mercredi 16 août 2017

Le 3è accord toltèque







En personne éclairée, peut-être connais-tu les 4 accords toltèques...

Ces 4 principes de vie, développés par Don Miguel Ruiz après une expérience de mort imminente, proposent des bases de conduite pour se respecter et apprehender sainement le monde.

Et l'autre jour, le 3è accord : "Ne faites pas de suppositions", je lui ai fait la peau.


Avant de t'expliquer pourquoi, si tu ne les connais pas et juste parce que je te sais animé(e) par la curiosité, je te livre les accords en résumé, même si je t'invite à te procurer le livre éponyme pour en savoir davantage.
 
Voilà ce que disent en substance ces 4 accords *
(NDLR - c'est pas du Abra-dans-le-texte : pour une fois, j'ai fait un rapide Cop-coll' de Wikipédiaémonami, parce que c'est bien expliqué et aussi parce qu'accessoirement, ben j'avais la flemme) :

Que votre parole soit impeccable.

Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez vraiment. N'utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire d'autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l'amour. La parole est un outil qui peut détruire. Prenez conscience de sa puissance et maîtrisez-la. Pas de mensonge ni de calomnie.

2 Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.

Vous n'êtes pas la cause des actes d'autrui. Ce que les autres disent et font n'est qu'une projection de leur propre réalité, de leurs rêves, de leurs peurs, de leurs colères, de leurs fantasmes. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n'êtes plus victime de souffrances inutiles.

 3 Ne faites pas de suppositions.

 Ne commencez pas à élaborer des hypothèses de probabilités négatives, pour finir par y croire, comme s'il s'agissait de certitudes. Ayez le courage de poser des questions et d'exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

4 Faites toujours de votre mieux.

Il n'y a pas d'obligation de réussir, il n'existe qu'une obligation de faire au mieux. Votre "mieux" change d'instant en instant. Quelles que soient les circonstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets. Tentez, entreprenez, essayez d'utiliser de manière optimale vos capacités personnelles. Soyez indulgent avec vous-même. Acceptez de ne pas être parfait, ni toujours victorieux.


Voilà ! You know it all, ou presque, et si tu veux approfondir, cours chez ton libraire préféré (le petit du coin si possible, parce le gros de l'internet, lui, n'a pas besoin de toi pour survivre ;) )

Alors où est-ce que j'ai déconné, moi, pour que ce 3è accord, je l'aie dézingué à ce point ?

Moi qui d'habitude préfère poser des questions débiles et parfois bien relou pour vérifier, plutôt que d'imaginer tout et n'importe quoi... Mais bordel ! Qu'est-ce qui s'est passé ?

Un petit coup de mou, peut-être, une baisse soudaine de magnésium, un léger moins bien pendant la digestion, chais pas... Ah ! Ca y est, j'y suis : je suis humaine...
Toujours est-il que, lâchée dans les méandres labyrinthiques de mon cerveau, ma capacité créatrice s'en est donnée à cœur joie. A partir d'une petite phrase lue au détour d'un message, elle a envoyé du lourd.

Et ça a donné quoi ? Ben n'importe quoi.
J'ai imaginé, revisité, réinventé.

Et qu'est-ce que ça a engendré ?
En termes d'émotions, ça a juste lâché les fauves de la colère et de la frustration.

Et du coup ?
Ben, j'ai eu une réaction spontanée tout à fait décalée et absolument infondée, en apportant au message une réponse des plus ironique et piquante.

Qu'est-ce qui m'aurait sauvée ?
Le fait de me poser, souffler, édulcorer (hé mais ça fait pas penser à une ancienne pub d'eau minérale, cette phrase ? Non ? Bon, passons...)

Voilà.

En me posant a posteriori et après avoir calmé la cavalerie, j'ai pu constater une fois encore que le reptilien sait très facilement prendre les commandes, et qu'il le fait d'autant plus que le stimulus vient toquer à une porte qu'on a souvent parfois du mal à laisser fermer, celle des blessures profondes.

