Le prophète

Il y a longtemps, lorsque je découvris pour la première fois "Le Prophète", je me rappelle avoir été intriguée, absorbée... Puis quelque temps plus tard, le relisant, je fus conquise par ces vers, amoureuse de cette prose gracieuse, emportée, par les paraboles, envoûtée par l'amour qui s'en dégageait.

Aujourd'hui, ces textes superbes m'ont imprégnée jusqu'à l'âme, leur sens et leur profondeur transcendés par des dessins magnifiques et un conte tellement touchant.

Ce film, c'est un peu comme l'adagio du concerto pour piano n°5 de Beethov'.

Tu ne sais pas où il va t'emmener et puis... après l'introduction, parviennent les premières notes qui arrivent comme un lever de soleil, un balbutiement timide mais si limpide et tellement doux que tu te laisses prendre la main, soulever et déposer sur un nuage léger tissé de tendresse et de bonté.

Puis tu navigues sur ton hôte, découvrant les textes d'un auteur extraordinaire par le biais d'une histoire émouvante et tu te laisses bercer par la douceur qui s'en dégage. Tu avances dans les ruelles pavées de cette île imaginaire, avec cet homme qui partage sa vision de l'Enfant, de l'amour, de la mort, et avec cette petite fille connectée à son cœur.

Ce film, c'est la sagesse de Gibran via des images magnifiques. C'est la tolérance, l'amour et la beauté réunis. Aux beaux enseignements de l'auteur s'associent cette histoire entremêlée de courts métrages, de dessins sublimes illustrant ses poèmes aussi sucrés qu'une datte, aussi doux qu'un agneau, ou aussi amers que le thé.

Ce film,  c'est un distributeur de ce carburant dont nous avons tous besoin, c'est nous faire nous sentir plus humains.

Ce film, c'est un hymne à la vie, c'est un un chant vers demain.

Bonus :

Et si tu veux savoir comment ça fait, une belle interprétation de l'adagio du concerto pour piano (dirigée par Bernstein), c'est ici : https://www.youtube.com/watch?v=-UnAQzqy9nk