" et hop, elle te montre, tu notes que t'avais juste oublié un ingrédient et le bon assaisonnement, et qu'ensuite, tout résidait dans le mijotage... mijotation... (mijotement ?). Bon.
Alors, elle est pas bonne ta ratatouille ? Ce petit goût compoté, là ? Hein ? On t'a montré ou on a fait avec toi, et t'as réussi à la refaire au top. Tu as eu l'envie, l'élan, la gourmandise nécessaires à la motivation, tu as observé, essayé, tu t'es trompé, tu as réessayé, tu as réussi !
Note juste que si le goût final diffère un peu, c'est juste que les âmes aimant apporter leur petite touche spécifique, surtout quand l'ingrédient principal est l'amour, la tienne y aura certainement saupoudré sa belle énergie.

Voilà donc. J'ai changé un frein de vélo, et, en gros, ça me fait te dire quoi, ici, finalement ?

Je te propose de dynamiter tes croyances ? Un peu. 
Je t'incite à tenter ce qui te fait vibrer ? Beaucoup.
Je t'invite à OSER ? Passionnément.
Je t'assure que t'es carrément cap' ? A la folie !

D'ailleurs, cékikadi "quand on veut on peut" ?

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