Car en fonction de LA blessure autour de laquelle tu t'es construit(e) depuis l'enfance (si tu veux, on peut en parler un autre jour, mais rapidement, les 5 blessures fondamentales sont : la trahison, le rejet, l'abandon, l'humiliation, l'injustice**), eh bien il va être plus facile de supposer ceci ou cela, car en écho avec la blessure à panser mais qui reste toujours un peu ouverte sur les bords, ça va démanger un peu par-ci ou piquer un chouïa par-là.

Ce qu’on ignore ne fait pas mal (cette phrase reste néanmoins tout à fait discutable si ce qu’on ignore, par exemple, c’est qu’un poteau arrive droit sur soi pendant qu’on est en train de marcher le nez sur son smartphone), mais à l’inverse, ce qu’on imagine et qui n’existe probablement pas fait tout le contraire. On peut donc partir en vrille à partir d’une pensée, qui va déclencher une émotion qui va déclencher une action… Et si jamais le truc de départ est complètement erroné, on a forcément tout faux et on s’est ou on a fait du mal pour rien.

Si en plus  on n’est pas capable a posteriori de prendre le recul nécessaire pour se rendre compte qu’il y a eu méprise, cela peut potentiellement engendrer une situation tout à fait délétère voire destructrice.

Enfin, si l’on part du principe que la puissance créatrice est présente chez chacun et à toute heure, on s’aperçoit très vite qu’il est possible d’aller très loin à partir de rien. Hop ! Début de la pyramide à partir du grain de sable qui n’était même pas là. Etonnant, non ?

Ne faites pas de suppositions, 3è accord toltèque, est donc là pour rappeler tout ceci, quitte à faire poser des questions tout à fait incongrues, de manière à passer la bride au cou de la bête, la gardant bien là où il se doit, à savoir, dans son antre bien douillet où on l’invite à rester ronfler, pendant qu'on en fait le tour pour aller verifier.

On évite ainsi des situations qui peuvent s’avérer catastrophiques, certes, mais surtout, on s’évite les émotions désagréables qui viennent nous titiller, heurter, voire destabiliser.

Et pour y arriver, allez, je te souffle un truc  : 4-  Toujours faire de son mieux , voilà qui peut aider...

 
 

*Psssst ! Et pour expliquer les 4 accords aux enfants, cette vidéo est juste exceptionnelle : https://youtu.be/9AmEbXcbPGE

** Lise Bourbeau explique tout ça assez bien dans « Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même »


mercredi 22 février 2017

Félicité

Ces moments, indécents ?, où le monde n'existe plus qu'autour de soi, ici et maintenant...
Ces présents, comme tombant, offerts par la vie alentour, les événements,
Qui les voit, les vit vraiment ?

La beauté est là, quand laissée à tous vents,
Le bon, quand accueilli, est prégnant.

Cueillir ces instants, regarder, bienveillant.
Leur laisser toute la place, celle de l'emerveillement,
Dans ces vies si pleines et pourtant.

Etre là, reconnaissant,
Prendre pleinement ce temps,
Qui s'en va, les jours cumulant.

L'émotion de l'instant, le kiff du moment.
Tout vivre pleinement.

lundi 19 décembre 2016

Pour Noël, j'aimerais...



Pour Noël, j'aimerais bien avoir de beaux jouets.
Pour Noël, j'aimerais tant du bazar dans ma chambre.
Pour Noël, j'aimerais que maman me dise de ranger, de descendre.
Pour Noël, j'aimerais tant avoir un câlin juste après.

Pour Noël, j'aimerais de bonnes odeurs de gâteau dans la maison.
Pour Noël, j'aimerais voir les mamies, les papys, les tatas, les tontons.
Pour Noël, j'aimerais tant jouer dans la rue avec mes amis.
Pour Noël, j'aimerais bien voir ma ville illuminée, être ébloui.

Mais voilà, comment pourrais-je avoir tout ça ?
Comment avoir de beaux jouets, puisque je n'y crois pas ?
Comment avoir du bazar, puisque de chambre je n'ai plus ?
Comment me faire câliner puisque... plus de maman non plus ?

Et comment avoir de bonnes odeurs de gâteaux, sans maison ?
Comment voir ceux que j'adore quand ils sont tous morts, jusqu'au dernier tonton ?
Comment jouer dehors quand il n'y a plus, ni de rue, ni d'amis ?
Quand seules les bombes illuminent la ville, comment être ébloui ?

Tout ça n'est pas possible, je suis trop exigeant.
Maintenant je le sais, c'est fini, la vie d'avant.
Alors je ne souhaiterai qu'une chose, finalement :
Pour Noël, j'aimerais la vie, tout simplement.


mercredi 9 novembre 2016

What a wonderful world...


Un mec à la tronche étrangement orange, à la mèche oxygénée et dont les idées viennent heurter toutes les avancées humaines en termes d'équité et de dignité vient d'être élu Président des Etats-Unis.
A priori, c'est un désastre.
A priori, c'est une catastrophe planétaire.
A priori, c'est un déflagration intersidérale.
A priori.

Ben oui... Je me dis ça, "a priori", moi qui suis pourtant bien déconfite depuis le réveil, de cette nouvelle cataclysmique.

L'émotion est encore vive, et pourtant, on me chuchote à l'oreillette que les choses ne sont peut-être pas celles qu'elles semblent être, que tout s'équilibre. Tout. 
Sauf que là tout de suite, je ne le vois pas du tout. Je ne vois qu'un côté du truc. Je ne vois que le fait qu'un homme dont on croyait qu'il n'arriverait pas à séduire les foules tellement ses idées étaient rétrogrades et violentes a pourtant été élevé au plus haut rang.

La question métaphysique et grandement philosophique est maintenant "POURQUOI ?".
(vous avez 4 ans, l'usage du viol et des armes à feu est autorisé... Bon... OK, je sors...).

Eh bien donc, comme je disais un peu plus haut, étant donné que je ne vois pour l'instant que d'un côté de la lorgnette, je ne sais pas répondre à la question.

Je ne veux donc pas donner d'espoir car je n'ai pas de don de clairvoyance, ni de prédire l'avenir, par contre, je suis convaincue que malgré le pire que cela risque d'apporter, le monde va finir par basculer du bon côté... Comme le chante notre ami Barruec', "la vie, c'est toujours TOUJOURS un mal pour un bien !"... Et j'y crois fort, à ça.

Et que tout est question de foi. Foi en la Vie.

Alors toujours "a priori", peut-être que tout ça est une bonne nouvelle.

Probablement que la terre est en plein travail. Peut-être que les contractions vont continuer encore un peu. Peut-être que le bébé est en danger et qu'il va falloir pratiquer une césarienne à un moment ou un autre. Peut-être même que la maman ne va pas s'en tirer... Mais le  bébé va naître en bonne santé.
Il sera la continuité, cette partie d'elle riche d'une humanité larvée et enfin révélée.

Moi c'est en ça que je crois, quoi qu'il en soit, même si je ne sais pas combien  de temps va durer l'accouchement.

Et si on y croit tous, si nous le portons tous, soyons certains que le bébé se portera bien...

samedi 3 septembre 2016

Si on donnait ?




... enfin, si TU donnais ?


Alors je te vois déjà venir, là : "Ouais non mais attends !! Elle le fait pas et elle demande aux autres de le faire !! C'est juste trop fass', quoi !!"
T'as raison, moi je donne pas, et en termes de congruence, chuis pas des plus exemplaires, sur ce coup là.

Mais figure-toi que pour moi, c'est mort. A pu. Rejetée, qu'je suis. J'ai plus le droit. Rayée de toutes les listes. J'ai bien tenté d'insister, mais que nenni, ils ne veulent plus rien de moi. Et PLUS JAMAIS, en plus !!
Parce que même si je suis guérie, ma moelle pue, mon sang effraie et mes organes font trembler.
Tout ça parce que j'ai eu un petit crabe en location pendant quelques temps. Franchement...
Du coup, on me radie, pire, on me voue aux gémonies...
Pour un peu, on m'affublerait d'une crécelle !!

Bon. Allez, j'arrête, ils ont raison. On ne sauve pas une vie en la mettant en danger.
Et même si je suis guérie, on ne sait jamais...

Alors j'accepte. J'ai les boules mais ça y est, j'accepte.

J'accepte de ne plus être utile avec des parties de moi qui auraient pu venir en aide à cette maman qui aura perdu trop de sang en accouchant. J'accepte de me dire que mon cœur n'offrira pas de second souffle à un souffrant quand il n'aura plus à fonctionner pour moi. J'accepte que ma moelle ne soit pas attendue quelque part par un enfant.

J'accepte parce que j'ai trouvé comment être utile autrement.
Je peux justement être utile en t'en parlant.
Je peux par exemple te dire que donner **du sang, de sa moelle osseuse**, c'est peu et c'est beaucoup. C'est un peu de temps à consacrer de temps en temps et ça ne fait pas mal. Et pour celui qui en bénéficie, c'est beaucoup, c'est même parfois la Vie.

Quand j'étais encore "en liste" pour donner de ma moelle osseuse, je me suis souvent demandée pourquoi on ne m'avait jamais appelée. La réponse est évidente : par souci de compatibilité. Evidemment, des "demandeurs", ça n'est pas ce qui manque. Mais des personnes avec lesquelles ma moelle pouvait être compatible...
Alors pendant plus de 10 ans, j'ai été donneuse... sans jamais donner !
Et l'idée, c'est pas qu'il y ait plus de personnes compatibles avec le donneur, mais l'inverse !! Il en faut plein, des donneurs, pour avoir une chance de répondre à un besoin urgent de cellules saines !

Pour le sang, c'est une fois de temps en temps et ça prend pas longtemps. On casse une bonne croûte après et hop ! Tutto va bene !
Si tu as peur des aiguilles, tu regardes pas, tu penses à la dernière vidéo de chat qui parle que tu as vue sur FB, ou tu chantes "Libiaaaamo, libiamo ne'lieti caaaalici...", cet air de la Traviata que tu adores chanter sous la douche, pendant qu'on te tapote la veine ou qu'on te demande de presser la petite balle en mousse pour stimuler tes globules.

Et puis, pour le reste, hein, pour ce que ça peut servir quand on est en bouillie, autant en faire profiter quelqu'un qui en a besoin, non ? C'est comme un p'tit pantalon taille 36 que tu gardes alors que tu fais un allegro 42 depuis plus de 20 ans... C'est gâcher !! Allez, on pense développement durable, on s'en sert plus, on recycle !

Je te parle de ça alors que bien que j'aie déjà failli disparaître, je n'ai pas jamais eu besoin ni de sang ni d'autre chose. J'ai eu de la chance. Cela dit, tout le monde ne l'a pas, cette chance-là. Sans penser à des événements heureusement assez rares comme il s'en est passé entre autres en France en novembre et juillet dernier, les besoins peuvent être parfois plus importants que l'"offre". Les dons peuvent affluer à ces moments-là et tant mieux. Mais pas tout le temps...

Si on peut prévoir un truc avec certitude, c'est que la vie est totalement imprévisible. Ce qui est aujourd'hui peut s'en aller demain et ce qui n'est pas là peut arriver sans prévenir.
Et évidemment que je sais de quoi je parle, tu penses !

Alors bon, on fait un deal, toi et moi, tu veux bien ?
On dit qu'au don du sang, tu y vas, une fois, pour voir... juste une. Tu poses des questions, toussa, tu demandes ce qu'ils vont faire de tout ce truc qu'ils t'enlèvent du bras. Et tu écoutes les réponses. Si avec les réponses t'as pas l'impression de te transformer en super héros de la ligue des justiciers, c'est que franchement soit t'as pas compris ce que la dame t'a dit, soit que tu as un égo sous-dimensionné (ce dont je te félicite mais  ça ne m'arrange pas du tout pour te convaincre d'y aller, bordel...)

Ou alors si tu y es déjà allé, on dit que tu y retournes une petite autre fois, juste pour revoir... Hein ? T'en dis quoi ? Dis ?

Et puis si ça te dit de t'inscrire sur un registre de donneur de moelle ou d'organes, hein, t'empêche donc pas, dans la gène y a pas de plaisir.

Bon. Qui dit "deal" dit qu'y a un truc en échange...
Eh bien en échange, et même si ça te fait une belle jambe (et pas parce que je t'aurais donné la mienne, j'ai pu l'droit, j'te dis !), tu auras toute ma reconnaissance, ma gratitude la plus profonde.
Parce que grâce à toi, j'aurais l'impression, même si je ne le peux pas, d'avoir tout de même donné, moi.

Alors t'en dis quoi ?
On y va ?
Moi d'ici, toi là-bas ?

Et si tu le fais pas pour moi, tiens, au fait, si ça te dit, fais-le pour toi...



mardi 16 août 2016

Des âmes, des sourires



https://4.bp.blogspot.com/-Tp2Tf74AGgI/V7LNsUk0xiI/AAAAAAAAAq0/7ewPusDY--YKhcAgSrC0sJO4Hx8do2fsQCLcB/s1600/3suisses_soleil.gif
 

Aujourd'hui, au détour d'un petit jogging matinal une femme m'a dit bonjour et m'a souri.

Jusque-là, rien d'anormal, hein... "Quoi de plus naturel ?", me diras-tu... Et effectivement, entre gens du matin, promeneurs, joggers, il arrive très souvent qu'on se salue. On se salue d'un signe de tête, de la main, d'un "bonjour !", d'un sourire. Et, dans un monde où l'indifférence semble avoir fait sa place, tu me diras aussi que c'est déjà pas mal. Quand on prend le bus, on marche dans la rue ou même qu'on croise un collègue, il nous arrive rarement ces échanges.
Alors tu as raison, c'est déjà pas mal.

Mais alors imagine que si ça, c'est "déjà pas mal", alors on peut dire que moi, ce matin, j'ai eu droit à la crème du gratin, au nectar suprême.
Parce que ce sourire-là, il ne venait ni des yeux ni de la commissures des lèvres. Non. Il venait de plus loin. Il m'en a mis plein la poire, ce sourire-là. Il m'a illuminée. Il a été furtif, pourtant, mais il m'a baignée intégralement de chaleur lumineuse.
Il a fait un "bip-bip-bip-biiiiiiiiiiiiiiiiiip ! [ENERGY TANK FULL] " d'un coup d'un seul.
Mais pourquoi celui-là ? Celui de cette dame-là ?

Non parce que j'en ai eu d'autres, des "bonjour" et des sourires, dans la suite du footing, presqu'à chaque fois que j'ai croisé quelqu'un. Mais aucun n'a été aussi incroyablement doux, intense et pénétrant que le premier.

Alors pourquoi celui-là ?

Est-ce parce qu'il m'était adressé ? Je veux dire VRAIMENT adressé ?
Est-ce parce qu'elle me regardait intensément et que ses yeux ne regardaient pas la coureuse mais la PERSONNE ?

En réponse, la théorie qui m'est venue à l'esprit, c'est que le moteur de ce sourire, ce mécanisme magique enclenché alors, c'est l'Amour qui me l'a balancé d'un coup d'un seul dans la tronche. Ca peut pas être autre chose. C'était trop bon, trop beau, trop "pffouf !", trop "Rhâââ !" pour que ça vienne d'ailleurs.
En gros, ce matin, j'ai pris un shoot de ouf grâce à une dame qui laisse l'Amour aux commandes...

Comme quoi, rien de bien compliqué, hein.

Mais alors euh... Les autres sourires ? Ils étaient fake ?

Carrément pas, évidemment, surtout qu'ils étaient bien jolis aussi.

La seule différence, c'est qu'ils ne venaient pas du même endroit. Y avait un chiffon, un bout de bois, un petit couvercle ou autre voile posé négligemment pile au-dessus du coeur, accompagné du bâillon cérébral qui s'échine dès qu'une petite voix lance un "Vas-yyyyyyyyyyy ! Fais péter ! Balance la purée!" et qui fait que le cœur  n'entend pas qu'il faut tout déverser. Alors il ne déverse pas. Il a pas l'habitude, en plus, alors on ne doit le faire que dans de rares occaz, sinon c'est gâcher, voire pécher. Bref, ces autres sourires-là, du coup, partaient de la tête (celle qui fait que la commande est plus "polie"), celle-là même qui t'empêche de sauter à pieds joints dans une flaque d'eau quand t'en frémis d'envie. Faut pas éclabousser, ça pourrait salir.

Peut-être que la différence, alors, justement, c’est que la dame croisée ce matin n'a ni couvercle ni bâillon. Peut-être qu'elle laisse tout passer.
Peut-être que c'est pour ça qu'elle sait si bien donner.
Moi en tout cas, ce matin, j'ai kiffé, ça m’a bien eclaboussée.

dimanche 19 juin 2016

Un papa, quoi qu'il en soit


Ce papa-là, assurément, n'a pas été à la hauteur...
Il n'était pas parfait, contrairement à ce qu'on croyait du haut de ses 3 ans, contrairement à ce qu'on voyait, avec des yeux d'enfants.

Il était gai, mais pas toujours.
Aujourd'hui, on le sait : il manquait d'amour.

La base qui lui aurait permis de s'aimer lui, personne ne lui avait transmis.
Alors, il n'a pas appris.
Il n'a pas su aimer.
Il n'a pas su semer les belles graines qu'on aurait espéré, en descendant de sa lignée.
A la place, il a donné ce qu'il avait, il a semé ce qu'il pouvait.

Les orages, les nuages, les pluies, les incendies, le beau temps, les grands vents, les tsunamis, les éclaircies, tout à servi : les graines ont mûri, des tiges sont sorties.

Timides, tordues, hésitantes, elles allaient grandissantes.
Qu'elles soient épines ou bien bourgeons, toutes, tenaient bon.
Ce qu'elles ont donné n'a pas toujours été apprécié, mais elles ont fait pousser sa lignée.

Parfois dans le mur, parfois sans armure, ses enfants ont avancé.
Parfois démunis, et souvent sans lui, ils ont cheminé.
Et finalement, quoi qu'il ait pu planter, la vie s'est faufilée.
Quoi qu'il ait pu instiller, la voie s'est tracée.
Car finalement, ce n'est pas ce qui a poussé, qui a compté, mais ce qui en a été fait.

En être humain plein de failles, il n'a pas toujours suivi les rails.
Qu'il ait fait de son mieux, dans le pire et dans le meilleur, c'est ce qu'il y a à retenir, au fond de son cœur.
Qu'il ait assuré ou eu peur, autant le savoir, et faire taire la rancœur.

On a beau lui reprocher l'infini, au bout du compte, tout a servi.
Pour "pardonner", quel meilleur jour que celui-ci, pour transcender, quelle meilleure occasion que la vie.
Pour dépasser ses habitudes et faire le tri, ressentir la gratitude, et lui dire "MERCI".